_____________________
E. Gadoin, P. Le Quéré
Objet
Assurer un bon refroidissement des cartes électroniques dans des boîtiers fermés est un enjeu technico-économique important. La pratique courante est d'utiliser la convection forcée ce qui peut représenter une source d'inconfort lié au bruit et aux courants d'air. En contrepartie, la convection naturelle seule est asez inefficace, au moins en régime laminaire stationnaire. L'idée est d'améliorer les transferts en convection naturelle en introduisant des perturbations judicieusement choisies : à une fréquence d'excitation proche de celle du mode d'instabilité le plus instable, à une position permettant de maximiser l'amplitude des fluctuations imposées.
Description
La configuration étudiée est une cavité carrée,
équipée de quatre plaques verticales représentant des cartes
de composants électroniques,
avec les conditions aux limites suivantes :
les plaques sont à température chaude imposée, les parois
latérales sont à température froide imposée et les parois
haute et basse sont adiabatiques.
Les écoulements considérés sont gouvernés par les équations
de Navier-Stokes d'un fluide incompressible sous
les hypothèses de Boussinesq.
Les simulations sont réalisées avec un code en différences finies,
sur un maillage régulier
,
par une méthode
de prédiction-projection.
Dans une première étape, on
détermine une solution stationnaire pour une valeur donnée
du nombre de Rayleigh
par une méthode itérative de type Newton
qui permet l'obtention de la solution que celle-ci soit stable ou non [1].
L'intégration des équations
instationnaires d'évolution linéarisées,
à partir d'une condition
initiale consistant typiquement en des champs aléatoires
(température) d'amplitude quelconque,
polarise vers le mode propre correspondant à la valeur propre
de plus grande partie réelle.
Cette méthode, appliquée à l'adjoint du problème linéarisé,
donne le mode propre du problème adjoint
correspondant à la même valeur propre.
Ce dernier contient des informations sur la localisation
de la perturbation maximisant l'amplitude
des fluctuations pour une excitation donnée [2].
Résultats et perspectives
Une première étude a permis de déterminer une valeur du nombre
de Rayleigh critique
en deçà de laquelle l'écoulement stationnaire est stable [3].
Au delà, le premier mode le plus instable est un mode anti-symétrique
de fréquence 0.079.
La figure 1 présente le champ de fluctuations de température
de ce mode calculé pour
.
L'amplitude est maximale dans les coins inférieurs,
l'instabilité provient du
décollement de la couche limite qui descend le long des parois
latérales et bute sur le plancher adiabatique.
La figure 2 présente la norme du mode correspondant
pour l'adjoint du problème linéarisé.
L'amplitude est maximale à la sortie de part et d'autre des
cheminées.
L'expérience de forçage
consiste à ajouter, sur la solution stationnaire stable
à
,
une perturbation en température,
localisée, anti-symétrique,
à la fréquence du mode le plus instable : 0.079.
Trois points de forçage ont été choisis comme indiqué
sur la figure 3.
La réponse est bien sûr périodique à la fréquence imposée
(figure 4) et l'amplitude est maximale pour le forçage réalisé
en position 1, plus faible pour le forçage en position 2
et minimale pour le forçage en position 3.
C'est précisément dans le même ordre
que la norme du mode du problème adjoint en ces trois points est classée.
Pour obtenir le maximum d'amplitude en réponse,
il semble que le forçage
doit être imposé à l'endroit où la norme du mode propre
pour le problème adjoint est maximale.
Références
[1] C. Mamun, L. S. Tuckerman :
<<Asymmetry and Hopf bifurcation in spherical Couette flow>>.
Phys. of Fluids, 7, 80-91, 1995.
[2] D. C. Hill:
<<Adjoint systems and their role in the receptivity problem
for boundary layers>>.
J. Fluid Mech., 292, 183-204, 1995.
[3] E. Gadoin, P. Le Quéré :
<<Characterization of unstable modes in partitioned cavities>>.
accepté pour le 11eme IHTC, Kyongju, Corée, 1998.
Gpe Dynamique des Transferts |
| Dpt Mécanique-Energétique |
| ![]()
|
| ![]() |
|
---|