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Objet
L'objectif de cette recherche était de décrire l'organisation catégorielle du réseau associatif verbal en analysant les liens entre mots amorces et associés produits par des sujets.
Description
Une table d'association verbale a été constituée en demandant à 39 étudiants de second et de troisième cycle de sciences de produire le plus rapidement possible le premier associé qui était activé par la présentation d'un mot- amorce. Les mots-amorces désignaient des êtres vivants ou des objets concrets : animaux, parties du corps, aliments, véhicules, ustensiles de cuisine, meubles, vêtements. L'analyse des données repose sur les réponses qui ont été produites par plus de 10 % des sujets. La force des associations a été contrôlée au moyen d'une expérience d'amorçage. Si l'on exclut les associations de type linguistique qui correspondent à des expressions ou à des mots composés (réponse <<chapeau melon>> pour <<chapeau>>), les liens associatifs entre l'amorce et la réponse correspondent à neuf catégories : des liens taxinomiques avec une classe supérieure (super-ordonnée ou hyperonyme, par exemple <<fleur>> pour <<rose>>) ou une classe associée (par contraste avec un objet de même niveau, <<fourmi>> pour <<cigale>>) ; des liens correspondant à des caractéristiques physiques ou psychologiques (<<rayures>> pour <<zèbre>>, <<lent>> pour <<tortue>>) ; des liens de localisation spatiale ou temporelle (<<savane>> pour <<zèbre>>, <<été>> pour <<papillon>>) ; l'évocation d'événements ou d'agents (<<accident>> pour <<avion>>, <<fracture>> pour <<bras>>) ; des produits spécifiques de l'objet (<<miel>> pour <<abeille>>) ; des objets fortement associés (<<carotte>> pour <<lapin>>) ; des relations partie-tout ou contenant-contenu (<<os>> pour <<squelette>>, <<sel>> pour <<salière>>) ; des fonctions (<<couper>> pour <<couteau>>).
Résultats et perspectives
Les résultats (tableau 1) indiquent une forte dispersion des réponses puisqu'en moyenne seulement 63 % d'entre elles ont été données par au moins 10 % des sujets. L'analyse des liens (tableau 2) indique que la catégorie la plus représentée correspond aux associations qui explicitent une caractéristique physique ou psychologique de l'objet. Les associations de type taxonomique ne sont pas majoritaires puisqu'elles ne représentent que 16,83 % des réponses. Les neuf catégories peuvent être regroupées en deux classes : d'une part, les catégories qui spécifient l'objet et le caractérisent et, d'autre part, les catégories qui le situent dans son contexte. Dans le premier ensemble se trouvent les classes associées par contraste, les caractéristiques physiques ou psychologiques, les fonctions, les produits spécifiques de l'objet et les relations partie-tout ou contenant- contenu. Dans le second ensemble sont regroupés, les hyperonymes, les liens de localisation spatiale ou temporelle, les événements et agents et les objets fortement associés. L'ensemble des catégories qui spécifient l'objet représente 61,42 % des réponses, tandis que les catégories de type contexte regroupent 38,58 % des réponses. Ce sont donc les caractéristiques permettant de différencier les objets qui sont le plus souvent associées au mot-amorce. Cette première analyse des résultats a consisté à mettre en oeuvre une classification catégorielle classique. Or l'étude des réponses produites par les sujets suggère une organisation associative qui serait transversale, c'est-à-dire qui correspondrait au <<frame>> sémantique du mot. Cette dernière analyse est en cours de réalisation. Si elle s'avérait pertinente elle constituerait une appui fondamental à la théorie des <<frames>>.
Référence
[1] Cornuéjols, M. & Rossi, J.-P. : <<Les modalités d'accès à la mémoire sémantique : l'image et le mot sont-ils équivalents ?>>. JIOSC 97 <<La Perception : du naturel à l'artificiel>>, Orsay, 1-2 décembre 1997.
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