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Objet
Le but de ce travail est de construire un modèle connexionniste des processus mis en oeuvre lorsque les individus génèrent et explorent des images mentales. Des travaux antérieurs montrent qu'il existe des contraintes lors de la génération et de l'exploration d'images mentales (voir par exemple l'étude de Kosslyn (1988) sur le tracé mental de lettres ou l'expérience de McNamara (1989) sur l'exploration mentale de cartes routières). Parmi les facteurs susceptibles d'influer sur la structure des représentations internes de nature visuo-spatiale, la modalité de présentation occupe une place importante. C'est le cas, en particulier, des descriptions verbales, où une grande partie des relations spatiales entre les différentes composantes n'est pas explicitée. De plus, les représentations internes développées par les individus ne sont pas figées et évoluent au cours de l'apprentissage.
Description
Nous avons construit une expérience basée sur un paradigme d'amorçage spatial développé par Wagener-Wender et Wender (1985, 1990), et dont le but était d'étudier l'effet de la modalité de présentation sur les processus et les représentations internes mis en oeuvre lors de la génération et de l'exploration mentale de configurations spatiales. Il était supposé que dans le cas d'une description verbale, le chemin induit par la séquence descriptive puisse contraindre la génération et l'exploration des images mentales. Nous supposions également que lorsque l'apprentissage s'améliore, les contraintes s'amenuisent, et que les représentations internes deviennent plus proches de celles construites à partir d'une présentation visuelle de la configuration spatiale. L'expérience utilisait deux séquences verbales. La présentation visuelle jouait le rôle de condition contrôle. Les configurations spatiales contenaient six objets (Figure 1). Il y avait trois phases successives d'apprentissage et de test afin d'étudier l'évolution des représentations internes au cours de l'apprentissage.
Résultats et perspectives
Les résultats montrent un effet de la modalité, ainsi qu'un effet de la séquence descriptive utilisée. Si l'on considère d'abord la génération, dans la condition visuelle, les temps de réponse sont plus courts pour les objets au centre des configurations. Dans la condition verbale, le rang de l'objet dans la séquence descriptive a un effet significatif pour la configuration en S (Figure 2). Pour la configuration en boucle, l'effet est moins marqué et une analyse plus fine montre qu'il n'apparaît que dans la dernière phase de test, ce qui est contraire à notre hypothèse selon laquelle les représentations internes perdraient les caractéristiques liées à la modalité de présentation au cours de l'apprentissage. Si l'on considère ensuite l'exploration, dans les deux conditions, nous obtenons un effet qui est l'inverse du classique effet de parcours mental : les temps de réponse sont plus courts pour les grandes que pour les petites distances. Dans la condition verbale, les temps de réponse sont plus courts pour les inférences correspondant à des petites distances sur le chemin, ainsi que nous l'avions supposé (Figure 3). Un modèle connexionniste est en cours d'implémentation. La Figure 4 représente le modèle correspondant à l'exploration d'images mentales. Ce modèle est basé sur des résultats antérieurs en psychologie, mais également en neuropsychologie, et s'inspire de la structure des aires cérébrales de la vision. Il est en effet généralement admis que les processus de l'imagerie mentale utilisent au moins en partie les centres cérébraux de la vision. Les configurations spatiales sont mémorisées au moyen d'un apprentissage hebbien. Les autres liens, correspondant à des connaissances antérieures, sont calculés au moyen d'algorithmes de rétropropagation du gradient.
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