Tactiques coopératives des agents d'un dialogue

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M. Hurault-Plantet, C. Balkanski

Figure

Objet

Au cours d'un dialogue, les agents effectuent un certain nombre d'actions, à la fois langagières et matérielles, pour aboutir à leur but. Ces actions sont parfois générées pour pallier à des connaissances incomplètes ou contradictoires, ou pour répondre à des demandes implicites. Dans les deux cas, le raisonnement nécessaire à leur détermination implique des tactiques coopératives permettant de faire avancer le dialogue, et donc la tâche. Le présent travail vise à intégrer de telles tactiques dans le cadre formel du modèle de dialogue que nous développons, introduit dans la page de présentation précédente.

Description

Notre modèle de dialogue inclut un Raisonneur sur le plan, déclenché soit par le module d'interprétation, soit par le module de génération, dans le but de mettre à jour et construire le contexte du discours, dans le premier cas pour prendre en compte la contribution de l'énoncé au dialogue, et dans le deuxième cas pour faire avancer la tâche et produire l'intervention du système. Dans les deux cas, la construction du graphe de planification (composante du contexte de discours qui représente les croyances du système concernant le statut des actions sous-jacentes au dialogue et les liens entre elles) fait appel à des tactiques coopératives pour permettre au système de manifester un comportement coopératif dans les deux types de situations suivantes (entre autres).

- Poursuite de la tâche dans le cas de connaissances incomplètes ou contradictoires :Une première tactique consiste à acquérir ou à confirmer auprès de l'interlocuteur une connaissance manquante ou contradictoire, afin de pouvoir exécuter l'action qui nécessite cette connaissance. Cette tactique est locale à une action élémentaire (action directement exécutable), et est illustrée dans l'exemple 1 ci- contre. Une deuxième tactique consiste à remplacer une recette (ensemble d'actions nécessaires à la réalisation d'une action complexe) dont une action a échoué par une "recette coopérative" mettant en commun les connaissances des deux interlocuteurs afin de faire avancer la tâche malgré cet échec. Cette tactique est locale à une action complexe, et est illustrée dans l'exemple 2 ci-contre. Ces deux tactiques reposent sur des échanges d'information et utilisent des actions communicatives de demande et de réponse qui sont intégrées au graphe de planification. Les effets d'actions communicatives, tout comme les effets d'actions matérielles, sont répercutés dans cette structure, reflétant leurs effets sur les intentions et les croyances des interlocuteurs.

- Poursuite de la tâche dans le cas de demande implicite :Une autre tactique permet au Raisonneur sur le Plan de trouver un lien entre une action, mentionnée dans un énoncé, qui fait partie d'une recette non incluse dans le graphe de planification, et une autre action qui, elle, fait partie du graphe de planification. Si le Raisonneur sur le plan reconna^t ainsi une demande indirecte, compatible avec le contexte du discours, la recette sera rajoutée au graphe, et le module de génération produira un énoncé proposant à son interlocuteur d'exécuter l'action suivante dans cette recette. Cette tactique, illustrée dans l'exemple 3 ci-contre, repose sur un ensemble d'axiomes sur les croyances et les intentions [1] et est guidée par d'autres tactiques permettant de restreindre le processus de recherche de liens entre recettes.

Résultats et perspectives

Nous implémentons actuellement le modèle de dialogue. Nous prévoyons d'intégrer au Raisonneur sur le plan les tactiques décrites afin de doter les agents du dialogue d'un comportement coopératif.

Référence

[1] C. Balkanski : <<Intentions et croyances dans le dialogue homme-machine : indices sémantiques>>. Techniques et Sciences informatiques, Volume 15-N2, 1996.

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