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Objet
Dans la continuité des expériences sur les réseaux associatifs verbaux et imagés [1, 2], les associations provoquées par la présentation des icones ont été analysées et comparées aux associations provoquées par la présentation des dessins d'objets. L'objectif est de déterminer si la mémoire sémantique est une mémoire d'exemplaires (ou d'instances), ou si elle stocke des représentations prototypiques.
Description
L'icone est définie comme dessin représentant une classe d'objets et non une instance particulière. En tant que telle, l'icone peut être considérée comme l'image prototypique de la classe d'objets qu'elle représente en conservant les caractéristiques communes à ces objets. En ce sens, elle présente des caractéristiques proches du concept.
L'icone diffère de l'image car elle ne garde du référent que les traits saillants. L'image (c'est-à-dire, le dessin coloré) conserve les détails structuraux et la couleur naturelle de l'objet (Figure 1).
Pour déterminer si la nature de l'image influe sur l'activation du réseau associatif, une table d'associations iconiques pour 27 icones a été élaborée et comparée à une table d'associations imagées [3]. Les deux tables ont été constituées en demandant à des étudiants de second et de troisième cycle de sciences (28 sujets) de donner le nom de l'image mentale qu'ils associent spontanément à l'entité qui leur est présentée sous forme d'icone ou d'image. Les entités présentées correspondaient à des éléments de l'environnement : des véhicules (voiture, camion, bus, avion, bateau), des bâtiments (maison, école, église, château, moulin), des végétaux (arbre, fleur), des astres (soleil), des éléments du corps (oeil, main, os), des êtres vivants (homme, femme, souris, poisson), des aliments (pain), des meubles (chaise, bureau), des objets du quotidien (verre, dé, balance, poubelle).
Le dépouillement des résultats a consisté à lister les associés cités par chacun des sujets face à l'activateur (image / icone) et à comptabiliser le nombre de fois que chaque occurrence a été citée sur l'ensemble des sujets.
Résultats et perspectives
Les résultats sur les associés majoritaires montrent que la table d'associations iconiques diffère de la table d'associations imagées dans 44 % des cas. En se basant sur l'idée que les concepts les plus spécifiques sont les plus faciles à évoquer sous la forme d'une image mentale, alors que les propriétés générales, plus abstraites, pourraient faire l'objet d'un codage préférentiel sous forme verbale, la table d'associations iconiques a été également comparée à la table d'associations verbales [3]. La divergence entre ces deux tables est de 60 % en ce qui concerne l'associé majoritaire (Figure 2). Utilisant les tables associatives élaborées pour les substantifs désignant des objets, les verbes, les dessins représentant des objets concrets et les icones, un modèle du réseau associatif est construit. Il repose sur la caractérisation des liens associatifs.
Références
[1] Cornuéjols, M., & Rossi, J.-P. : << Les
modalités d'accès à la mémoire sémantique :
l'image et le mot sont-ils équivalents ? >>. JIOSC 97, 1997.
[2] Rossi, J.-P., & Cornuéjols, M. : << Système associatif verbal >>.
Rapport d'Activité du LIMSI,
1998.
[3] Cornuéjols, M. : << La mémoire sémantique et ses modes
d'accès (verbal, imagé) :
approche pluridisciplinaire >>. Thèse de Doctorat de Sciences
Cognitives, 1999.
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