Descriptions d'itinéraires dans l'environnement du métro parisien

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S. Fontaine, M. Denis

Figure

Objet

Sur l'ensemble des recherches s'intéressant à la production de descriptions d'itinéraires, deux grandes catégories d'environnements ont été étudiées : des espaces fermés tels que des immeubles ou des pièces (Shanon, 1984) et des espaces ouverts tels que des campus (Gryl, 1995) ou des villes (Denis, Pazzaglia, Cornoldi, & Bertolo, 1998). Dans l'étude présentée ici, les trajets ont la particularité de se dérouler successivement dans deux environnements fondamentalement différents. En effet, les trajets commencent dans l'espace souterrain que constituent des stations de métro et finissent dans un environnement urbain extérieur, la ville de Paris. Plusieurs traits caractérisent ces environnements souterrains : la présence de plusieurs niveaux, la relation de verticalité avec l'extérieur, l'absence d'ouverture visible vers l'extérieur et la présence d'un système de repérage propre (la signalétique). Notre premier objectif était donc d'étudier précisément les descriptions de ces espaces particuliers et de comparer leur structure à celle des descriptions des trajets en extérieur. Nous nous sommes aussi intéressés à l'intégration de la signalétique dans les descriptions et à la verbalisation du passage du souterrain à l'extérieur.

Description

Cinq stations ont été choisies en fonction de leur structure spatiale et du type de signalétique en place (ancien et nouveau standards). Trois variables ont été considérées : le sexe, la familiarité avec le réseau métropolitain et les conditions de production des descriptions (production de mémoire et production en cours de déplacement). Pour chacun des cinq trajets, il était aussi demandé aux sujets d'estimer l'orientation du trajet à partir du quai de la station et à partir de la sortie de la station. La méthode d'analyse des descriptions est inspirée de celle de Denis (1997).

Les résultats montrent que les panneaux constituent l'information majoritairement utilisée en souterrain. La répartition des informations sur les cinq classes d'items ne présente pas le même pattern selon l'espace considéré (Figure 1). Pour les deux environnements, les actions liées aux repères sont les informations les plus citées mais cette observation est plus marquée pour les trajets souterrains. De plus, alors qu'en extérieur, les voies de circulation constituent les repères les plus utilisés, en souterrain, elles sont très peu mentionnées. En revanche, quatre observations sont communes aux descriptions des deux espaces. On observe un effet identique des conditions de production : les descriptions produites en cours de déplacement comportent plus d'informations que celles produites de mémoire. Les femmes donnent plus de repères de type bâtiments que les hommes et les hommes utilisent plus d'informations de distances que les femmes. De plus, en souterrain comme en extérieur, nous avons constaté que les repères étaient cités essentiellement aux n\oeuds de réorientation des trajets (Figure 2).

Peu de sujets ont explicité le passage du souterrain à l'extérieur. Cette information semble dépendre de la complexité de l'espace considéré. Enfin, les faibles performances obtenues à la question d'orientation à partir du souterrain nous amènent à penser que les sujets ne disposaient pas d'une représentation unique et globale des trajets mais bien de deux représentations dissociées, une pour la partie souterraine et une pour la partie extérieure. La localisation des structures souterraines par rapport à l'extérieur est donc difficilement appréhendable. Il est, en effet, difficile pour les sujets d'envisager globalement les stations, leurs extensions et leurs limites, et ceci d'autant plus que ces espaces ne peuvent pas être expérimentés par l'extérieur.

Résultats et perspectives

Une démarche complémentaire à celle présentée ici sera d'examiner précisément le déplacement réel des individus dans ces espaces. De plus, nous testerons l'aide au déplacement que pourraient constituer des informations graphiques visualisant ces relations verticales entre les différents niveaux du souterrain et surtout entre le souterrain et l'extérieur.

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