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Objet
De nombreux dispositifs industriels font intervenir des
systèmes en rotation (turbomachines, pompes, moteurs électriques...)
et la prédiction des écoulements et des transferts
dans de tels dispositifs représente donc un enjeu important.
On considère ici les écoulements dans l'espace entre deux disques de rayon fini R2,
fermés par un bandeau périphérique. L'un des disques est
fixe et l'autre tourne avec
une vitesse angulaire de rotation .
Lorsque le nombre de Reynolds est grand,
ces écoulements sont en régime turbulent,
et les effets de la rotation et la coexistence
de zones laminaires et turbulentes rendent leur calcul numérique
précis difficile.
Notre objectif est ici de présenter des comparaisons de calculs
de tels écoulements en utilisant deux méthodologies différentes.
L'une intègre les équations instationnaires sous l'hypothèse
d'axisymétrie, tandis que l'autre résout les équations de Reynolds
de l'écoulement moyen fermées à l'aide d'un modèle
bas
Reynolds.
Ce travail a été effectué dans le cadre d'une BDI
cofinancée CNRS-SNECMA.
Description
Les simulations directes sont effectuées sous l'hypothèse
d'axisymétrie
du champ instantané.
Les équations de Navier-Stokes
sont écrites en formulation fonction de courant-tourbillon
et intégrées
à l'ordre deux en temps.
Afin d'accéder à
des résolutions spatiales élevées, une méthodologie de décomposition
de domaine algébrique a été implémentée et parallélisée sur le
Cray T3E de l'IDRIS.
Les solutions des équations moyennées ont été obtenues
par un algorithme de type volumes finis en formulation vitesse pression.
Les équations sont intégrées sous forme instationnaire
à l'aide d'un schéma prédiction-projection et la discrétisation spatiale
est de type QUICK pour les termes convectifs. Pour les deux méthodologies,
les discrétisations spatiales doivent obéir à des critères très stricts.
Ainsi, pour les simulations directes, il faut au moins deux points
de calcul pour reproduire la sous-couche linéaire des couche limites turbulentes,
et la taille moyenne de la maille est inférieure à
,
où
est l'échelle de Kolmogorov. Pour les calculs moyens, le
premier point de calcul est situé à une distance normalisée de
la paroi inférieure à 0.1 et une quinzaine de points est nécessaire
pour discrétiser les sous-couches linéaires.
Résultats et perspectives
Nous avons effectué des calculs pour deux configurations. L'une
est une cavité de rapport de forme voisin de 7.87, s'étendant
jusqu'à l'axe de rotation et correspond à l'expérience de Cheah et al [1].
L'autre est une cavité avec un moyeu central et s'étend de
2 à 8 dans la direction radiale.
La place manque ici pour présenter l'ensemble des résultats obtenus,
qui sont disponibles dans la thèse de R. Jacques [2].
La figure 1 présente des comparaisons entre les solutions moyennes
et les résultats expérimentaux de Cheah. On constate, que de façon
générale, les simulations directes prédisent mieux l'épaisseur des
couches limites ainsi que les distributions des tensions de Reynolds,
mais que les solutions
prédisent mieux la vitesse
angulaire de rotation du c
ur.
Ces comparaisons avec les résultats de Cheah démontrent la validité des
deux méthodologies. Elles montrent que l'hypothèse d'axisymétrie de
l'écoulement instantané n'est pas aussi rédhibitoire
qu'une analogie hâtive avec une hypothèse de bidimensionalité
de simulation directe plane pourrait laisser croire. Ceci est dû au fait que
l'écoulement principal se produit dans la direction azimutale et
que la courbure autorise l'échange
d'énergie entre fluctuations de vitesse radiale et azimutale.
Concernant la comparaison stricte entre simulation directe et calculs
pour les écoulements interdisques, la principale
différence porte sur la localisation du point de transition dans la couche
limite liée au stator. Cette différence est à l'origine des taux de rotation
différents du c
ur de la cavité pour les deux méthodologies.
Références
[1] Cheah S.C., Iacovides H., Jackson D.C., Launder B.H., 1994, J. Exp. Ther. Sci., 9, 445-455
[2] Jacques R., Thèse de l'Université Paris XI, 16 Décembre 1997.
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