Un modèle du dialogue entre agents informatiques

_____________________

N. Guichard, X. Briffault

Figure

Objet

Le paradigme du multi-agents est en plein essor actuellement. Au croisement des recherches en Intelligence Artificielle, en Programmation Parallèle, et en Programmation, la principale caractéristique des logiciels développés dans ce paradigme est leur autonomie. Autonomie vis-à-vis des autres logiciels, autonomie vis-à-vis des données, et même, autonomie vis-à-vis du programmeur, les agents étant censés être capable de s'adapter seuls à de nouvelles situations. Dans ce cadre, de nombreuses variantes existent. Nous nous positionnons dans le cadre des agents logiciels intelligents. Nos agents sont strictement informatiques, ils ont des capacités de raisonnement anthropomorphiques sous forme de croyances, de buts, d'intentions (avec la possibilité de se représenter leurs congénères). Ils peuvent donc communiquer par des moyens sémantiquement riches (et de telles communications permettent de tirer pleinement parti de leurs capacités de raisonnement). Nous travaillons donc à définir un modèle du dialogue entre des agents de ce type, en nous inspirant des études sur le dialogue humain. Ce modèle couvrira tous les niveaux de la communication humaine, du lexique à la pragmatique.

Description

Les briques de base de notre modèle du dialogue sont les messages échangés par les agents, les actes de langage. Un message se compose de ce qui est dit (son contenu), et de la façon dont cela est dit (le type d'acte de langage employé). Les données échangées par les agents seront bien sûr exprimées dans le contenu du message. Pour permettre l'utilisation de n'importe quel formalisme pour les exprimer, la partie contenu du message doit être indépendante de la partie descriptive de l'acte de langage employé. Détaillons maintenant, niveau par niveau, les divers éléments de notre modèle.

1. Lexique et Syntaxe : les actes de langage échangés entre nos agents restent des structures informatiques, ils doivent se conformer à une syntaxe stricte (les paramètres des actes de langage) et utiliser un ensemble de mots clés non ambigus (les types des actes). Deux formalismes existent déjà (KQML [2] et l'ACL de la FIPA [1]), qui visent à devenir une norme pour la communication intelligente entre agents informatiques. Pour permettre une ouverture sur le monde à notre système, nous utiliserons l'un de ces formalismes. Le contenu du message est exprimé sous forme de graphes conceptuels.

2. Sémantique : le sens des actes de langage (indépendamment du sens du contenu), exprimé en terme d'attitudes mentales de l'agent, sous forme de graphes conceptuels. Il s'agit de ce que le locuteur souhaite exprimer en employant un acte particulier. Son interlocuteur, puisqu'il parle le même langage, comprend ce qu'il veut exprimer, et réagit de manière appropriée. Sont aussi exprimées dans la sémantique du message les croyances nécessaires et suffisantes du locuteur pour qu'il émette un acte de langage.

3. Pragmatique : le dialogue entre les agents est géré à ce niveau. Il s'agit non seulement de coordonner les échanges d'actes de langage, mais aussi de gérer le contexte du dialogue, les références... Nous n'avons pas encore étudié ce niveau en détail.

Résultats et perspectives

Ce travail fait partie du projet PVS'98, en collaboration avec la société AEGIS, dont le but est le développement d'une plate-forme multi-agents générique. Un premier prototype existe, n'utilisant pas de modèle du raisonnement, donc ne comprenant que les niveaux lexique et syntaxe. Une première phase du développement doit s'achever prochainement, incluant les premières spécifications du modèle du raisonnement et de la sémantique du langage. Ces spécifications seront implémentées dans la seconde phase du projet.

Références

[1] FIPA : << FIPA 97 Specification Part 2 : Agent Communication Language >>.1997.
[2] Yannis Labrou : << Semantics for an Agent Communication Language >>. 1997, thèse de l'université du Maryland.

Gpe Langage et Cognition

Dpt CHM

+ Sommaire

Présentation