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Objet

Pour gérer des dialogues explicatifs entre un utilisateur et un système à base de connaissances (SBC), il est nécessaire d'avoir une représentation fine de chaque intervention et de construire un historique du dialogue dans lequel s'insère cet énoncé. Il faut en effet extraire des énoncés de l'utilisateur toutes les informations qui permettront de l'interpréter dans le contexte du dialogue en cours, et symétriquement, être à même d'engendrer des énoncés explicatifs ou argumentatifs. Il est aussi impératif de respecter les règles de la conversation et de pouvoir déterminer précisément le rôle d'une intervention par rapport au discours antérieur, tant au niveau du suivi des thèmes que de la structure du dialogue, afin de ne pas laisser de questions en suspens et d'éviter autant que possible les incompréhensions qui conduiraient le dialogue à l'échec.

Description

Nous proposons une extension du système de dialogue Diabolo ([3]) aux dialogues d'explications (Diabolex), qui intègre le modèle d'acte de dialogue explicatif (ADex [1]). Chaque tour de parole est donc d'abord traité par ADex qui en extrait l'ensemble des informations pertinentes. Pour ce faire, ADex distingue explicitement les différents aspects de l'énoncé, chacun étant pris en charge par une dimension particulière experte dans son domaine. Elle est seule habilitée à évaluer les éléments qui caractérisent l'aspect qu'elle prend en charge (dans le sens interprétation et génération). De plus chacune a sa propre base de connaissances, et raisonne à partir de l'énoncé, mais aussi des résultats d'autres dimensions. Les dimensions doivent donc partager de l'information, ce qui est le rôle du tableau noir d'ADex. Ensuite, le module de gestion du dialogue décide d'induire le rôle conversationnel, à partir de cette analyse et de l'historique du dialogue. Pour cela, il déclenche les modules d'interprétation thématique et d'analyse de l'intention conversationnelle. L'interaction de ces deux modules permet la mise à jour de la structure du dialogue. Elle est stockée dans un journal de bord qui enregistre chronologiquement les différents tours de parole ainsi que les relations avec les différentes structures dynamiques, dont celle du dialogue. Le module de gestion de l'interaction est alors chargé d'évaluer, non plus le contenu de ce qui a été dit, mais la façon dont se déroule le dialogue (pour plus de détails, voir [3] ). Selon les résultats obtenus, le module de gestion du dialogue décide de déclencher les Sources de Connaissances(SC) chargées des explications ou de l'argumentation à présenter. On obtient alors un ensemble de buts de la machine (issus des SC ou de la gestion de l'interaction) qui seront filtrés par le module de gestion du dialogue et transmis à ADex, afin d'engendrer l'intervention du système correspondant à ces buts.

Résultats et perspectives

Ces travaux font l'objet d'une publication [2] dans la revue << Interaction et Cognitions >> et s'appuient sur le corpus SATIN de dialogues recueillis entre un SBC simulé et des étudiants. ADex a été complètement spécifié, et est en cours de programmation, à l'exception des dimensions illocutoire et perlocutoire qui dépendent d'un modèle précis de l'utilisateur encore à l'étude. Il fait appel aux modules développés dans le groupe au sein d'un atelier de génie linguistique. Le gestionnaire de dialogue (comme l'ensemble du système Diabolo) est également en cours d'implémentation : une version plus succinte existait en Lisp et est enrichie au cours de la programmation en Smalltalk.

Références

[1] Charnay L. : << Dialogue et explication dans les SBC : un modèle informatique de l'acte de dialogue explicatif >>, Actes Journées Explication, Sophia-Antipolis, 19-21 juin 1996.
[2] Charnay L. et A. Vilnat : << Diabolex : un système de dialogue explicatif >>, Interaction et Cognitions, à paraître, 1998.
[3] Grau B., G. Sabah et A. Vilnat : << Pragmatique et dialogue homme-machine >>, TSI, vol.13 n1/, 1994.

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