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Le LIMSI, laboratoire propre du CNRS associé aux Universités Paris VI et Paris XI,
mène un ensemble de recherches pluridisciplinaires axé sur les sciences de l'ingénieur.
Ses activités sont évaluées par quatre sections du Comité National de la Recherche
Scientifique, dont deux rattachées au Département des Sciences Pour l'Ingénieur
(SPI), une rattachée aux Sciences de la Vie (SdV), et une autre rattachée aux Sciences de
l'Homme et de la Société (SHS). Malgré ce spectre large qui pourrait rendre difficile
l'excellence dans chacune des disciplines, l'unanimité des sections consultées à
l'occasion du renouvellement du laboratoire en 1996 a émis un avis très positif sur nos
activités, et le laboratoire a été renouvelé pour 4 ans, avec J. Mariani et P. Le
Quéré pour former l'équipe de direction.
Notre objectif est donc de conduire des recherches visant à développer des technologies
voire des applications, génériques ou exemplaires, en profitant de l'apport de disciplines
qui intéressent l'avancée de ces recherches, et de couvrir l'étendue du domaine dans
ses composantes fondamentales, comme dans les spécificités de l'objet à construire ou
de la tâche à remplir. La confrontation des résultats de nos recherches avec la
réalité de l'application est la véritable mesure de leur qualité.
Le Limsi et les programmes du CNRS
Le LIMSI s'inscrit bien dans plusieurs des programmes en cours, ou des nouveaux programmes
que le CNRS a mis en place dans une optique <<programmatique>>. Cela concerne
les programmes internes au SPI ( en particulier <<Interaction Homme-Machine>>,
<<Production intégrée>>, <<Machines intelligentes>>,
<<Systèmes énergétiques>>, <<Procédés>> et
<<Phénomènes couplés et conditions extrêmes>>, ainsi que le
programme <<interne>> SPI-SHS <<Ingénierie des Langues>>) et
les programmes <<externes>>, qui allient plusieurs départements scientifiques du
CNRS, voire des partenaires extérieurs (en particulier <<Sciences de la
cognition>>, ECODEV, <<Systèmes de production>>, <<Enjeux
économiques de l'innovation>>, <<Télécommunications>>,
<<Génie des procédés chimiques, physiques et biotechnologiques>>,
<<Diffusion des ressources technologiques>> et <<Imagerie
Médicale>>, auxquels il faut ajouter PREDIT sur les transports). Nous avons d'ores et
déjà obtenu des soutiens à la suite des réponses que nous avons faites à des
appels d'offres émanant des nouveaux programmes.
Relations universitaires : comment affirmer notre
pluridisciplinarité ?
L'intégration en décembre 1995 du Laboratoire de Thermodynamique des Fluides a
renforcé nos contacts avec l'Université Paris VI, à laquelle appartenait ce laboratoire,
et à laquelle nous étions par ailleurs associés depuis notre arrivée à Orsay en
1970. Cela s'est illustré en 1996 par notre participation à la préparation du dossier de
contractualisation de Paris VI, pour ce qui concerne nos activités liées à la
Mécanique et à l'Energétique, puisque nous sommes rattachés à l'UFR de
Mécanique de Paris VI. Nous sommes également présents cette année dans la
demande de contractualisation de Paris XI établie en Juin 1997. Il nous a été dit que
notre demande faite avec Paris VI serait instruite dans le cadre du dossier relatif à cette
université, mais que le budget nous serait affecté avec celui de Paris XI, du fait de la plus
grande interaction avec cette dernière université, qui, de plus, couvre l'ensemble de nos
recherches.
Nous avons pu bénéficier en 1996 de recrutements de Maîtres de Conférence,
tant en informatique qu'en Mécanique. Cependant, nous n'avons pas pu obtenir le recrutement
en 1997 d'un professeur en Vision par Ordinateur que nous souhaitons pouvoir recruter depuis
plusieurs années. Il apparaît de fait que, bien qu'il semble que nous soyons à
présent le laboratoire propre du CNRS le plus important du campus d'Orsay, en termes de
personnel, de doctorants formés, de ressources contractuelles et de budget total, nous sommes
souvent de taille sous-critique dans les différentes instances où nous siégeons, puisque
nous sommes rattachés à deux universités, et, pour Paris XI, à trois
départements différents pour une même université (il est intéressant de noter
que nous avons d'ailleurs un seul professeur en exercice dans chacune de ces 4 catégories...).
Cela illustre la difficulté de mener des travaux pluridisciplinaire lorsque la structure
universitaire est organisée de façon disciplinaire.
Deux DEA continuent d'être gérés par des professeurs en poste au Limsi, et
l'Université Paris XI a attribué les anciens locaux de l'ESTA (bâtiment 507) aux
enseignements de Mécanique, ce qui a permis de regrouper l'ensemble des enseignements
(licence, maîtrise et DEA) dans un même site situé à proximité immédiate
du Limsi, pour le meilleur bien des étudiants et des enseignants. Par ailleurs, J.S. Liénard a
été élu directeur de l'Institut des Sciences Cognitives et de la Communication (ISCC),
qui rassemble plusieurs laboratoires de Paris XI concernés par ce domaine de recherche, à
la suite de G. Sabah.
Les problèmes de budget et d'emploi
Le laboratoire a subi très fortement le gel de 40% des budgets CNRS suivi d'une annulation
de la majeure partie de ces sommes en 1994 (annulation de 2 MF) et 1995 (annulation de 200 KF).
Les membres du Limsi responsables d'actions faisant coopérer plusieurs laboratoires ont
ressenti ces annulations de budget au moins aussi durement. Nos budgets sont allés diminuant
alors même que nous avions lancé des opérations scientifiques d'envergure :
intégration du Cepco en 1992, soutenue pendant 3 ans par le programme Cognisciences (le
relais devant être pris par la suite par une direction scientifique (SPI ou SdV)), et
intégration du LTF en 1995. La stabilité du soutien universitaire dans le cadre du plan
quadriennal de Paris XI, prolongé par un plan biennal, a permis de franchir cette période
délicate, même si les affectations de ces budgets ont été incomplètes en 1996.
Les difficultés budgétaires venant de notre tutelle se sont accompagnées d'une
diminution des budgets venant des contrats européens, du fait de la fin de projets, en attente
d'ouverture de nouveaux programmes, alors que la dynamique de notre budget est liée depuis
plusieurs années aux programmes de Bruxelles ou de Luxembourg. Les ressources
contractuelles provenant des industriels ou des agences publiques sont restées quant à elles
à niveau constant.
Nous avons eu deux départs à la retraite en 1995 et 1996. Nous avons pu obtenir deux
postes en Affichage Prioritaire (AFIP) qui ont tous deux été rapidement pourvus.
Malheureusement, les affectations n'ont été réalisées qu'à partir du 1er Juillet
1997, du fait des besoins des services d'où venaient les candidats, et cela a fait que le
Département <<Mécanique-Energétique>> est resté 4 mois sans
secrétaire en poste, et que nous avons dû rémunérer une vacataire sur notre
budget propre. Plusieurs départs en retraite sont annoncés en 1998 et 1999. Nous
espérons très fortement que nous pourrons obtenir immédiatement des postes en
remplacement, car il s'agit de postes-clefs et, si la procédure d'AFIP est maintenue, nous
souhaitons pouvoir réaliser les transferts plus rapidement que cette année.
Les problèmes liés aux outils et aux modalités de
gestion des budgets et des
personnels
Aux problèmes de budget et d'emplois se sont ajoutés les problèmes induits par la
mise en place de nouvelles procédures de gestion financière. La mise en place d'Xlab
souffre du fait que le logiciel contient encore de nombreux bogues. Il est aussi dommage qu'un
autre logiciel, Nabucco, très différent d'Xlab et sans interface entre l'un et l'autre, soit
prévu pour gérer en parallèle les budgets universitaires à partir de l'exercice 98...
De même renseigner Labintel est une tâche extrêmement lourde, et son utilisation
montre encore des imperfections, qui conduisent à perdre des données déjà
entrées. Il serait aussi souhaitable qu'on puisse récupérer les données entre ces
deux outils de gestion. A ceci s'ajoute la difficulté de gérer un budget dont les
différentes composantes ont des contraintes d'utilisation différentes, qui vont
s'alourdissant. Tout cela ajoute à la charge de travail croissante des personnels et
mériterait une attention approfondie pour corriger les défauts des outils et éviter la
duplication de demandes d'informations redondantes ou inutiles.
Les effectifs se sont stabilisés en 1996, diminuant même par rapport à 1995 du fait de
l'embauche d'un nombre moindre de vacataires. Le laboratoire a ainsi accueilli environ 280
personnes pendant l'année. Le nombre de permanents a légèrement cru, alors que le
nombre de doctorants a, quant à lui, légèrement diminué.
Axes scientifiques et perspectives : valoriser les investissements
récents
Les activités du laboratoire n'ont pas connu de modifications importantes. Le LTF a rejoint fin
1995 le groupe <<Adsorption>> pour former un nouveau groupe
<<Energétique>>. Cette arrivée a induit le lancement d'activités en
thermo-acoustique, qui viennent d'obtenir un soutien de la DGA, les membres du LTF ayant par
ailleurs obtenu récemment deux contrats du CEA. L'arrivée de P. Gougat va
également dans le sens du renforcement des activités expérimentales. Ses travaux en
vélocimétrie laser ont bénéficié d'un soutien du SPI qui a permis
d'aménager la salle où sont conduites les expériences et de remplacer l'ancien laser qui
était tombé en panne. Cette technologie sera utilisée dans le cadre d'un contrat
Primequal, en collaboration avec le groupe Dynamique des Transferts. En Communication
Homme-Machine, les activités de l'action <<Plate-forme de communication
multimodale>> se sont renforcées par l'obtention d'un contrat de la Commission
Européenne, dans le cadre du programme <<Intelligent Information Interfaces>>
(I3) et d'un contrat avec PSA, en complément d'une collaboration déjà initialisée
avec le constructeur automobile au sein du GIS <<Sciences de la Cognition>>.
Les perspectives sont celles qui apparaissent dans notre demande de renouvellement, ou dans les
dossiers de contractualisation universitaire. Elles prévoient une légère progression de
nos effectifs, en accord avec la légère augmentation de la superficie du laboratoire réalisée par
l'intégration du LTF, avec l'état de nos ressources financières, liées aux
difficultés budgétaires du CNRS, et avec le fait que nous avons déjà lancé ces dernières
années plusieurs actions d'envergure. En Mécanique-Energétique, les méthodes
LES seront étendues aux écoulements compressibles et aux écoulements
incompressibles en cavité avec transfert de chaleur et de masse, éventuellement avec
thermodynamique complexe, en liaison avec les études du groupe Energétique sur la
thermo-acoustique. L'étude et le développement de méthodes adaptées à la
caractérisation et la prédiction des instabilités seront poursuivis, avec pour double
objectif l'amélioration de la compréhension des phénomènes de base, mais
également le contrôle ou la recherche d'un effet désiré dans les écoulements
ou les transferts. Dans le groupe Energétique, les études sur la co-adsorption seront
poursuivies en parallèle avec les études sur les applications thermo-acoustiques pour la
réfrigération. En Communication Homme-Machine, on terminera l'opération de mise
en place des activités en communication non-verbale, et on recherchera la synergie des efforts
consacrés aux différentes modalités de communication. On étudiera l'adaptation
par analogie de méthodes utilisées avec succès dans certains domaines vers d'autres
domaines. Les méthodes d'évaluation continueront d'être utilisées pour
accompagner la recherche et aider aux choix méthodologiques, en liaison avec la production et
l'utilisation de ressources linguistiques et non-linguistiques. On étudiera la façon de
faciliter le portage d'un système d'une tâche vers une autre, et on veillera à
l'interopérabilité des systèmes développés. On continuera de tenir compte de
l'influence des usages sociaux des machines communicantes dans leur conception. L'utilisation des
réseaux hauts-débits fera enfin l'objet d'une attention accrue.
Des résultats de recherche au meilleur niveau international
En Mécanique-Energétique, l'année écoulée a vu se concrétiser les
développements des méthodes LES en incompressible, par leur application à la
simulation d'écoulements externes décollés. Il s'agit là d'une première
concrétisée par la soutenance d'une thèse en juillet 97. L'application de la LES pour
les écoulements compressibles est également en cours. Le développement de
méthodes numériques performantes (projection, exponentiation matricielle multi-
domaines,..) ou adaptées à l'étude des instabilités ( Newton, Arnoldi Krylov,..)
continue à faire l'objet d'études spécifiques. Dans le groupe Dynamique des
Transferts, tout en continuant l'étude du développement des instabilités de diverses
classes d'écoulements, un effort a été fait vers la simulation d'écoulements
turbulents, tant par simulations directes effectuées à l'aide de méthodes multidomaines
sur le Cray T3E de l'Idris que par résolution des équations moyennées. En ce qui
concerne le groupe Energétique, les études sur la coadsorption et sur les procédés
à front de régénération progressent ainsi que celles sur la thermo-acoustique qui
ont obtenu des soutiens contractuels.
En Communication Homme-Machine, on notera cette année que le groupe Traitement du
Langage Parlé a obtenu pour la troisième fois les meilleurs résultats de reconnaissance
vocale dans le cadre des évaluations du programme américain du DARPA. La tâche
de cette année (<<Broadcast News>>) était particulièrement difficile,
puisqu'elle portait sur la retranscription d'émissions de radio et de télévisions, avec
des conditions de prise de son particulièrement difficiles à traiter (musique,
réverbération, voix téléphonique etc). J.L. Gauvain, responsable du groupe TLP, a
par ailleurs obtenu un <<Best Paper Award>>, qui lui a été remis lors de la
conférence IEEE ICASSP à Munich. W. Minker, doctorant dans le groupe, a pour sa part
obtenu un <<Excellent Student Paper Award>> à l'occasion d'Eurospeech'97.
On notera également l'intérêt d'industriels pour le savoir-faire du groupe Langage et
Cognition en matière de Langages Orientés Objets et d'environnements de
développement logiciel utilisés pour la mise en place de l'atelier de génie linguistique.
Les méthodes de calcul de flot optique développées par G. Quénot dans le groupe
IMM, qui ont obtenu d'excellents résultats sur des benchmarks internationales, ont été
appliquées en mécanique des fluides pour la vélocimétrie par image de particules,
permettant une nette amélioration dans la résolution spatiale et la fiabilité des
résultats. En Cognition Humaine, les travaux menés en coopération avec le Groupe
d'Imagerie Neurofonctionnelle du GIP Cyceron à Caen offrent l'intérêt d'un
partenariat entre spécialistes de la psychologie cognitive et spécialistes de neuro-imagerie,
qui doit conduire à d'intéressants résultats, fruits de cette transdisciplinarité.
Progression des publications de rang A
Les publications sont, au total, en nombre à peu près équivalent à celui de l'an
dernier. Par contre, on note une augmentation des publications de rang A qui atteint le meilleur
chiffre jamais obtenu. La plaquette du laboratoire, réalisée pour la première fois en
1992, étant épuisée, a été mise à jour et rééditée. Le
rapport scientifique 1996 a été tiré à 1600 exemplaires (dont 1000 en français
et 600 en anglais), diffusés par courrier à 1000 adresses environ dans une trentaine de
pays.
Progression du parc informatique
Le nombre d'unités informatique reliées au réseau du laboratoire a encore
augmenté cette année, passant de 252 unités en 1995 à 281 unités. Un robot de
sauvegarde a été acheté et facilite la sauvegarde pour les utilisateurs qui ont des
fichiers de taille importante. Le réseau à haut débit se met progressivement en place.
L'option initiale ATM est à présent accompagnée d'un investissement sur Ethernet
à 100 Mbits/s. La jouvence de notre réseau est une priorité en terme d'équipement.
Le département <<Mécanique-Energétique>> continue d'être un
très gros utilisateur des moyens de calcul vectoriel et massivement parallèle de l'IDRIS.
Nous sommes actuellement le plus gros utilisateur du Cray T3E.
Le laboratoire a établi un plan de formation à l'occasion de son renouvellement. Les
priorités concernent la formation à l'informatique (langages orientés objets,
maîtrise et sécurité des réseaux, environnements de développement logiciel,
programmation sur machines massivement parallèles...), aux méthodes expérimentales
(chromatographie en phase gazeuse, techniques du vide, statistique et analyse des données...)
ainsi qu'à des domaines scientifiques voisins (thermodynamique, dynamique moléculaire,
représentation des connaissances...).
Valorisation : des transferts vers l'industrie
Un brevet a été déposé cette année (avec SNEA), et une cession de licence est
en cours avec la société Vecsys. Nous participons à l'étude de la valorisation
utilisant la méthode d'analyse fonctionnelle, effectuée pour le SPI par la société
Nodal.
De nombreuses animations de structures nationales et internationales
Nous organisons plusieurs manifestations d'audience nationale (Ecole de Printemps
<<Mécanique des Fluides Numérique>> pour la troisième fois, 3èmes
journées d'Etude sur les milieux poreux (en coopération avec le FAST)...) et internationale
(JST'97 Ingénierie de la Langue, Fundamentals of Adsorption (FOA6)...). Nous participons
aux bureaux de coordination ou coordonnons plusieurs réseaux de recherche (deux
réseaux d'excellence du programme Esprit-LTR (Elsnet et I3Net), trois réseaux du
Programme Capital Humain et Mobilité (Spacenet, <<Cognition Spatiale>> et
<<Réfrigération à Sorption,>>), Francil de l'Aupelf-Uref, Consortium
Industrie-Recherche sur les turbomachines...). Nous participons aux réflexions
préparatoires à la mise en place de programmes au niveau national (CCTIL), ou
international (5ème programme-cadre de l'Union Européenne, programme de la NSF...).
M. Chastagner a obtenu une promotion de grade au choix pour le passage SARCS, S. Gibet et R.
Gherbi une promotion en Maître de Conférence de 1ère Classe. Nous ne pouvons que
déplorer le manque de possibilités qui s'offrent, en particulier pour les passages IE-IR,
IR2-IR1 et pour les passages CR1-DR2 et DR2-DR1.
Juin 1997
Sommaire
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| Dpt Mécanique |
| Dpt CHM |
| Présentation |
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