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Objet
L'interprétation des intentions des interlocuteurs, indispensable à la réalisation de machines capables de participer à un dialogue d'une manière intelligente et coopérative, présente un problème fondamental dans la modélisation du dialogue homme-machine. B. Grosz et C. Sidner, pionniers de l'approche intentionnelle, ont proposé un modèle du discours (1986) et un modèle de planification (1990) introduisant la notion de plan partagé, ensemble des croyances et d'intentions nécessaires à la collaboration (dans une tâche communicative ou non). Notre but est de développer un système de dialogue homme-machine s'inspirant de l'approche de K. Lochbaum (1994), dont les travaux reposent sur ceux de B. Grosz et C. Sidner. Notre travail s'appuie sur un corpus de dialogues réels enregistrés dans un standard téléphonique par M.-F. Castaing [1].
Description
Dans le domaine du standard téléphonique, nous modélisons deux agents : l'utilisateur et le système. L'agent Utilisateur possède à priori peu d'éléments : on ne sait rien de ses connaissances au sujet d'actions qu'il peut effectuer, mais il servira, par exemple, pour construire un modèle de l'utilisateur. L'agent Système, par contre, possède des connaissances, à la fois sur la tâche et sur le dialogue, certaines étant statiques, et les autres dynamiques. Ses connaissances statiques sont représentées par une base de données d' actions - élémentaires ou complexes, langagières ou matérielles -, de recettes- ensemble d'actions nécessaires à l'exécution d'une action complexe, assorti de contraintes sur ces actions -, et d' entités - objets, personnes, qui peuvent faire l'objet de discussion et qui sont les paramètres des actions. Ses connaissances dynamiques consistent en connaissances sur le contexte du discours, et sont constituées d'un graphe de planification, représentation concrète de croyances mutuelles et intentions faisant partie du plan partagé des interlocuteurs et concernant les actions mentionnées dans le dialogue (explicitement ou implicitement), et d'un état de focalisation, abstraction du <<focus>> des interlocuteurs.
L'agent Système comprend un gestionnaire du dialogue qui gère sa partie du dialogue depuis la réception de l'intervention de son interlocuteur jusqu'à la production de sa propre intervention. Dans les deux cas, un énoncé est considéré comme une action qui modifie les états mentaux des agents, c'est-à-dire le contexte du discours. L'agent Système comprend également un module d' interprétation, un module de génération, tous deux faisant appel à un raisonneur sur le plan, quand le raisonnement nécessaire implique la manipulation du contexte de dialogue. La page de présentation suivante détaille certains aspects du Raisonneur sur le plan.
Résultats et perspectives
Nous avons construit une base de données initiale à partir de notre étude de corpus, et sommes en train d'implémenter le Raisonneur sur le plan et le graphe de planification. Par rapport au travail de K. Lochbaum, l'accent est mis sur la faculté de l'agent Système d'avancer dans la tâche jusqu'à l'apparition d'une nécessité d'intervention. L'algorithme d'avancement dans la tâche du raisonneur sur le plan sélectionne des règles à exécuter suivant le statut de l'action dans le graphe de planification (information qui indique l'état de l'action dans le plan de l'agent) sur laquelle il se focalise. Ces règles permettent, suivant le type d'action (matérielle ou langagière) et sa position dans le graphe de planification, soit de construire une partie du graphe de planification par (ex., intégration d'une recette), soit de le compléter (ex., instanciation d'un paramètre), soit d'exécuter une action élémentaire, soit de redonner la main à l'utilisateur.
Corpus
[1] Castaing M.-F. : <<Corpus de dialogues enregistrés dans un standard téléphonique>>. Notes et documents LIMSI, n93-29, 1993
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