QUI ONT SERVI DE FONDEMENT à L'APPRENTISSAGE LANGAGIER
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F. FOREST
Objet
Cette étude se situe dans le cadre de MoHA (Modèle Hybride d'Apprentissage) développé au sein du groupe Langage & Cognition. Elle a pour objet de proposer une représentation des situations servant de base à l'apprentissage du langage. Il s'agit pour nous d'introduire dans le modèle MoHA des structures non langagières dans lesquelles s'ancreront les concepts. La représentation proposée doit permettre de préserver les informations métriques et topologiques perçues.
Contenu
En s'appuyant sur l'hypothèse qu'il est possible d'isoler dans l'espace et dans le temps des situations au cours desquelles ont été mis en relation des mots (qui ont été entendus) et des objets du monde en interaction (qui ont été observés), nous choisissons de représenter chaque situation perçue sous la forme d'un ensemble de segments d'un espace métrique à cinq dimensions. Chaque segment représente une entité intervenant dans la situation. Les extrémités d'un segment correspondent aux cinq coordonnées de l'entité au début et à la fin du déroulement temporel de la situation. Pour les situations concrètes observées, trois de ces dimensions sont des dimensions spatiales, pour les situations abstraites, ces dimensions sont métaphoriques. Les deux autres dimensions ont un rôle particulier. L'une d'elles permet de représenter le déroulement temporel de la situation, l'autre d'exprimer l'importance accordée par l'individu à chacune des entités intervenant dans la situation. Une situation est centrée sur une action mettant en relation une ou plusieurs entités. C'est donc la structure géométrique elle-même qui représente l'action décrite.
Le choix d'une telle représentation présente selon nous deux avantages : d'une part, il devrait faciliter l'usage de processus d'analogie aboutissant à la reconnaissance de similitude entre situations ; d'autre part, la construction d'une base de situations utile à MoHA pourra se faire relativement simplement par l'intermédiaire de descriptions de situations dans la langue intrinsèquement spatio-temporelle qu'est la langue des signes.
Ce travail, qui s'inspire à la fois des travaux de R. Thom sur la sémiophysique et de R. Langacker sur la grammaire cognitive, tente notamment de formuler en termes de représentations géométriques les morphologies archétypes d'un certain nombre de verbes proposées par R. Thom.
Situation
Une situation étant interprétée comme une structure géométrique dans un espace métrique à cinq dimensions, nous construisons actuellement les outils qui permettront d'opérer des transformations sur cette structure, notamment à l'aide d'opérateurs de projection dans un sous-espace. La comparaison de projections de deux situations distinctes a pour objectif d'évaluer le degré de ressemblance entre les deux situations le long d'une ou de plusieurs dimensions, de nature psychologique, abstraite, ou simplement physique (sympathie, respect, importance sociale, poids, hauteur...). Le but visé à court terme est la construction automatique d'une situation à partir d'un énoncé la décrivant en langue des signes à l'aide d'un gant numérique, en collaboration avec Annelies Braffort (groupe IMM du LIMSI). La prise en compte de ce nouveau format de représentation des situations dans la structure de connaissance MoHA n'est pas actuellement réalisée.
Références
(1) Bordeaux F., Forest F., Grau B. : "MoHA, an hybrid learning model: a model based on the perception of the environment by an individual", IPMU'92-Advanced methods in artificial intelligence, B. Bouchon-Meunier, L. Valverde, R. R. Yager eds, Lecture Notes in Computer Science, ndeg.682, Springer-Verlag
(2) Forest F. & Siksou M. : "Développement de concepts et programmation du sens, Pensée et Langage chez Vygotski", Intellectica, 1994, vol 1, ndeg.18, pp 213-236
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