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Objet
Notre étude porte sur la rétention de la représentation sémantique formée à l'issue de la lecture d'un court texte évoquant un scénario. Nous suivons l'évolution de cette représentation au cours du temps et nous examinons les moyens de la réactiver, une fois qu'elle a décliné.
Contenu
Les modèles symboliques de l'activation (Anderson, 1983 ; Le Ny, 1989) conçoivent la représentation sémantique élaborée lors de la lecture d'un petit texte comme un ensemble d'unités activées à des degrés variables en mémoire. Le niveau d'activation de ces unités est fonction de leur importance au sein de la structure scénarisée en mémoire à long terme (Yekovich & Walker, 1986) et de la structure textuelle. Ce niveau d'activation décline au cours du temps. Toutefois, le déclin est électif : les éléments importants déclinent moins vite que ceux de moindre importance.
Dans une expérience antérieure, nous avons mis en évidence un déclin progressif, sur une durée de 21 secondes, d'une partie de la représentation (cible représentationnelle) correspondant à une information importante d'un texte. Après avoir décliné, cette cible représentationnelle pouvait être réactivée par la présentation, avant le test, d'un mot-amorce contenu dans une phrase du texte. Dans la présente recherche, nous étudions le déclin d'une cible représentationnelle correspondant à de l'information peu importante d'un texte, en supposant que ce déclin doit être rapide, et nous examinons si un mot résumant le thème de la phrase-cible peut réactiver une telle représentation. La technique du sondage permet d'examiner l'état de la représentation sémantique en mémoire active. Les sujets doivent décider, après la lecture d'un texte, si un mot figurait ou non dans le texte lu. Les temps de réponse aux mots-sondes reflètent le niveau d'activation de la partie correspondante de la représentation issue du texte. Un exemple de texte est présenté ci-contre (Figure 1).
Afin de suivre l'évolution de cette représentation, le sondage a lieu à différents moments après la lecture du texte. Il peut suivre immédiatement la lecture ou en être différé de 7, 14, 21 ou 28 secondes, occupées par une tâche de comptage. Si la désactivation est fonction inverse de l'importance, le déclin d'une partie peu importante de la représentation devrait être abrupt et se traduire par une forte augmentation des temps de réponse dès 7 secondes de rétention. L'examen d'une réactivation de la cible représentationnelle par un mot résumant le thème de la phrase testée est réalisé au moyen de la technique de l'amorçage sémantique. L'affichage d'un mot-amorce précède, pendant 250 ms, la présentation du mot-test.
Situation
Quatre-vingts sujets ont participé à cette expérience. Chaque sujet a lu 46 textes (dont 20 textes expérimentaux, à réponse positive attendue). Les résultats montrent, en situation de sondage, un allongement des temps de réponse dès 7 secondes de rétention, tandis que de 7 secondes jusqu'à l'intervalle maximum, les temps de reconnaissance restent inchangés (Figure 2). Ces résultats s'accordent avec l'hypothèse d'une désactivation rapide des éléments représentationnels peu importants. Aucun effet d'amorçage n'est obtenu : les temps de réponse aux mots-tests en situation d'amorçage ne diffèrent pas significativement de ceux obtenus en situation de sondage.
La présentation du thème de la phrase-cible n'a aucun effet sur la reconnaissance littérale d'un mot contenu dans la partie "circonstant" de cette phrase. Lorsque l'information testée n'est pas reliée au thème, le processus de reconnaissance repose sur un maintien en mémoire et les connaissances du lecteur ne sont d'aucune utilité pour juger de la compatibilité du mot-test avec le thème traité dans le texte.
Références
(1) Duclos, P. : "Etude de la représentation sémantique de paragraphes en mémoire de travail". Thèse de doctorat, Univers
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