Calculs à précision spectrale de l'écoulement
incompressible en cavité entraînée déformée
V. Delgado, G.
Kasperski, G. Labrosse
Objet
Les
méthodes spectrales Chebyshev sont reconnues
pour leur capacité de fournir des solutions numériques précises
des écoulements incompressibles, la détermination des seuils
de transition et des diagrammes de bifurcation. Cependant leur utilisation
est limitée aux géométries simples et fixes. Elles sont
actuellement employées pour analyser des écoulements confinés.
Impliqués depuis quelques années dans l'analyse numérique
d'un pont liquide chauffé latéralement, deux auteurs [1] ont mis l’accent sur l'importance
de l'exactitude intrinsèque de l'outil numérique pour obtenir
des résultats convaincants. L’objectif est ici d’étudier
l’influence de la déformation du domaine sur des écoulements
de cavité entraînée [2].
Description
Une
approche volumes finis est employée, combinée à une évaluation
spectrale des résidus, et itérativement appliquée jusqu'à
ce qu'un critère prédéfini de précision soit obtenu.
Une méthode de découplage vitesse-pression spécifique est employée
[3], où l'opérateur de
Stokes n'est pas fractionné en temps. On a montré [4] que cette méthode est consistante
avec le problème continu, contrairement aux approches à pas
fractionnaires habituels.
Les
problèmes de Laplace et de
Helmoltz ont
été résolus avec une méthode de formulation faible
de collocation spectrale
Chebyshev,
preconditionnée par un opérateur volume fini.
Elle permet le calcul des écoulements dans des géométries
déformées avec une précision spectrale (l’erreur
de troncature décroît exponentiellement avec le degré
polynomial de troncature, si la solution est continûment dérivable)
à un coût informatique comparable au coût d'une méthode
de précision finie (l’erreur de troncature est proportionnelle
a (Δx)
n, n=1,2,3,...). La déformation définie
par des fonctions continues sur les cotés verticaux du domaine. Ici,
elle est définie par f(y)=1+A
d(1-y
2) où
A
d est l’amplitude de la déformation.
Des résultats sur l'efficacité numérique
de cette stratégie et sur l'influence de la géométrie
de la cavité sur les écoulements seront présentés.
La méthode a été appliquée à un cas test
dont la solution analytique est sin(4πx)sin(4πy) et à une
configuration de cavité entraînée déformée.
Résultats et perspectives
Le
cas test analytique sans déformation (Fig. 1a) montre la différence
en valeur absolue entre la solution analytique et la solution calculée
pour différents maillages en fonction des itérations. Les résultats
montrent que le nombre d'itérations pour la convergence est peu sensible
aux déformations d’amplitudes modérées (moins de
40%) (Fig. 1b).
Les
écoulements de cavité entraînée sont très
sensibles à la déformation imposée, menant à des
solutions
topologiquement différentes
(Fig. 2). Une étude plus détaillée
de l’effet de la déformation sur la transition à l’
instationnarité
des écoulements sera engagée.
Actuellement
la méthode est appliquée à l’étude de la
convection
thermocapillaire en pont liquide dans
un cas axisymétrique avec une déformation imposée de
la surface libre. L’étude de l’influence de déformations
dynamiques de la surface libre sur la dynamique des écoulements est
envisagée.
Références
-
G. Kasperski, G. Labrosse, On the numerical treatment of viscous
singularities in wall-confined thermocapillary convection. Phys. Fluids
12 (2000), pp. 2695-2697.
- V.Delgado, G. Kasperski,
G. Labrosse, Spectrally accurate numerical incompressible
flows with deformed boundaries: a finite volume preconditioning method,
Second International Conferance on Advanced
Computational Methods in Engineering, Liège (Belgium, May 28-31, 2002.
- Batoul, H. Khallouf, G. Labrosse, Une méthode de résolution
directe (pseudo-spectrale) du problème de Stokes 2D/3D instationnaire.
Application à la cavité entraînée carrée.
C. R. Acad. Sci. Paris, 319, Série II (1994), pp. 1455-1461
- Leriche, G. Labrosse,
High-order direct Stokes solvers with or without temporal splitting: numerical
investigations of their comparative properties. SIAM J. Scient. Computing , 22 (2000), pp. 1386-1410.
Figure 1: a )
Domaine non déformé : résidu vs nombre d’itérations
pour les opérateurs de Laplace et Helmoltz
. b) Résidu vs nombre d’itérations pour une déformation
parabolique des parois verticales de différentes amplitudes.
Figure 2: Lignes
de courant pour Re=1,100,400,800,1500 et des déformations
paraboliques, de gauche à droite, Ad=-0.3,0.0,0.3, (N x
M)=(71 x 71).