Message des Directeurs

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P. Le Quéré, G. Sabah



GÉNÉRALITÉS


Le LIMSI, Unité Propre de Recherche (UPR) du CNRS associée aux Universités Pierre et Marie Curie (UPMC ou PVI) et Paris-Sud (PXI), mène un ensemble de recherches pluridisciplinaires en Mécanique et Énergétique (ME) et en Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication (STIC), avec des interactions fortes avec les Sciences de l'Homme et de la Société (SHS) et les Sciences de la Vie (SdV). De fait, ses activités sont évaluées par quatre sections du Comité National de la Recherche Scientifique, les sections 7 `` Sciences et technologies de l'information '', 10, `` Énergie, Mécanique des milieux fluides et réactifs, Génie des Procédés '', 29 `` Fonctions mentales - Neurosciences intégratives - Comportements '', et 34 `` Représentations - Langages - Communication ''. La forte croissance des effectifs entamée au début des années 80 est en phase de consolidation depuis environ 5 ans, et le laboratoire comporte actuellement un peu plus de 110 permanents, qui se répartissent en un peu plus de 30 chercheurs du CNRS, environ 45 enseignants-chercheurs et environ 38 ITA/IATOS. La liste détaillée du personnel au 31-12-2001 (page 493) donne la répartition des chercheurs par section du comité national (15 en section 7, 10 en 10, 2 en 29 et 4 en 34), et montre que les enseignants-chercheurs proviennent de 10 établissements différents même si la majorité d'entre eux (près de 30) dépend des universités avec lesquelles le LIMSI est conventionné (Paris-Sud et Pierre et Marie Curie). Le nombre de doctorants, qui avait légèrement diminué ces dernières années, a augmenté pour se stabiliser vers 65. Avec les visiteurs et stagiaires de toutes provenances, ce sont plus de 300 personnes qui travaillent annuellement au laboratoire, ce nombre étant d'ailleurs limité par nos capacités d'accueil, à saturation pendant les périodes de stage.


LES ORIENTATIONS DU LABORATOIRE
Une mission générale
La mission du LIMSI, unité propre de recherche du CNRS, est de conduire des recherches qui trouvent leur origine, leur ancrage et leur justification dans le monde qui nous entoure, afin de satisfaire deux des principales missions institutionnelles du CNRS : d'une part effectuer des recherches qui correspondent à une production de connaissances et à un avancement de la science, et d'autre part que cette production de connaissances serve le progrès économique, social et culturel de la société dans laquelle nous vivons. Répondre à cette double mission nous conduit à développer des technologies, génériques ou dédiées, en suscitant l'apport des disciplines que nécessite l'avancée de ces recherches, tout en couvrant l'étendue du domaine dans ses composantes fondamentales, comme dans les spécificités de l'objet à construire ou de la tâche à réaliser. Outre les critères classiques de production scientifique, la mesure de la qualité de nos travaux réside dans la confrontation des résultats de nos recherches avec la réalité de l'application, en situation modèle voire en grandeur nature, dans la qualité de nos partenariats et dans notre politique de valorisation. À ces missions de recherche s'ajoutent de manière indissociable les missions de formation par la recherche et de diffusion de l'information scientifique et technique.

Orientations : excellence disciplinaire au service d'une volontaire pluridisciplinarité
Le LIMSI, de par son histoire, de par sa volonté propre et la volonté de sa tutelle, conduit un ensemble de recherches qui couvrent un large spectre scientifique allant de la `` thermodynamique au cognitif '', en passant par la mécanique des fluides, l'énergétique, l'acoustique et la synthèse vocale, le traitement du langage parlé, le traitement automatique de la langue, le traitement des textes, la vision, la réalité virtuelle... L'ambition et la volonté du laboratoire sont de conjuguer excellence scientifique dans l'ensemble de ses champs disciplinaires et de mettre en synergie ces compétences disciplinaires au service de recherches pluridisciplinaires.

Nos actions interdisciplinaires sont menées tant en interne qu'en collaboration avec des partenaires extérieurs. Ces actions peuvent conduire à des avancées scientifiques notables, nées de la synergie des disciplines concernées. On pourra noter les travaux menés au sein du laboratoire sur l'utilisation du Calcul de Flux Optique pour la Vélocimétrie par Image de Particules, sur la mécanique des fluides dans le conduit vocal, qu'il convient de poursuivre, ou sur la modélisation 3D stéréoscopique pour l'étude d'une couche de mélange compressible turbulente, ou encore ceux qui portent sur l'étude de la perception visuelle (entre informatique, traitement du signal et neuro-biologie), ou sur le traitement automatique de la langue écrite et parlée (entre linguistique, traitement du signal et informatique). On doit également mentionner nos travaux en psychologie cognitive, en ergonomie et en sociologie sur les processus humains de communication médiatisée, ou les travaux menés avec des partenaires externes sur la modélisation 3D et le séquençage des structures génomiques, ou ceux qui concernent l'analyse du geste et du mouvement, à l'interface de l'informatique, du traitement de l'image et de la physiologie. Notre démarche interdisciplinaire est un des éléments qui justifie notre statut de laboratoire propre du CNRS, ces laboratoires ayant spécifiquement la vocation de promouvoir cette interdisciplinarité, comme le soulignait François Kourilsky, ancien Directeur Général du CNRS.

Le LIMSI, la création du département STIC et les priorités de la Recherche
Le Laboratoire, qui vivait très bien sa pluridisciplinarité sous la tutelle principale du département SPI, n'a pas vu sans une certaine inquiétude la séparation du département SPI en deux départements, STIC et SPI, craignant que cette dualité de rattachement ne nuise à l'intérêt stratégique du LIMSI et n'alourdisse encore un peu la gestion administrative. Le LIMSI a donc pris acte de cette création et des déclarations de la Direction Générale du CNRS visant à instaurer, dans la perspective du développement de la multidisciplinarité, la notion de rattachement principal à plusieurs départements. La direction du laboratoire profite donc du présent rapport pour affirmer que, de manière unanime, le laboratoire souhaite être rattaché en principal aux deux départements STIC et SPI, en conservant un rattachement secondaire aux départements SHS et SDV, et appelle de tous ses vœux une évolution rapide des outils de gestion, qui permette de donner une réalité tangible aux déclarations de la Direction Générale.

Tout en s'inquiétant (modérément) de la création du département STIC, le LIMSI s'est réjoui de la volonté du CNRS de mettre le développement des STIC au premier rang de ses priorités scientifiques : il avait souligné à plusieurs reprises qu'il s'agissait là d'une réponse stratégique à l'exigence de promouvoir un domaine en pleine expansion internationale, qui présente un enjeu économique et sociétal majeur, en synergie avec les autres champs disciplinaires. En tant qu'un des éléments essentiels de cette stratégie, le LIMSI souhaite que le CNRS développe et renforce cette initiative sur les atouts qui sont les siens en terme d'interdisciplinarité, puisqu'il a l'avantage de couvrir l'ensemble du champ de la science. Il a également accueilli de manière positive l'effort en matière de recrutement tant de chercheurs que d'ITA lors de la campagne 2001, ainsi que la mise en place des nouveaux programmes ; en particulier, trois d'entre eux le concernent directement : `` Société de l'information '', `` Cognition et traitement de l'information '' et `` Robotique et entités artificielles '', car ils viennent renforcer l'impact du CNRS dans le développement des STIC, mis en avant lors du CIRST de juin 2000. Le LIMSI entend jouer un rôle majeur dans le développement des Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication et l'étude de leurs usages, point fondamental pour leur acceptation et leur bonne utilisation, voie dans laquelle il s'était déjà engagé en précurseur. Le LIMSI se trouve donc au cœur du dispositif stratégique du CNRS, aussi bien dans les domaines qu'il traite que dans sa façon de les traiter, en mettant en avant l'interdisciplinarité. Cette position s'est renforcée et concrétisée avec la décision du CNRS de mettre en place en nos locaux un important équipement de réalité virtuelle (CAVE (Cave Automatic Virtual Environment) ou RAVE (Reconfigurable Automatic Virtual Environment) ), co-financé par le CNRS, le Conseil Général de l'Essonne et la Région Île-de-France. Nous souhaitons que ce dispositif, qui permettra au CNRS de combler partiellement son retard dans le domaine de la Réalité Virtuelle, nous place au cœur d'un réseau thématique national sur cette discipline en donnant la possibilité aux équipes d'autres disciplines, dynamique des fluides, bioinformatique pour n'en citer que deux qui nous intéressent de près, d'en bénéficier pour leurs propres domaines.

Axes scientifiques : des restructurations pour une meilleure lisibilité
L'année 2000, qui a précédé le renouvellement du laboratoire, a été l'occasion de réfléchir collectivement sur les nécessaires aménagements de structures liés au renouvellement. Les discussions qui ont eu lieu au cours de l'année 2000, tout en conservant le principe d'une structure en deux départements, ont abouti à une reconfiguration interne de ces deux départements : simple toilettage en Mécanique-Énergétique, qui conserve une structuration en trois groupes avec toutefois la mise en place d'une action transversale en thermoacoustique-cryogénie, restructuration plus profonde dans le département Communication Homme-Machine où les discussions ont abouti à la mise en place de six groupes de recherche, complétés par deux actions transversales.
En Mécanique-Énergétique, cette restructuration était imposée par la décroissance de l'activité en adsorption, amorcée depuis que F. Meunier avait pris un poste de Chaire au CNAM en 1995. A la suite du désengagement définitif de F. Meunier à la fin 2000, le départ à la retraite de Ph. Grenier (CR) en Septembre 2000, le départ de L.-M. Sun (CR) en détachement à l'Air Liquide depuis 1996, le départ de J.-J. Guilleminot (IR) vers la Délégation régionale IdF sud, la reconversion interne d'A. Choisier (AI) nous avait amenés à nous interroger sur le devenir de l'activité en Adsorption. Après de nombreuses discussions, nous avons décidé de maintenir une petite activité centrée sur la thématique de la cinétique d'adsorption, en situation de coadsorption, sur laquelle des développements métrologiques récents ont été effectués, soutenus par une Action Incitative du laboratoire. Cette activité, portée par V. Bourdin, Maître de Conférences de l'Université d'Evry qui vient d'être accueilli en détachement sur un poste d'Ingénieur de Recherche, intéresse l'Air Liquide qui s'est déclaré prêt à la soutenir financièrement. Les discussions qui ont eu lieu au cours de l'année 2000 ont abouti à l'affirmation collective de structurer le développement de la recherche du département Mécanique Énergétique autour de 3 axes majeurs, la modélisation et la simulation des écoulements turbulents par la méthodologie de Simulation des Grandes Échelles, l'étude des instabilités hydrodynamiques et leur application au contrôle des écoulements et des transferts, les transferts solide-fluide. Ce sont ces trois axes qui sous tendent la répartition en groupes qui a été adoptée, avec de nouveaux responsables de groupes, cette structuration en groupes correspondant plus à une volonté de présentation cohérente de l'activité du département qu'à la notion d'équipe classique, les frontières entre ces groupes étant très perméables et quelques chercheurs ayant des activités qui ressortent de deux groupes différents. Nous avons mis en place une action transversale Thermoacoustique-Cryogénie, afin de mettre en synergie les compétences disciplinaires présentes dans les trois groupes au service du développement de procédés de réfrigération thermo-acoustique, dont le développement et l'optimisation se heurtent à des verrous de différentes natures. À cette action transversale à finalité scientifique, s'ajoutent deux cellules de nature logistique, la Cellule Informatique Graphique et Ingénierie Thermo-Aéraulique et la Cellule Expérimentale. Cette Cellule Expérimentale, qui regroupe une grande partie du potentiel humain et des compétences en matière de conception, réalisation, montage, instrumentation et métrologie, a pour but de coordonner et d'optimiser les moyens humains et matériels pour satisfaire les demandes en matière de montages expérimentaux en provenance des trois groupes et de l'action Thermoacoustique-Cryogénie.

À l'origine de la restructuration du département `` communication homme-machine '' était le désir d'approfondir la possibilité de constituer de plus petites équipes articulées autour de nœuds thématiques fondamentaux, avec le but de disposer d'entités ayant, chacune, une forte cohérence scientifique interne et autorisant une structure plus dynamique. En effet, le département doit pouvoir s'adapter rapidement aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, en particulier en ce qui concerne l'accès intelligent à des informations multimédias. Les enjeux économiques et les enjeux de société (accès à l'information pour tous, plurilinguisme, internationalisation et accélération des prises de marché...) sont des enjeux majeurs qu'il nous faut être capable d'appréhender efficacement et rapidement dans nos orientations de recherche. Nous avons donc constitué six groupes, chacun centré sur des thématiques précises. Le rôle essentiel de la langue dans la communication se révèle dans les groupes LIR (Langues, Information et Représentations) et TLP (Traitement du Langage Parlé) ; le premier est centré sur le traitement de la langue écrite, les formalismes de représentation des connaissances et l'utilisation de corpus et le second a pour but de comprendre les processus de la communication parlée et de développer des modèles pour son traitement automatique. D'autres moyens de communication, fondamentaux pour une `` vraie '' communication, sont présents dans les groupes GI (Geste et image) et PS (Perception située) ; GI s'intéresse globalement à la modélisation et au traitement de données spatiales et dynamiques, et en particulier au geste coverbal et à la langue des signes, tandis que le groupe PS est centré sur l'étude des diverses modalités de perception et sur le développement de systèmes de perception artificielle. Dans ce dernier groupe, les modèles sont souvent inspirés des capacités cognitives humaines, aspect qui est porté par le groupe CH (Cognition Humaine) dont l'objectif est de rendre compte des processus par lesquels les individus traitent l'information extraite de leur environnement et en construisent des représentations utilisables pour gérer leur comportement. Enfin, la notion même d'interaction est plus particulièrement étudiée par le groupe AMI (Architectures et Modèles pour l'Interaction) qui s'intéresse également aux architectures d'intégration, permettant de faire collaborer au mieux l'ensemble des modules nécessaires aussi bien à une communication efficace qu'à des processus d'adaptation, d'acquisition et d'apprentissage.

Cette restructuration s'est accompagnée de la mise en place d'actions transversales permettant de favoriser au mieux les collaborations intergroupes. Outre l'action VENISE évoquée ci-dessous, il s'agit de l'action transversale `` ArchIMed '', qui a pour objectif de promouvoir et de coordonner des recherches au LIMSI sur l'indexation, l'archivage, l'accès et le filtrage de documents multimédia, et de l'action CORVAL de soutien aux participations aux campagnes d'évaluation et de mise en place de ressources linguistiques communes, complétée par une réflexion sur les questions théoriques de l'évaluation. Par ailleurs, compte-tenu de l'importance stratégique pour le laboratoire du projet de Réalité Virtuelle dont le CNRS nous a confié la responsabilité, nous avons décidé de donner à cette opération le statut d'action transversale aux deux départements. Rappelons que le laboratoire avait souhaité développer des recherches en réalité virtuelle dès l'année 1995, et que la première occasion de se doter d'un équipement de réalité virtuelle fut l'appel d'offres SESAME de la Région Île-de-France en 1999. Nous avons monté un dossier pour acquérir un équipement de type ;SPMquot;Holobench;SPMquot;, d'un montant total de 1.5MF (229kEuros), pour lequel nous demandions 0.5MF (76kEuros)à la région avec un engagement du département SPI à hauteur de 0.5MF (76kEuros). À l'initiative de J.J. Gagnepain, alors directeur scientifique du département SPI, ce projet initial a pris de l'ampleur, et c'est aujourd'hui une opération de près de 13MF (2MEuros), opération consistant en un équipement de réalité virtuelle de grande taille, de type RAVE (Reconfigurable Automatic Virtual Environment), et en une extension des locaux d'environ 800m2. Conscient des enjeux, le laboratoire s'est donné les moyens de réussir cette opération en mettant en place deux comités, un `` comité de suivi '' destiné à gérer et planifier tous les aspects liés à la construction et à la réalisation de l'équipement, et un `` comité scientifique '' interne, destiné à construire un projet scientifique à la hauteur de l'investissement, devant satisfaire une double exigence d'excellence disciplinaire et d'ouverture pluridisciplinaire. Parallèlement, le comité de suivi a exprimé le souhait de recevoir une formation spécifique à la gestion de projets, ce qui a été réalisé grâce au soutien de la Formation Permanente de la Délégation Régionale. La fin des travaux d'extension des locaux devant abriter l'équipement final n'étant guère envisageable avant la fin 2003, nous avons pris la décision de construire un équipement intermédiaire consistant en deux plans de 2mx2m, pour que, sans attendre la fin 2003, les chercheurs du laboratoire qui en ont manifesté le souhait puissent avoir accès à un premier équipement de réalité virtuelle, leur permettant d'intégrer sans tarder cette nouvelle dimension dans leur démarche méthodologique.

Une politique volontariste de soutien à la recherche

Nous poursuivons la politique de soutien aux Actions Incitatives internes lancées chaque année dont l'objet vise essentiellement à soutenir l'émergence de nouvelles thématiques, à favoriser l'intégration des nouveaux arrivants, à encourager la coopération entre groupes, et plus généralement à investir sur le long terme et à équilibrer les aspects fondamentaux et appliqués de nos recherches. Nous y avons consacré un budget de 340kF (52kEuros) en 1997, 400kF (61kEuros) en 1998 et 430KF (66kEuros) en 1999 et autant en 2000. En 2001, tout en conservant le principe des Actions Incitatives et en en renforçant le caractère annuel, nous avons mis en place des Actions sur Programme, proposées à l'initiative d'un collectif, groupe ou département, plus lourdes, et plus ambitieuses, destinées à renforcer la cohérence scientifique globale du laboratoire et à favoriser l'émergence d'une action de recherche fondamentale sur plusieurs années (2 à 3 ans). Deux actions sur programme ont ainsi été retenues en 2001, qui feront, tout comme les actions incitatives, l'objet d'une évaluation annuelle.

RÉSULTATS : Des résultats de recherche au meilleur niveau international

En Mécanique-Énergétique, l'activité s'est concentrée sur la dernière période autour de plusieurs thèmes majeurs, dont deux sont le développement de méthodes de type Simulation des Grandes Échelles pour la simulation d'écoulements turbulents instationnaires et l'étude des instabilités hydrodynamiques d'écoulements thermoconvectifs, au sens large, en milieux confinés. Dans le premier thème, les efforts ont porté simultanément sur les techniques d'approximation, sur l'amélioration des modèles de sous-maille et la confrontation expérimentale, avec le développement d'une technique originale de Vélocimétrie par Imagerie de Particules, actuellement en cours d'extension à trois dimensions. On notera en particulier l'accent mis sur les simulations tridimensionnelles de couche de mélange ou d'écoulements autour de profils ou de corps ainsi que le développement de techniques de viscosité de sous-maille, qui permettent d'approcher des solutions comportant des discontinuités et qui semblent très prometteuses par rapport aux techniques classiques. Cette activité a globalement bénéficié du soutien de différents réseaux de recherche, dont le CIRT (Consortium Industrie-Recherche sur les Turbomachines) ou encore le réseau Supersonique. Dans le domaine des instabilités, des progrès méthodologiques ont été effectués et des algorithmes sont actuellement opérationnels en 2D et 3D pour calculer les branches de solutions, même lorsqu'elles sont instables, calculer les modes dominants du jacobien de l'opérateur d'évolution linéarisé, celui de leur adjoint et obtenir un système différentiel permettant de réduire la dynamique des solutions de Navier-Stokes à l'aide d'un système différentiel de faible ordre. Ces avancées méthodologiques ont été appliquées aux diverses classes d'écoulement traditionnellement étudiées dans le département, incluant les instabilités thermoacoustiques, et ont notamment permis d'illustrer le concept de non-normalité. A souligner le fait que cette thématique sur les Instabilités Thermo-convectives a été soutenue par un Plan Pluri-Formations dans le contrat quadriennal de l'Université Pierre et Marie Curie avec le FAST, le LMM, EM2C (Ecole Centrale de Paris), le LETEM (Université de Marne-la-Vallée) et le CEMIF de l'Université d'Evry. On notera par ailleurs que, dans le domaine de la convection thermocapillaire, de nombreux efforts ont visé à mettre en évidence le rôle de la singularité au point de raccordement entre la surface libre et le cristal en croissance, singularité qui amène à s'interroger tant sur la validité des modélisations effectuées jusque-là, que sur la modélisation même de cette région de raccordement. On peut également signaler une participation active dans plusieurs benchmarks et, en particulier l'organisation en 2000 d'un benchmark, avec le CEA, dans le domaine des codes pour la simulation des écoulements de convection engendrés par de grands écarts de température, situation dans laquelle l'approximation de Boussinesq n'est plus valable. Plus récemment nous avons également été sollicités pour la définition et le calcul des solutions de référence d'un problème test international concernant la transition à l'instationnarité en convection naturelle. Dans la thématique Transferts Solide-Fluide on peut noter les très beaux résultats obtenus dans le thème transferts par changement de phase, l'objectif étant de fournir des données expérimentales fiables sur des situations modèles consistant en la croissance de bulle isolée, dans le cadre d'une vaste opération de validation des outils de modélisation et de simulation pour le diphasique coordonnée par le CEA Grenoble. On peut également noter les progrès dans le domaine de la modélisation de la perméabilité des milieux poreux ainsi qu'une activité naissante sur l'analyse thermodynamique des écoulements convectifs. Enfin, en thermoacoustique, les résultats marquants concernent à la fois le développement de dispositifs délivrant des puissances qui permettent d'envisager des applications concrètes et des études plus amont sur les conditions de déclenchement des ondes thermoacoustiques dans un compresseur et leur comparaison avec des résultats expérimentaux.

En Communication Homme-Machine, les résultats principaux des actions transversales sont, pour Corval de se diriger vers un protocole d'évaluation pour les analyseurs syntaxiques et des normalisations pour les corpus ; et pour Archimed, la mise en place de l'infrastructure nécessaire à l'utilisation de corpus multimédias annotés et à leur évaluation. Pour les différents groupes, citons ici quelques résultats importants (l'ensemble peut être vu dans les descriptions des groupes eux-mêmes).

Le groupe Architectures et Modèles pour l'Interaction se centre sur l'aide à l'interaction en général, et les questions de multimodalité et de transmodalité (conversion d'informations entre diverses modalités). Il obtient des résultats aux niveaux théorique et pratique, en particulier, avec le dépôt d'un brevet dans le cadre d'une collaboration avec le laboratoire Aimé Cotton (canne multimodale pour l'aide aux aveugles). Un autre aspect important concerne la prise en considération des aspects sociaux et d'évaluation par les pratiques, thématiques développées en particulier dans le cadre d'un projet RNRT.

Le groupe `` Cognition Humaine '' poursuit ses travaux dans le cadre du contrat obtenu en 1999 avec la société Bouygues Télécom, qui vient de se terminer. Les collaborations du groupe avec ses partenaires européens se sont concrétisées par la parution d'un ouvrage de synthèse sur l'image, le langage et le raisonnement spatio-temporel. Le groupe a également organisé la 8e édition du Colloque EWIC (European Workshop on Imagery and Cognition) en avril 2001.

La collaboration du groupe Geste et Image avec le Département `` Mécanique-Énergétique '' a permis d'obtenir des représentations stéréoscopiques d'écoulements de couche de mélange compressible turbulent, et la collaboration avec les biologistes d'Orsay a conduit au logiciel ADN-Viewer de représentation stéréoscopique de structures d'ADN. Diverses collaborations ont été mises en place dans le cadre du projet LS-COLIN (concernant la langue des signes) et PERF-RV (sur la réalité virtuelle). Le groupe a également organisé à Gif-sur-Yvette le Gesture Workshop'99, grande manifestation internationale sur la communication gestuelle.

Dans le groupe Langues, Information et Représentations, les travaux sur l'indexation automatique et la recherche d'informations se sont accrus, conduisant à la participation à la campagne d'évaluation américaine TREC ;SPMquot;Question and Answer;SPMquot; avec de très bons résultats, et à l'obtention d'un label PRIAMM pour un projet portant sur l'indexation et la recherche multimédia, avec pour partenaires TF1, l'INRIA et une PME Aegis.

Dans le groupe Perception Située, des avancées significatives ont été obtenues en imagerie médicale, en coopération avec la Fédération Mutualiste Parisienne et l'Hôpital du Val-de-Grâce ; signalons l'organisation en 1999 et 2000 de deux conférences sur ce thème à Nancy, ainsi que l'organisation de l'édition 2001 qui s'est tenue à Orsay.

Le groupe Traitement du Langage Parlé, outre ses participations systématiques aux campagnes d'évaluation des systèmes de reconnaissance de la parole organisées par le NIST et DARPA, a participé pour la première fois en 1999, puis en 2000, et avec d'excellents résultats, à la tâche Spoken Data Retrieval (SDR) qui étend la campagne d'évaluation TREC à la parole. Il a participé également en 2001 à l'évaluation sur la détection et le suivi de thèmes dans les documents audio (DARPA-TDT), thématique qui est à la base d'une convention de collaboration avec la DGA. Le groupe a obtenu quatre contrats dans le cadre de l'appel d'offre IST de la Commission Européenne, orientés vers les questions de transcriptions et d'indexation de documents multimédia. Par ailleurs, un nouveau décodeur, plus rapide, a été développé afin d'améliorer les performances en termes de temps de réponse du système de reconnaissance.

Publications : record pulvérisé en 2000, consolidation en 2001

Le nombre de publications `` de type A '' (revues, conférences avec actes et comités de lecture, ouvrages et chapitres d'ouvrage...) a été pulvérisé en 2000 avec 268 publications, contre 198 en 1999, 196 en 1998 et 187 en 1997, grâce à la forte augmentation des participations à des conférences avec actes et comités de lecture, des conférences invitées, et des publications de chapitres dans des ouvrages. Cette progression s'est consolidée en 2001, avec 205 publications dans ces mêmes catégories.

Valorisation : des transferts vers l'industrie

Nous collaborons avec plusieurs industriels et des sociétés nationales ou internationales, soit directement (Air Liquide, IFP, EDF, Snecma, Vecsys, France Telecom, Renault, PSA, CNES, Onera, RATP, Bouygues Telecom, Xerox, ARTABEL...), soit dans le cadre de partenariats en particulier dans les programmes européens ou nationaux (SNCF, Aegis, Bertin, Thales, Matra...). Depuis 1998, nous avons aidé au montage de trois sociétés autour du codage de l'information en deux dimensions, des moyens statistiques pour les études en psychologie expérimentale et de l'utilisation dans différents domaines de réseaux connexionnistes par propagation guidée. Ces sociétés ont été créées par des personnels permanents ou des doctorants du laboratoire.

De nombreuses animations de structures nationales et internationales

Nous avons récemment organisé plusieurs manifestations internationales (GW'99, RIAO 2000, LREC 2000, ITRW ISCA ASR 2000, JIOSC 2000...). Nous participons aux bureaux de coordination ou coordonnons plusieurs réseaux de recherche (ISCC et Réseau de Sciences Cognitives d'Île-de-France), deux réseaux d'excellence du programme Esprit-LTR (Elsnet et I3Net), Francil de l'AUF, le Consortium Industrie-Recherche sur les turbomachines, l'ARC Ecodev, le Comité de Pilotage du programme `` Ressources Linguistiques '' de la DGLF, le Groupe de Réflexion sur le Traitement Informatique de la Langue du Conseil Supérieur de la Langue Française, le bureau d'ELRA... Nous avons participé aux réflexions préparatoires à la mise en place du 5e programme-cadre de l'Union Européenne, et faisons partie de l'Advisory Committee du programme TIDES (Translingual Information Detection, Extraction and Summarization) du DARPA aux États-Unis. Nous participons à l'animation du Réseau National de Recherche en Télécommunication (RNRT), soutenu par le Ministère de la Recherche et le Ministère de l'Industrie, en tant qu'animateur d'un des cinq Comités Thématiques, et au programme PRIAMM sur les Industries de l'Audiovisuel et du Multimédia, en tant que membre du Comité d'Orientation. Le Département Mécanique-Energétique a de son côté organisé la 7e édition de l'École Thématique Mécanique des Fluides Numérique en mai 2001 et il a pris en charge l'organisation du Congrès Francophone de Vélocimétrie Laser, qui se tiendra à Orsay en septembre 2002.


LE LIMSI DANS SON ENVIRONNEMENT

Le LIMSI, le CPER, les relations partenariales et le 6e PCRDT
A l'heure où la recherche devient partenariale, où se mettent en place des pôles de compétences, des réseaux thématiques nationaux, européens, des fédérations ou instituts fédératifs, des plates-formes... le LIMSI a la volonté de prendre une part active à la définition et à l'animation, voire à la coordination, de cette structuration globale. De ce point de vue, la situation dans le région Île-de-France sud est complexe, avec la présence de plusieurs établissements ou organismes d'importance et de renom, et la signature du Contrat de Plan Etat-Région, dont les discussions se sont déroulées dans un contexte assez confus lié à l'annonce de l'abandon puis de la reprise du synchrotron de 3e génération, nous laisse un goût un peu amer. Nous avions participé à l'élaboration du rapport établi en 1999 sous la direction de J.J. Duby dans le cadre d'U3M (Universités du troisième millénaire) proposant un ensemble d'opérations sur le plateau de Saclay, et faisant coopérer les acteurs de cette aire géographique d'envergure internationale : l'Université Paris XI, le CNRS, l'École Polytechnique, le CEA et l'INRA. Nous étions très présents dans deux des thèmes prioritaires retenus : `` Modélisation mathématique et informatique '' et surtout `` Technologies du Langage '', où nous avions proposé une action nous associant au CEA sur la création d'un `` Centre du Document Multimédia '' (création, indexation, recherche...) et d'un `` Centre du Dialogue Multimodal '' (communication homme-machine interactive médiatisée). La signature du CPER en 2001 nous donne le sentiment d'avoir largement contribué à alimenter la réflexion, et d'être laissés au final sur le bord du chemin... et ce d'autant plus que le rapprochement annoncé sous la forme du Pôle Commun de Recherche Informatique entre l'Université Paris-Sud, l'École Polytechnique et l'INRIA concerne des thématiques qui nous sont chères depuis de longues années. Sans jouer les esprits chagrins, il nous paraît important de souligner que cette structuration partenariale de la recherche, idée à laquelle nous adhérons pleinement, ne peut cependant se faire que dans le respect des intérêts des organismes et des spécificités des laboratoires ou des équipes. En particulier, notre statut d'UPR nous impose de gérer notre implication dans des relations partenariales privilégiées, sur les thématiques d'ingénierie linguistique et de réalité virtuelle, thématiques sur lesquelles nous sommes sollicités en particulier par le CEA ou la DGA, en étroite concertation avec le Département STIC, le département ayant sa propre politique de mise en réseau au travers des Réseaux Thématiques et nous ayant par ailleurs chargés de coordonner un de ses réseaux sur `` Réalité Virtuelle et Cognition ''. Par ailleurs, nous sommes évidemment très attentifs à la préparation du 6e PCRDT et à la mise en place des nouveaux outils autour des Réseaux d'Excellence et des Programmes Intégrés. Le LIMSI devrait trouver sa place dans plusieurs Réseaux d'Excellence, sur des thématiques comme l'ingénierie des langues, la perception, la réalité virtuelle ou la mécanique-énergétique, ce nombre de réseaux dépendant d'ailleurs de la granularité du pavage des champs scientifiques, qui n'est pas encore complètement définie à l'heure où nous écrivons ces lignes. Notre participation à des Programmes Intégrés devrait se faire dans la continuité de nos contrats européens en cours.

Relations universitaires : affirmer notre pluridisciplinarité

Tout en affirmant son attachement au statut d'Unité Propre de Recherche du CNRS, le LIMSI entretient des relations privilégiées avec les deux établissements d'enseignement supérieur avec qui il est lié par convention, les Universités Paris VI et Paris XI. Notre implication dans la stratégie de ces deux établissements est multiforme, essentiellement au travers du département Mécanique-Energétique en ce qui concerne l'UFR de Mécanique de l'Université Pierre et Marie Curie, plus complexe du côté de Paris Sud, puisque les enseignants-chercheurs de Paris-Sud effectuant leur recherche au LIMSI relèvent des Départements d'Informatique, de Physique et de Biologie. Nous prenons une part très active dans toutes les composantes de la vie universitaire, tant à Paris-Sud qu'à Pierre et Marie Curie et ces relations se concrétisent par notre participation à la préparation des plans quadriennaux de Paris VI (2001-2004) et de Paris XI (2002-2005), et la mise en phase des contrats quadriennaux de ces deux établissements nous simplifierait évidemment la tâche. Nous avons également insisté auprès de la Mission Scientifique Universitaire sur notre souhait de voir la dotation que le Ministère de la Recherche et de la Technologie affecterait au laboratoire transiter simultanément par chacun des deux établissements, selon une clef de répartition correspondant approximativement au ratio des effectifs enseignants-chercheurs de chacun des deux établissements. Nous avons enfin obtenu que le LIMSI soit traité dans la contractualisation de Paris VI comme une unité ordinaire de l'UFR de Mécanique, et non comme un Plan Pluri-Formations, comme ce fut le cas au cours du quadriennal précédent, afin de ne pas voir se renouveler les dysfonctionnements signalés antérieurement. L'intégration en décembre 1995 du Laboratoire de Thermodynamique des Fluides de l'Université Paris VI a renforcé nos contacts avec cette Université, à laquelle nous sommes associés par convention depuis notre arrivée à Orsay en 1970. Cette intégration s'est notamment traduite par la signature d'un avenant à cette convention mettant le bâtiment 502bis à la disposition du LIMSI et nous avions alors établi un plan de rénovation sur cinq ans de ce bâtiment. Cette opération avance convenablement, grâce à nos fonds propres et à l'aide de l'université Paris VI, qui, après nous avoir donné les moyens de commencer sa mise en conformité électrique, a plus récemment financé la réfection de la couverture du bâtiment 502bis. Nous avons bénéficié en 2000 et en 2001 du recrutement de Maîtres de Conférence en Mécanique à Paris VI (en remplacement d'une mutation et d'un départ à la retraite), et nous avons obtenu sur la campagne de recrutement de Paris XI, en 2000 un poste de professeur en Informatique (`` BQR Emploi '', profil `` Indexation de documents multimédia '') et, en 2001, deux postes de Maître de Conférence en Informatique, dont l'un sur le même profil `` Indexation de documents multimédia '', toujours grâce au `` BQR Emploi ''.

La mise en place des Écoles Doctorales au sein des Universités n'est pas sans nous poser problème. Nous avons en effet du mal à nous placer dans le cadre de ces Écoles Doctorales, qui procèdent apparemment de deux logiques, pluridisciplinaire mono-site ou mono-disciplinaire multi-sites, avec semble-t-il, une préférence du ministère pour la première. Notre pluridisciplinarité et notre taille importante rendent difficile notre participation à une seule École Doctorale, ce qui serait la règle, mais nous semble contraire à une volonté de pluridisciplinarité : aucune des Écoles Doctorales qui nous concernent, à Paris VI ou Paris XI, ne couvre l'intégralité de nos travaux. Nous sommes actuellement dans six écoles doctorales, trois en Mécanique-Énergétique et trois en Communication Homme-Machine. Même si la campagne 2001 d'attribution des allocations de recherche a permis de corriger les anomalies de la campagne 2000, la situation est loin d'être satisfaisante en ce qui concerne la Mécanique, dont la composante de Paris-Sud ne se retrouve dans aucune École Doctorale co-habilitée par Paris-Sud, ce qui risque de nuire aux efforts consentis par Paris-Sud depuis plus de 10 ans pour développer la Mécanique (création d'une filière de second cycle et du DESS `` Simulation en Dynamique des Fluides et des Transferts '' en 1999, venus compléter le DEA `` Dynamique des Fluides et des Transferts ''). Enfin, une Commission `` Doctorants '' a été instituée au laboratoire et a rédigé une convention de thèse qui, après avis des instances concernées, est à présent signée par les doctorants et leurs encadrants. Cette commission doctorants s'avère constituer une instance efficace de concertation entre doctorants, encadrants et direction. Il nous semble important de poursuivre la réflexion en vue d'établir un véritable statut pour les doctorants.

MOYENS DU LABORATOIRE

Personnel : Une amélioration pour l'emploi ITA-IATOS
Le laboratoire a connu et connaît encore actuellement de nombreux départs à la retraite d'ITA, du fait des recrutements concentrés pour ces catégories de personnel lors de la création du laboratoire à Orsay au début des années soixante-dix. Sur les 13 départs en retraite (près de la moitié des effectifs) recensés depuis 5 ans, nous avons recruté 9 postes par AFIP (postes affichés à la mobilité), et un par concours externe (Ingénieur d'Étude en calcul scientifique). Nous avons bénéficié de l'ouverture de 4 postes ITA par voie de concours externe et d'un poste par détachement sur la campagne 2001 : 1 IR Bap I pour accompagner l'opération de Réalité Virtuelle, 1 IE et 1 AI en Bap I pour maintenir le potentiel de l'équipe AMIC (Administration des moyens Informatiques Communs) qui avait perdu 2 agents par départ à la retraite, et un T Bap 5, que nous réclamions depuis longtemps ; ce dernier poste, ainsi que le poste IE Bap I nous ont été donnés au titre de l'ARTT. Le poste en détachement nous a permis d'accueillir en IR un maître de conférences de l'université d'Evry pour prendre la responsabilité de la cellule expérimentale du département Mécanique-Énergétique, en remplacement de J.J. Guilleminot, parti en mutation à l'automne 1999. Avec l'affectation d'un poste pour remplacer notre bibliothécaire documentaliste partie à la retraite en juillet 2001, nous avons le sentiment d'avoir réussi, grâce au soutien des départements scientifiques STIC et SPI, à maintenir et renouveler les forces d'accompagnement logistique générales du laboratoire. Nos demandes vont maintenant concerner le remplacement et le développement du potentiel ITA en accompagnement de la recherche, puisque les départs à la retraite de 2002 et des années à venir concernent surtout cette catégorie d'ITA (1 IR en 2001 et 2 IR en 2002). Le remplacement rapide de ces postes nous est absolument nécessaire pour permettre la mise en œuvre de la politique scientifique. Nous souhaiterions également pouvoir recruter un IR supplémentaire pour prendre en charge la politique de valorisation du laboratoire. Nous avons également connu 2 départs d'IATOS de Paris 6 en 2001, l'un à la retraite, l'autre en mutation. Paris 6 nous ayant réattribué un des deux postes sur le concours externe 2001, nous sommes en attente du recrutement sur le second poste, sur lequel nous souhaitons recruter un Assistant Ingénieur ayant un profil de type `` conception, instrumentation, métrologie '' qui viendrait compléter les compétences de la Cellule Expérimentale du département Mécanique-Énergétique.
Il est à noter que nous avons participé en 2001, en tant que laboratoire pilote, à une opération `` organigramme cible '', menée dans le cadre d'un stage de maîtrise AES (Administration Economique et Sociale) à l'initiative d'A. Lechevallier, ancienne Secrétaire générale du département SPI, avec le concours du Service des Relations Humaines de la Délégation Régionale. Cette opération visait à planifier, sur une période de 4 ans, l'évolution des compétences des personnels techniques d'accompagnement de la recherche en relation avec le projet scientifique du laboratoire. Ce travail nous a permis d'identifier les besoins, qui se situent maintenant principalement dans les groupes de recherche, pour prendre en charge les nombreux développements logiciels qui accompagnent le développement des recherches en STIC et en mécanique des fluides numérique, ainsi qu'en matière de mécanique-énergétique expérimentale, et d'établir une stratégie d'adaptation des compétences aux besoins, compte tenu des mouvements de personnel prévisibles et des aspirations individuelles.
La fin de l'année 2001 aura également été marquée par la préparation de la mise en place de l'ARTT (Aménagement de la Réduction du Temps de Travail), qui s'est faite selon le calendrier et le canevas souhaités par le CNRS. La décision de la durée de travail hebdomadaire, fixée à 38h30mn, fut prise en Assemblée Générale après un sondage individuel auprès de tous les personnels. Cette mise en place s'est également accompagnée d'une rénovation de notre règlement intérieur, dont le projet fut préparé au sein d'une Commission mise en place à cet effet. Ce projet fut ensuite discuté et amendé en Assemblée Générale puis soumis à l'avis du Conseil de Laboratoire avant d'être transmis à la Délégation Régionale du CNRS pour validation.

Effectifs : nombre de permanents encore en légère croissance

Comme annoncé au début de ce message, les effectifs totaux sont d'environ 300 personnes et sont stabilisés en moyenne depuis 1996. Le nombre de doctorants, qui avait comme partout légèrement diminué, a de nouveau augmenté pour se situer vers 65. Ceci confirme les tendances générales observées depuis plusieurs années dans tous les laboratoires de recherche, bien que la désaffection notoire des jeunes pour les études scientifiques ne laisse pas de susciter des inquiétudes sur l'avenir. Le nombre de permanents, qui avait subi une érosion depuis quelques années, du fait de départs à la retraite, a légèrement augmenté sur la période 2000--2001, du fait de l'arrivée de plusieurs chercheurs CNRS (3 en 2000 et 2001) et d'Enseignants-Chercheurs (1 Professeur en 2000 et 6 Maîtres de Conférences en 2000 et 2001). Les effectifs hors moyens communs se répartissent entre les deux départements `` Communication Homme-Machine '' et `` Mécanique-Énergétique '' dans les proportions 2/3-1/3. Le laboratoire est actuellement freiné dans son développement par le manque de place, alors même qu'il est porteur de projets ambitieux, et que des campagnes de recrutement importantes s'annoncent ; il attend donc avec impatience l'agrandissement de ses locaux, qu'il espère pour la fin 2003.

Promotions et nominations

Les années 2000 et 2001 ont été fastes pour les ITA du laboratoire. En 2000, quatre agents ont obtenu des promotions : Sophie Pageau-Maurice a obtenu un passage au choix en TCS, puis une promotion en TCE au titre de la sélection professionnelle ; A.T. Dang a été promu IE1, et B. Mérienne IR1. J.B. Chalfen a, pour sa part, été promu Ingénieur Principal de l'IN2P3. En 2001, ce sont trois agents qui ont bénéficié de changements de grade au choix : V. Bhoyroo en tant que TCS par le Département SPI, G. Adda en tant qu'IR1 et J. Raguideau en IE1 par le département STIC. A noter également, le succès de J. Raguideau au concours interne IR au titre de la campagne 2001.

Une amélioration du budget, initialisée en 1998, qui se conforte

Après les années 1994, 1995 et 1996 rendues très difficiles par les problèmes budgétaires du CNRS, une diminution des ressources européennes et une conjoncture économique difficile, 1997 et 1998 ont vu s'opérer un redressement très net de notre budget. Cette tendance s'est confirmée en 1999, avec un raffermissement et une augmentation du budget récurrent du CNRS (venant essentiellement du SPI, mais avec une petite part du SHS et, depuis 1999, également du SdV), et une constance du budget universitaire, grâce aux contrats quadriennaux de Paris VI et de Paris XI et malgré les aléas en 1999 de la notification Paris VI. Ce budget est complété par l'obtention de contrats sur des programmes nationaux récemment mis en place (comme le RNRT : Réseau National de Recherche en Télécommunications) ou financé par des agences publiques (en particulier la DGA), qui apparaissent comme des sources de financement à nouveau actives, après plusieurs années de passage à vide, et malgré la fin de plusieurs contrats européens (liée à la fin du 4e PCRDT). Nous avons ainsi retrouvé la bonne santé budgétaire du début des années 90, avec un budget comparable à celui de 1992, dernière année faste avant la crise. L'année 2000 s'est donc révélée particulièrement bonne, avec une nouvelle augmentation du soutien de base CNRS, l'obtention de sept contrats dans le premier appel d'offre du 5e Programme-Cadre de la Commission Européenne, de deux nouvelles labellisations RNRT et d'une labellisation PRIAMM (Programme de Recherche sur l'Innovation dans l'Audiovisuel et le Multimédia). À ces ressources récurrentes ou contractuelles viennent s'ajouter des crédits nous permettant de faire l'acquisition d'un équipement de réalité virtuelle, notifiés par la Direction générale du CNRS, ainsi que la construction d'une extension du laboratoire que nous demandions expressément depuis plusieurs années. L'année 2001 s'est inscrite dans la continuité de cette année 2000, puisque la majeure partie des contrats débutant en 2000 étaient pluriannuels.

Les problèmes liés aux outils et aux modalités de gestion des budgets, des personnels et des carrières

Nous sommes très satisfaits du logiciel Xlab, qui permet la gestion budgétaire et financière de l'ensemble des crédits du laboratoire. L'utilisation des logiciels Nabuco semble être plus problématique, pour les deux universités sur lesquelles nous gérons des crédits (Paris VI et Paris XI). De manière plus générale, nous souhaiterions que le CNRS se préoccupe de mettre à disposition de ses laboratoires un logiciel Labintel qui permette de gérer l'activité de recherche dans toutes ses dimensions (personnels, contrats, production...) et dont les données, saisies par les laboratoires, puissent être utilisées par l'ensemble des acteurs, laboratoires pour leur propre compte, délégations régionales, départements scientifiques, direction générale et ses différentes directions fonctionnelles. En outre, les laboratoires sont soumis à des sollicitations nombreuses, de nombreuses provenances, et un tel outil, qui éviterait des saisies répétitives, nous semble indispensable pour pouvoir répondre efficacement à toutes ces sollicitations.

Progression du parc informatique et amélioration des télécommunications

Le nombre d'unités informatiques reliées au réseau du laboratoire s'est encore accru pour atteindre à présent près de 500. Il s'agit d'un parc hétérogène dont l'administration requiert des compétences adaptées et de haut niveau. Le passage au réseau à haut débit interne de type Ethernet à 100 Mbits/s, s'est terminé avec le câblage en 1999 de la dernière tranche du bâtiment 508. Un groupe de travail avait été mis en place pour assurer un passage à l'an 2000 dans de bonnes conditions. Les dossiers actuels portent sur la sécurité du réseau face aux attaques extérieures. Il nous semble actuellement primordial de pouvoir disposer, dans un avenir proche, de moyens d'accès aux réseaux hauts-débits externes, afin d'étudier la communication homme-homme à distance médiatisée par la machine, en particulier dans le cadre de la communication entre machines de réalités virtuelles existant aussi bien sur le plan national qu'international. Le passage au Gigabits sera également notre prochaine priorité.

Aménagement : rénovation en bonne voie

L'embellie budgétaire récente nous a permis de mener à bien les travaux qui étaient différés depuis plusieurs années. L'opération de rénovation des bâtiments 508 et 502bis se poursuit, avec la rénovation d'au moins cinq bureaux chaque année et la généralisation de la mise en conformité électrique. Un effort tout particulier a été effectué en 2000 et 2001 pour le bâtiment 502bis, avec la rénovation de 6 bureaux et de la salle de réunion, et la peinture et l'éclairage d'une partie des circulations. Nous continuons à solliciter le soutien de Paris VI pour quelques opérations liées au gros œuvre ou à la sécurité. En ce qui concerne le bâtiment 508, la restructuration des groupes a donné lieu à de nombreux changements de bureaux, qui ont été gérés par de fréquentes réunions de la Commission des Locaux, en liaison étroite avec le Cellule Infrastructure et la cellule AMIC. D'importants aménagements ont été effectués au second étage en 2001, avec la rénovation de 6 bureaux. Nous souhaitons pouvoir terminer la rénovation complète de ce second étage, mais nous souhaitons pour cela attendre la réfection de l'étanchéité de la terrasse, dont un tiers a été effectué en 2000 par la Délégation régionale ; nous espérons fortement que les deux tiers restants pourront être pris en charge en 2002. Nous souhaiterions également continuer l'opération de remplacement des châssis de fenêtres. La mise en conformité de l'ensemble des machines outils est maintenant réalisée, grâce au soutien de Paris VI pour les machines du 502bis, et sur fonds propres pour les machines du 508. D'autres aménagements liés à l'Hygiène et à la Sécurité ont également été réalisés (isolement de l'autocommutateur, réfection des cloisons de la pièce d'archives...). La direction a consacré annuellement en moyenne plus de 100kEuros à la rénovation du laboratoire, dans le cadre d'une planification initiale sur plus de 10 ans, dont la fin est bientôt en vue. L'ensemble de ces travaux et aménagements est réalisé par la cellule Infrastructure, aidée de la cellule Logistique et de la cellule AMIC, sous la vigilance attentive et efficace de l'ACMO du laboratoire, avec comme préoccupations constantes, tant le respect de la réglementation en matière d'hygiène et sécurité que l'amélioration continue des conditions de travail de toutes les catégories de personnels travaillant au laboratoire.