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GÉNÉRALITÉS
Le LIMSI, Unité Propre de Recherche (UPR) du CNRS associée
aux Universités Pierre et Marie Curie (UPMC ou PVI) et Paris-Sud
(PXI), mène un ensemble de recherches pluridisciplinaires en
Mécanique et Énergétique (ME) et en Sciences et Technologies de
l'Information et de la Communication (STIC), avec des interactions
fortes avec les Sciences de l'Homme et de la Société (SHS) et les
Sciences de la Vie (SdV). De fait, ses activités sont évaluées par
quatre sections du Comité National de la Recherche Scientifique,
les sections 7 `` Sciences et technologies de l'information '', 10,
`` Énergie, Mécanique des milieux fluides et réactifs, Génie des
Procédés '', 29 `` Fonctions mentales - Neurosciences intégratives -
Comportements '', et 34 `` Représentations - Langages - Communication ''.
La forte croissance des effectifs entamée au début des années 80
est en phase de consolidation depuis environ 5 ans, et le
laboratoire comporte actuellement un peu plus de 110 permanents,
qui se répartissent en un peu plus de 30 chercheurs du CNRS,
environ 45 enseignants-chercheurs et environ 38 ITA/IATOS. La
liste détaillée du personnel au 31-12-2001 (page 493) donne la
répartition des chercheurs par section du comité national (15 en
section 7, 10 en 10, 2 en 29 et 4 en 34), et montre que les
enseignants-chercheurs proviennent de 10 établissements différents
même si la majorité d'entre eux (près de 30) dépend des
universités avec lesquelles le LIMSI est conventionné (Paris-Sud
et Pierre et Marie Curie). Le nombre de doctorants, qui avait
légèrement diminué ces dernières années, a augmenté pour se
stabiliser vers 65. Avec les visiteurs et stagiaires de toutes
provenances, ce sont plus de 300 personnes qui travaillent
annuellement au laboratoire, ce nombre étant d'ailleurs limité par
nos capacités d'accueil, à saturation pendant les périodes de
stage.
LES ORIENTATIONS DU LABORATOIRE
Une mission générale
La mission du LIMSI, unité propre de recherche du CNRS, est de
conduire des recherches qui trouvent leur origine, leur ancrage et
leur justification dans le monde qui nous entoure, afin de
satisfaire deux des principales missions institutionnelles du
CNRS : d'une part effectuer des recherches qui correspondent à une
production de connaissances et à un avancement de la science, et
d'autre part que cette production de connaissances serve le
progrès économique, social et culturel de la société dans laquelle
nous vivons. Répondre à cette double mission nous conduit à
développer des technologies, génériques ou dédiées, en suscitant
l'apport des disciplines que nécessite l'avancée de ces
recherches, tout en couvrant l'étendue du domaine dans ses
composantes fondamentales, comme dans les spécificités de l'objet
à construire ou de la tâche à réaliser. Outre les critères
classiques de production scientifique, la mesure de la qualité de
nos travaux réside dans la confrontation des résultats de nos
recherches avec la réalité de l'application, en situation modèle
voire en grandeur nature, dans la qualité de nos partenariats et
dans notre politique de valorisation. À ces missions de recherche
s'ajoutent de manière indissociable les missions de formation par
la recherche et de diffusion de l'information scientifique et
technique.
Orientations : excellence disciplinaire au service
d'une volontaire pluridisciplinarité
Le LIMSI, de par son histoire, de par sa volonté propre et la
volonté de sa tutelle, conduit un ensemble de recherches qui
couvrent un large spectre scientifique allant de la
`` thermodynamique au cognitif '', en passant par la mécanique des
fluides, l'énergétique, l'acoustique et la synthèse vocale, le
traitement du langage parlé, le traitement automatique de la
langue, le traitement des textes, la vision, la réalité
virtuelle... L'ambition et la volonté du laboratoire sont de
conjuguer excellence scientifique dans l'ensemble de ses champs
disciplinaires et de mettre en synergie ces compétences
disciplinaires au service de recherches
pluridisciplinaires.
Nos actions interdisciplinaires sont menées tant en interne qu'en
collaboration avec des partenaires extérieurs. Ces actions peuvent
conduire à des avancées scientifiques notables, nées de la
synergie des disciplines concernées. On pourra noter les travaux
menés au sein du laboratoire sur l'utilisation du Calcul de Flux
Optique pour la Vélocimétrie par Image de Particules, sur la
mécanique des fluides dans le conduit vocal, qu'il convient de
poursuivre, ou sur la modélisation 3D stéréoscopique pour l'étude
d'une couche de mélange compressible turbulente, ou encore ceux
qui portent sur l'étude de la perception visuelle (entre
informatique, traitement du signal et neuro-biologie), ou sur le
traitement automatique de la langue écrite et parlée (entre
linguistique, traitement du signal et informatique). On doit
également mentionner nos travaux en psychologie cognitive, en
ergonomie et en sociologie sur les processus humains de
communication médiatisée, ou les travaux menés avec des
partenaires externes sur la modélisation 3D et le séquençage des
structures génomiques, ou ceux qui concernent l'analyse du geste
et du mouvement, à l'interface de l'informatique, du traitement de
l'image et de la physiologie. Notre démarche interdisciplinaire
est un des éléments qui justifie notre statut de laboratoire
propre du CNRS, ces laboratoires ayant spécifiquement la vocation
de promouvoir cette interdisciplinarité, comme le soulignait
François Kourilsky, ancien Directeur Général du CNRS.
Le LIMSI, la création du département STIC et les
priorités de la Recherche
Le Laboratoire, qui vivait très bien sa pluridisciplinarité sous
la tutelle principale du département SPI, n'a pas vu sans une
certaine inquiétude la séparation du département SPI en deux
départements, STIC et SPI, craignant que cette dualité de
rattachement ne nuise à l'intérêt stratégique du LIMSI et
n'alourdisse encore un peu la gestion administrative. Le LIMSI a
donc pris acte de cette création et des déclarations de la
Direction Générale du CNRS visant à instaurer, dans la perspective
du développement de la multidisciplinarité, la notion de
rattachement principal à plusieurs départements. La direction du
laboratoire profite donc du présent rapport pour affirmer que, de
manière unanime, le laboratoire souhaite être rattaché en
principal aux deux départements STIC et SPI, en conservant un
rattachement secondaire aux départements SHS et SDV, et appelle de
tous ses vœux une évolution rapide des outils de gestion, qui
permette de donner une réalité tangible aux déclarations de la
Direction Générale.
Tout en s'inquiétant (modérément) de la création du département
STIC, le LIMSI s'est réjoui de la volonté du CNRS de mettre le
développement des STIC au premier rang de ses priorités
scientifiques : il avait souligné à plusieurs reprises qu'il
s'agissait là d'une réponse stratégique à l'exigence de promouvoir
un domaine en pleine expansion internationale, qui présente un
enjeu économique et sociétal majeur, en synergie avec les autres
champs disciplinaires. En tant qu'un des éléments essentiels de
cette stratégie, le LIMSI souhaite que le CNRS développe et
renforce cette initiative sur les atouts qui sont les siens en
terme d'interdisciplinarité, puisqu'il a l'avantage de couvrir
l'ensemble du champ de la science. Il a également accueilli de
manière positive l'effort en matière de recrutement tant de
chercheurs que d'ITA lors de la campagne 2001, ainsi que la mise
en place des nouveaux programmes ; en particulier, trois d'entre
eux le concernent directement : `` Société de l'information '',
`` Cognition et traitement de l'information '' et `` Robotique et
entités artificielles '', car ils viennent renforcer l'impact du
CNRS dans le développement des STIC, mis en avant lors du CIRST de
juin 2000. Le LIMSI entend jouer un rôle majeur dans le
développement des Sciences et Technologies de l'Information et de
la Communication et l'étude de leurs usages, point fondamental
pour leur acceptation et leur bonne utilisation, voie dans
laquelle il s'était déjà engagé en précurseur. Le LIMSI se trouve
donc au cœur du dispositif stratégique du CNRS, aussi bien
dans les domaines qu'il traite que dans sa façon de les traiter,
en mettant en avant l'interdisciplinarité. Cette position s'est
renforcée et concrétisée avec la décision du CNRS de mettre en
place en nos locaux un important équipement de réalité virtuelle
(CAVE (Cave Automatic Virtual Environment) ou RAVE (Reconfigurable
Automatic Virtual Environment) ), co-financé par le CNRS, le
Conseil Général de l'Essonne et la Région Île-de-France. Nous
souhaitons que ce dispositif, qui permettra au CNRS de combler
partiellement son retard dans le domaine de la Réalité Virtuelle,
nous place au cœur d'un réseau thématique national sur cette
discipline en donnant la possibilité aux équipes d'autres
disciplines, dynamique des fluides, bioinformatique pour n'en
citer que deux qui nous intéressent de près, d'en bénéficier pour
leurs propres domaines.
Axes scientifiques : des restructurations pour une
meilleure lisibilité
L'année 2000, qui a précédé le renouvellement du laboratoire, a
été l'occasion de réfléchir collectivement sur les nécessaires
aménagements de structures liés au renouvellement. Les discussions
qui ont eu lieu au cours de l'année 2000, tout en conservant le
principe d'une structure en deux départements, ont abouti à une
reconfiguration interne de ces deux départements : simple
toilettage en Mécanique-Énergétique, qui conserve une
structuration en trois groupes avec toutefois la mise en place
d'une action transversale en thermoacoustique-cryogénie,
restructuration plus profonde dans le département Communication
Homme-Machine où les discussions ont abouti à la mise en place de
six groupes de recherche, complétés par deux actions
transversales.
En Mécanique-Énergétique, cette restructuration était imposée par
la décroissance de l'activité en adsorption, amorcée depuis que F.
Meunier avait pris un poste de Chaire au CNAM en 1995. A la suite
du désengagement définitif de F. Meunier à la fin 2000, le départ
à la retraite de Ph. Grenier (CR) en Septembre 2000, le départ de
L.-M. Sun (CR) en détachement à l'Air Liquide depuis 1996, le
départ de J.-J. Guilleminot (IR) vers la Délégation régionale IdF
sud, la reconversion interne d'A. Choisier (AI) nous avait amenés
à nous interroger sur le devenir de l'activité en Adsorption.
Après de nombreuses discussions, nous avons décidé de maintenir
une petite activité centrée sur la thématique de la cinétique
d'adsorption, en situation de coadsorption, sur laquelle des
développements métrologiques récents ont été effectués, soutenus
par une Action Incitative du laboratoire. Cette activité, portée
par V. Bourdin, Maître de Conférences de l'Université d'Evry qui
vient d'être accueilli en détachement sur un poste d'Ingénieur de
Recherche, intéresse l'Air Liquide qui s'est déclaré prêt à la
soutenir financièrement.
Les discussions qui ont eu lieu au cours de l'année 2000 ont
abouti à l'affirmation collective de structurer le développement
de la recherche du département Mécanique Énergétique autour de 3
axes majeurs, la modélisation et la simulation des écoulements
turbulents par la méthodologie de Simulation des Grandes Échelles,
l'étude des instabilités hydrodynamiques et leur application au
contrôle des écoulements et des transferts, les transferts
solide-fluide. Ce sont ces trois axes qui sous tendent la
répartition en groupes qui a été adoptée, avec de nouveaux
responsables de groupes, cette structuration en groupes
correspondant plus à une volonté de présentation cohérente de
l'activité du département qu'à la notion d'équipe classique, les
frontières entre ces groupes étant très perméables et quelques
chercheurs ayant des activités qui ressortent de deux groupes
différents. Nous avons mis en place une action transversale
Thermoacoustique-Cryogénie, afin de mettre en synergie les
compétences disciplinaires présentes dans les trois groupes au
service du développement de procédés de réfrigération
thermo-acoustique, dont le développement et l'optimisation se
heurtent à des verrous de différentes natures. À cette action
transversale à finalité scientifique, s'ajoutent deux cellules de
nature logistique, la Cellule Informatique Graphique et Ingénierie
Thermo-Aéraulique et la Cellule Expérimentale. Cette Cellule
Expérimentale, qui regroupe une grande partie du potentiel humain
et des compétences en matière de conception, réalisation, montage,
instrumentation et métrologie, a pour but de coordonner et
d'optimiser les moyens humains et matériels pour satisfaire les
demandes en matière de montages expérimentaux en provenance des
trois groupes et de l'action Thermoacoustique-Cryogénie.
À l'origine de la restructuration du département `` communication
homme-machine '' était le désir d'approfondir la possibilité de
constituer de plus petites équipes articulées autour de nœuds
thématiques fondamentaux, avec le but de disposer d'entités ayant,
chacune, une forte cohérence scientifique interne et autorisant
une structure plus dynamique. En effet, le département doit
pouvoir s'adapter rapidement aux nouvelles technologies de
l'information et de la communication, en particulier en ce qui
concerne l'accès intelligent à des informations multimédias. Les
enjeux économiques et les enjeux de société (accès à l'information
pour tous, plurilinguisme, internationalisation et accélération
des prises de marché...) sont des enjeux majeurs qu'il nous faut
être capable d'appréhender efficacement et rapidement dans nos
orientations de recherche. Nous avons donc constitué six groupes,
chacun centré sur des thématiques précises. Le rôle essentiel de
la langue dans la communication se révèle dans les groupes LIR
(Langues, Information et Représentations) et TLP (Traitement du
Langage Parlé) ; le premier est centré sur le traitement de la
langue écrite, les formalismes de représentation des connaissances
et l'utilisation de corpus et le second a pour but de comprendre
les processus de la communication parlée et de développer des
modèles pour son traitement automatique. D'autres moyens de
communication, fondamentaux pour une `` vraie '' communication, sont
présents dans les groupes GI (Geste et image) et PS (Perception
située) ; GI s'intéresse globalement à la modélisation et au
traitement de données spatiales et dynamiques, et en particulier
au geste coverbal et à la langue des signes, tandis que le groupe
PS est centré sur l'étude des diverses modalités de perception et
sur le développement de systèmes de perception artificielle. Dans
ce dernier groupe, les modèles sont souvent inspirés des capacités
cognitives humaines, aspect qui est porté par le groupe CH (Cognition
Humaine) dont l'objectif est de rendre compte des processus par
lesquels les individus traitent l'information extraite de leur
environnement et en construisent des représentations utilisables
pour gérer leur comportement. Enfin, la notion même d'interaction
est plus particulièrement étudiée par le groupe AMI (Architectures
et Modèles pour l'Interaction) qui s'intéresse également aux
architectures d'intégration, permettant de faire collaborer au
mieux l'ensemble des modules nécessaires aussi bien à une
communication efficace qu'à des processus d'adaptation,
d'acquisition et d'apprentissage.
Cette restructuration s'est accompagnée de la mise en place
d'actions transversales permettant de favoriser au mieux les
collaborations intergroupes. Outre l'action VENISE évoquée
ci-dessous, il s'agit de l'action transversale `` ArchIMed '', qui a
pour objectif de promouvoir et de coordonner des recherches au
LIMSI sur l'indexation, l'archivage, l'accès et le filtrage de
documents multimédia, et de l'action CORVAL de soutien aux
participations aux campagnes d'évaluation et de mise en place de
ressources linguistiques communes, complétée par une réflexion sur
les questions théoriques de l'évaluation. Par ailleurs,
compte-tenu de l'importance stratégique pour le laboratoire du
projet de Réalité Virtuelle dont le CNRS nous a confié la
responsabilité, nous avons décidé de donner à cette opération le
statut d'action transversale aux deux départements. Rappelons que
le laboratoire avait souhaité développer des recherches en réalité
virtuelle dès l'année 1995, et que la première occasion de se
doter d'un équipement de réalité virtuelle fut l'appel d'offres
SESAME de la Région Île-de-France en 1999. Nous avons monté un
dossier pour acquérir un équipement de type ;SPMquot;Holobench;SPMquot;, d'un
montant total de 1.5MF (229kEuros), pour lequel nous demandions
0.5MF (76kEuros)à la région avec un engagement du département SPI
à hauteur de 0.5MF (76kEuros). À l'initiative de J.J. Gagnepain,
alors directeur scientifique du département SPI, ce projet initial
a pris de l'ampleur, et c'est aujourd'hui une opération de près de
13MF (2MEuros), opération consistant en un équipement de réalité
virtuelle de grande taille, de type RAVE (Reconfigurable Automatic
Virtual Environment), et en une extension des locaux d'environ
800m2. Conscient des enjeux, le laboratoire s'est donné les
moyens de réussir cette opération en mettant en place deux
comités, un `` comité de suivi '' destiné à gérer et planifier tous
les aspects liés à la construction et à la réalisation de
l'équipement, et un `` comité scientifique '' interne, destiné à
construire un projet scientifique à la hauteur de
l'investissement, devant satisfaire une double exigence
d'excellence disciplinaire et d'ouverture pluridisciplinaire.
Parallèlement, le comité de suivi a exprimé le souhait de recevoir
une formation spécifique à la gestion de projets, ce qui a été
réalisé grâce au soutien de la Formation Permanente de la
Délégation Régionale. La fin des travaux d'extension des locaux
devant abriter l'équipement final n'étant guère envisageable avant
la fin 2003, nous avons pris la décision de construire un
équipement intermédiaire consistant en deux plans de 2mx2m, pour
que, sans attendre la fin 2003, les chercheurs du laboratoire qui
en ont manifesté le souhait puissent avoir accès à un premier
équipement de réalité virtuelle, leur permettant d'intégrer sans
tarder cette nouvelle dimension dans leur démarche
méthodologique.
Une politique volontariste de soutien à la recherche
Nous poursuivons la politique de soutien aux Actions
Incitatives internes lancées chaque année dont l'objet vise
essentiellement à soutenir l'émergence de nouvelles thématiques, à
favoriser l'intégration des nouveaux arrivants, à encourager la
coopération entre groupes, et plus généralement à investir sur le
long terme et à équilibrer les aspects fondamentaux et appliqués
de nos recherches. Nous y avons consacré un budget de 340kF
(52kEuros) en 1997, 400kF (61kEuros) en 1998 et 430KF (66kEuros)
en 1999 et autant en 2000. En 2001, tout en conservant le principe
des Actions Incitatives
et en en renforçant le caractère annuel, nous avons mis en place des
Actions sur Programme, proposées à l'initiative d'un collectif,
groupe ou département, plus lourdes, et plus ambitieuses,
destinées à renforcer la cohérence scientifique globale du
laboratoire et à favoriser l'émergence d'une action de recherche
fondamentale sur plusieurs années (2 à 3 ans). Deux actions sur
programme ont ainsi été retenues en 2001, qui feront, tout comme
les actions incitatives, l'objet d'une évaluation
annuelle.
RÉSULTATS : Des résultats de recherche au meilleur niveau international
En Mécanique-Énergétique, l'activité s'est concentrée sur la
dernière période autour de plusieurs thèmes majeurs, dont deux
sont le développement de méthodes de type Simulation des Grandes
Échelles pour la simulation d'écoulements turbulents
instationnaires et l'étude des instabilités hydrodynamiques
d'écoulements thermoconvectifs, au sens large, en milieux
confinés.
Dans le premier thème, les efforts ont porté simultanément sur les
techniques d'approximation, sur l'amélioration des modèles de
sous-maille et la confrontation expérimentale, avec le
développement d'une technique originale de Vélocimétrie par
Imagerie de Particules, actuellement en cours d'extension à trois
dimensions. On notera en particulier l'accent mis sur les
simulations tridimensionnelles de couche de mélange ou
d'écoulements autour de profils ou de corps ainsi que le
développement de techniques de viscosité de sous-maille, qui
permettent d'approcher des solutions comportant des discontinuités
et qui semblent très prometteuses par rapport aux techniques
classiques. Cette activité a globalement bénéficié du soutien de
différents réseaux de recherche, dont le CIRT (Consortium
Industrie-Recherche sur les Turbomachines) ou encore le réseau
Supersonique.
Dans le domaine des instabilités, des progrès méthodologiques ont
été effectués et des algorithmes sont actuellement opérationnels
en 2D et 3D pour calculer les branches de solutions, même
lorsqu'elles sont instables, calculer les modes dominants du
jacobien de l'opérateur d'évolution linéarisé, celui de leur
adjoint et obtenir un système différentiel permettant de réduire
la dynamique des solutions de Navier-Stokes à l'aide d'un système
différentiel de faible ordre. Ces avancées méthodologiques ont été
appliquées aux diverses classes d'écoulement traditionnellement
étudiées dans le département, incluant les instabilités
thermoacoustiques, et ont notamment permis d'illustrer le concept
de non-normalité. A souligner le fait que cette thématique sur les
Instabilités Thermo-convectives a été soutenue par un Plan
Pluri-Formations dans le contrat quadriennal de l'Université
Pierre et Marie Curie avec le FAST, le LMM, EM2C (Ecole Centrale
de Paris), le LETEM (Université de Marne-la-Vallée) et le CEMIF de
l'Université d'Evry. On notera par ailleurs que, dans le domaine
de la convection thermocapillaire, de nombreux efforts ont visé à
mettre en évidence le rôle de la singularité au point de
raccordement entre la surface libre et le cristal en croissance,
singularité qui amène à s'interroger tant sur la validité des
modélisations effectuées jusque-là, que sur la modélisation même
de cette région de raccordement. On peut également signaler une
participation active dans plusieurs benchmarks et, en particulier
l'organisation en 2000 d'un benchmark, avec le CEA, dans le
domaine des codes pour la simulation des écoulements de convection
engendrés par de grands écarts de température, situation dans
laquelle l'approximation de Boussinesq n'est plus valable. Plus
récemment nous avons également été sollicités pour la définition
et le calcul des solutions de référence d'un problème test
international concernant la transition à l'instationnarité en
convection naturelle.
Dans la thématique Transferts Solide-Fluide on peut
noter les très beaux résultats obtenus dans le thème transferts
par changement de phase, l'objectif étant de fournir des données
expérimentales fiables sur des situations modèles consistant en la
croissance de bulle isolée, dans le cadre d'une vaste opération de
validation des outils de modélisation et de simulation pour le
diphasique coordonnée par le CEA Grenoble. On peut également noter
les progrès dans le domaine de la modélisation de la perméabilité
des milieux poreux ainsi qu'une activité naissante sur l'analyse
thermodynamique des écoulements convectifs.
Enfin, en thermoacoustique, les résultats marquants concernent à
la fois le développement de dispositifs délivrant des puissances
qui permettent d'envisager des applications concrètes et des
études plus amont sur les conditions de déclenchement des ondes
thermoacoustiques dans un compresseur et leur comparaison avec des
résultats expérimentaux.
En Communication Homme-Machine, les résultats principaux des
actions transversales sont, pour Corval de se diriger vers un
protocole d'évaluation pour les analyseurs syntaxiques et des
normalisations pour les corpus ; et pour Archimed, la mise en
place de l'infrastructure nécessaire à l'utilisation de corpus
multimédias annotés et à leur évaluation. Pour les différents
groupes, citons ici quelques résultats importants (l'ensemble peut
être vu dans les descriptions des groupes eux-mêmes).
Le groupe Architectures et Modèles pour l'Interaction se centre
sur l'aide à l'interaction en général, et les questions de
multimodalité et de transmodalité (conversion d'informations entre
diverses modalités). Il obtient des résultats aux niveaux
théorique et pratique, en particulier, avec le dépôt d'un brevet
dans le cadre d'une collaboration avec le laboratoire Aimé
Cotton (canne multimodale pour l'aide aux aveugles). Un autre
aspect important concerne la prise en considération des aspects
sociaux et d'évaluation par les pratiques, thématiques
développées en particulier dans le cadre d'un projet
RNRT.
Le groupe `` Cognition Humaine '' poursuit ses travaux dans le cadre du contrat obtenu en 1999 avec la société Bouygues Télécom, qui vient de se terminer. Les collaborations du groupe avec ses partenaires européens se sont concrétisées par la parution d'un ouvrage de synthèse sur l'image, le langage et le raisonnement spatio-temporel. Le groupe a également organisé la 8e édition du Colloque EWIC (European Workshop on Imagery and Cognition) en avril 2001.
La collaboration du groupe Geste et Image avec le Département
`` Mécanique-Énergétique '' a permis d'obtenir des représentations
stéréoscopiques d'écoulements de couche de mélange compressible
turbulent, et la collaboration avec les biologistes d'Orsay a
conduit au logiciel ADN-Viewer de représentation stéréoscopique de
structures d'ADN. Diverses collaborations ont été mises en place
dans le cadre du projet LS-COLIN (concernant la langue des signes)
et PERF-RV (sur la réalité virtuelle). Le groupe a également
organisé à Gif-sur-Yvette le Gesture Workshop'99, grande
manifestation internationale sur la communication
gestuelle.
Dans le groupe Langues, Information et Représentations, les
travaux sur l'indexation automatique et la recherche
d'informations se sont accrus, conduisant à la participation à la
campagne d'évaluation américaine TREC ;SPMquot;Question and Answer;SPMquot; avec
de très bons résultats, et à l'obtention d'un label PRIAMM pour un
projet portant sur l'indexation et la recherche multimédia, avec
pour partenaires TF1, l'INRIA et une PME Aegis.
Dans le groupe Perception Située, des avancées significatives ont
été obtenues en imagerie médicale, en coopération avec la
Fédération Mutualiste Parisienne et l'Hôpital du Val-de-Grâce ;
signalons l'organisation en 1999 et 2000 de deux conférences sur
ce thème à Nancy, ainsi que l'organisation de l'édition 2001 qui
s'est tenue à Orsay.
Le groupe Traitement du Langage Parlé, outre ses participations
systématiques aux campagnes d'évaluation des systèmes de
reconnaissance de la parole organisées par le NIST et DARPA, a
participé pour la première fois en 1999, puis en 2000, et avec
d'excellents résultats, à la tâche Spoken Data Retrieval (SDR) qui
étend la campagne d'évaluation TREC à la parole. Il a participé
également en 2001 à l'évaluation sur la détection et le suivi de
thèmes dans les documents audio (DARPA-TDT), thématique qui est à
la base d'une convention de collaboration avec la DGA. Le groupe a
obtenu quatre contrats dans le cadre de l'appel d'offre IST de la
Commission Européenne, orientés vers les questions de
transcriptions et d'indexation de documents multimédia. Par
ailleurs, un nouveau décodeur, plus rapide, a été développé afin
d'améliorer les performances en termes de temps de réponse du
système de reconnaissance.
Publications : record pulvérisé en 2000,
consolidation en 2001
Le nombre de publications `` de type A '' (revues, conférences avec
actes et comités de lecture, ouvrages et chapitres d'ouvrage...) a
été pulvérisé en 2000 avec 268 publications, contre 198 en 1999,
196 en 1998 et 187 en 1997, grâce à la forte augmentation des
participations à des conférences avec actes et comités de
lecture, des conférences invitées, et des publications de
chapitres dans des ouvrages. Cette progression s'est consolidée en
2001, avec 205 publications dans ces mêmes catégories.
Valorisation : des transferts vers l'industrie
Nous collaborons avec plusieurs industriels et des sociétés
nationales ou internationales, soit directement (Air Liquide, IFP,
EDF, Snecma, Vecsys, France Telecom, Renault, PSA, CNES, Onera,
RATP, Bouygues Telecom, Xerox, ARTABEL...), soit dans le cadre de
partenariats en particulier dans les programmes européens ou
nationaux (SNCF, Aegis, Bertin, Thales, Matra...). Depuis 1998,
nous avons aidé au montage de trois sociétés autour du codage de
l'information en deux dimensions, des moyens statistiques pour les
études en psychologie expérimentale et de l'utilisation dans
différents domaines de réseaux connexionnistes par propagation
guidée. Ces sociétés ont été créées par des personnels permanents
ou des doctorants du laboratoire.
De nombreuses animations de structures nationales et
internationales
Nous avons récemment organisé plusieurs manifestations
internationales (GW'99, RIAO 2000, LREC 2000, ITRW ISCA ASR 2000,
JIOSC 2000...). Nous participons aux bureaux de coordination ou
coordonnons plusieurs réseaux de recherche (ISCC et Réseau de
Sciences Cognitives d'Île-de-France), deux réseaux d'excellence du
programme Esprit-LTR (Elsnet et I3Net), Francil de l'AUF, le
Consortium Industrie-Recherche sur les turbomachines, l'ARC
Ecodev, le Comité de Pilotage du programme `` Ressources
Linguistiques '' de la DGLF, le Groupe de Réflexion sur le
Traitement Informatique de la Langue du Conseil Supérieur de la
Langue Française, le bureau d'ELRA... Nous avons participé aux
réflexions préparatoires à la mise en place du 5e
programme-cadre de l'Union Européenne, et faisons partie de
l'Advisory Committee du programme TIDES (Translingual Information
Detection, Extraction and Summarization) du DARPA aux États-Unis.
Nous participons à l'animation du Réseau National de Recherche en
Télécommunication (RNRT), soutenu par le Ministère de la Recherche
et le Ministère de l'Industrie, en tant qu'animateur d'un des cinq
Comités Thématiques, et au programme PRIAMM sur les Industries de
l'Audiovisuel et du Multimédia, en tant que membre du Comité
d'Orientation. Le Département Mécanique-Energétique a de son côté
organisé la 7e édition de l'École Thématique Mécanique des
Fluides Numérique en mai 2001 et il a pris en charge
l'organisation du Congrès Francophone de Vélocimétrie Laser, qui
se tiendra à Orsay en septembre 2002.
LE LIMSI DANS SON ENVIRONNEMENT
Le LIMSI, le CPER, les relations partenariales et le 6e
PCRDT
A l'heure où la recherche devient partenariale, où se mettent en
place des pôles de compétences, des réseaux thématiques nationaux,
européens, des fédérations ou instituts fédératifs, des
plates-formes... le LIMSI a la volonté de prendre une part active
à la définition et à l'animation, voire à la coordination, de
cette structuration globale. De ce point de vue, la situation dans
le région Île-de-France sud est complexe, avec la présence de
plusieurs établissements ou organismes d'importance et de renom,
et la signature du Contrat de Plan Etat-Région, dont les
discussions se sont déroulées dans un contexte assez confus lié à
l'annonce de l'abandon puis de la reprise du synchrotron de 3e
génération, nous laisse un goût un peu amer. Nous avions
participé à l'élaboration du rapport établi en 1999 sous la
direction de J.J. Duby dans le cadre d'U3M (Universités du
troisième millénaire) proposant un ensemble d'opérations sur le
plateau de Saclay, et faisant coopérer les acteurs de cette aire
géographique d'envergure internationale : l'Université Paris XI,
le CNRS, l'École Polytechnique, le CEA et l'INRA. Nous étions très
présents dans deux des thèmes prioritaires retenus :
`` Modélisation mathématique et informatique '' et surtout
`` Technologies du Langage '', où nous avions proposé une action
nous associant au CEA sur la création d'un `` Centre du Document
Multimédia '' (création, indexation, recherche...) et d'un
`` Centre du Dialogue Multimodal '' (communication homme-machine
interactive médiatisée). La signature du CPER en 2001 nous donne
le sentiment d'avoir largement contribué à alimenter la réflexion,
et d'être laissés au final sur le bord du chemin... et ce d'autant
plus que le rapprochement annoncé sous la forme du Pôle Commun
de Recherche Informatique entre l'Université Paris-Sud, l'École
Polytechnique et l'INRIA concerne des thématiques qui nous sont
chères depuis de longues années. Sans jouer les esprits chagrins,
il nous paraît important de souligner que cette structuration
partenariale de la recherche, idée à laquelle nous adhérons
pleinement, ne peut cependant se faire que dans le respect des
intérêts des organismes et des spécificités des laboratoires ou
des équipes. En particulier, notre statut d'UPR nous impose de
gérer notre implication dans des relations partenariales
privilégiées, sur les thématiques d'ingénierie linguistique et de
réalité virtuelle, thématiques sur lesquelles nous sommes
sollicités en particulier par le CEA ou la DGA, en étroite
concertation avec le Département STIC, le département ayant sa
propre politique de mise en réseau au travers des Réseaux
Thématiques et nous ayant par ailleurs chargés de coordonner un de
ses réseaux sur `` Réalité Virtuelle et Cognition ''. Par
ailleurs, nous sommes évidemment très attentifs à la préparation
du 6e PCRDT et à la mise en place des nouveaux outils autour
des Réseaux d'Excellence et des Programmes Intégrés. Le LIMSI
devrait trouver sa place dans plusieurs Réseaux d'Excellence, sur
des thématiques comme l'ingénierie des langues, la perception, la
réalité virtuelle ou la mécanique-énergétique, ce nombre de
réseaux dépendant d'ailleurs de la granularité du pavage des
champs scientifiques, qui n'est pas encore complètement définie à
l'heure où nous écrivons ces lignes. Notre participation à des
Programmes Intégrés devrait se faire dans la continuité de nos
contrats européens en cours.
Relations universitaires : affirmer notre
pluridisciplinarité
Tout en affirmant son attachement au statut d'Unité Propre de
Recherche du CNRS, le LIMSI entretient des relations privilégiées
avec les deux établissements d'enseignement supérieur avec qui il
est lié par convention, les Universités Paris VI et Paris XI.
Notre implication dans la stratégie de ces deux établissements est
multiforme, essentiellement au travers du département
Mécanique-Energétique en ce qui concerne l'UFR de Mécanique de
l'Université Pierre et Marie Curie, plus complexe du côté de Paris
Sud, puisque les enseignants-chercheurs de Paris-Sud effectuant
leur recherche au LIMSI relèvent des Départements d'Informatique,
de Physique et de Biologie. Nous prenons une part très active dans
toutes les composantes de la vie universitaire, tant à Paris-Sud
qu'à Pierre et Marie Curie et ces relations se concrétisent par
notre participation à la préparation des plans quadriennaux de
Paris VI (2001-2004) et de Paris XI (2002-2005), et la mise en
phase des contrats quadriennaux de ces deux établissements nous
simplifierait évidemment la tâche. Nous avons également insisté
auprès de la Mission Scientifique Universitaire sur notre souhait
de voir la dotation que le Ministère de la Recherche et de la
Technologie affecterait au laboratoire transiter simultanément par
chacun des deux établissements, selon une clef de répartition
correspondant approximativement au ratio des effectifs
enseignants-chercheurs de chacun des deux établissements. Nous
avons enfin obtenu que le LIMSI soit traité dans la
contractualisation de Paris VI comme une unité ordinaire de l'UFR
de Mécanique, et non comme un Plan Pluri-Formations, comme ce fut
le cas au cours du quadriennal précédent, afin de ne pas voir se
renouveler les dysfonctionnements signalés antérieurement.
L'intégration en décembre 1995 du Laboratoire de Thermodynamique
des Fluides de l'Université Paris VI a renforcé nos contacts avec
cette Université, à laquelle nous sommes associés par convention
depuis notre arrivée à Orsay en 1970. Cette intégration s'est
notamment traduite par la signature d'un avenant à cette
convention mettant le bâtiment 502bis à la disposition du LIMSI et
nous avions alors établi un plan de rénovation sur cinq ans de ce
bâtiment. Cette opération avance convenablement, grâce à nos fonds
propres et à l'aide de l'université Paris VI, qui, après nous
avoir donné les moyens de commencer sa mise en conformité
électrique, a plus récemment financé la réfection de la couverture
du bâtiment 502bis. Nous avons bénéficié en 2000 et en 2001 du
recrutement de Maîtres de Conférence en Mécanique à Paris VI (en
remplacement d'une mutation et d'un départ à la retraite), et nous
avons obtenu sur la campagne de recrutement de Paris XI, en 2000
un poste de professeur en Informatique (`` BQR Emploi '', profil
`` Indexation de documents multimédia '') et, en 2001, deux postes
de Maître de Conférence en Informatique, dont l'un sur le même
profil `` Indexation de documents multimédia '', toujours grâce au
`` BQR Emploi ''.
La mise en place des Écoles Doctorales au sein des Universités
n'est pas sans nous poser problème. Nous avons en effet du mal à
nous placer dans le cadre de ces Écoles Doctorales, qui procèdent
apparemment de deux logiques, pluridisciplinaire mono-site ou
mono-disciplinaire multi-sites, avec semble-t-il, une préférence
du ministère pour la première. Notre pluridisciplinarité et notre
taille importante rendent difficile notre participation à une
seule École Doctorale, ce qui serait la règle, mais nous semble
contraire à une volonté de pluridisciplinarité : aucune des Écoles
Doctorales qui nous concernent, à Paris VI ou Paris XI, ne couvre
l'intégralité de nos travaux. Nous sommes actuellement dans six
écoles doctorales, trois en Mécanique-Énergétique et trois en
Communication Homme-Machine. Même si la campagne 2001
d'attribution des allocations de recherche a permis de corriger
les anomalies de la campagne 2000, la situation est loin d'être
satisfaisante en ce qui concerne la Mécanique, dont la composante
de Paris-Sud ne se retrouve dans aucune École Doctorale
co-habilitée par Paris-Sud, ce qui risque de nuire aux efforts
consentis par Paris-Sud depuis plus de 10 ans pour développer la
Mécanique (création d'une filière de second cycle et du DESS
`` Simulation en Dynamique des Fluides et des Transferts '' en
1999, venus compléter le DEA `` Dynamique des Fluides et des
Transferts ''). Enfin, une Commission `` Doctorants '' a été
instituée au laboratoire et a rédigé une convention de thèse qui,
après avis des instances concernées, est à présent signée par les
doctorants et leurs encadrants. Cette commission doctorants
s'avère constituer une instance efficace de concertation entre
doctorants, encadrants et direction. Il nous semble important de
poursuivre la réflexion en vue d'établir un véritable statut pour
les doctorants.
Personnel : Une amélioration pour l'emploi ITA-IATOS
Le laboratoire a connu et connaît encore actuellement de nombreux
départs à la retraite d'ITA, du fait des recrutements concentrés
pour ces catégories de personnel lors de la création du
laboratoire à Orsay au début des années soixante-dix. Sur les 13
départs en retraite (près de la moitié des effectifs) recensés
depuis 5 ans, nous avons recruté 9 postes par AFIP (postes
affichés à la mobilité), et un par concours externe (Ingénieur
d'Étude en calcul scientifique). Nous avons bénéficié de
l'ouverture de 4 postes ITA par voie de concours externe et d'un
poste par détachement sur la campagne 2001 : 1 IR Bap I pour
accompagner l'opération de Réalité Virtuelle, 1 IE et 1 AI en Bap
I pour maintenir le potentiel de l'équipe AMIC (Administration des
moyens Informatiques Communs) qui avait perdu 2 agents par départ
à la retraite, et un T Bap 5, que nous réclamions depuis
longtemps ; ce dernier poste, ainsi que le poste IE Bap I nous ont
été donnés au titre de l'ARTT. Le poste en détachement nous a
permis d'accueillir en IR un maître de conférences de
l'université d'Evry pour prendre la responsabilité de la cellule
expérimentale du département Mécanique-Énergétique, en
remplacement de J.J. Guilleminot, parti en mutation à l'automne
1999. Avec l'affectation d'un poste pour remplacer notre
bibliothécaire documentaliste partie à la retraite en juillet
2001, nous avons le sentiment d'avoir réussi, grâce au soutien des
départements scientifiques STIC et SPI, à maintenir et renouveler
les forces d'accompagnement logistique générales du laboratoire.
Nos demandes vont maintenant concerner le remplacement et le
développement du potentiel ITA en accompagnement de la recherche,
puisque les départs à la retraite de 2002 et des années à venir
concernent surtout cette catégorie d'ITA (1 IR en 2001 et 2 IR en
2002). Le remplacement rapide de ces postes nous est absolument
nécessaire pour permettre la mise en œuvre de la politique
scientifique. Nous souhaiterions également pouvoir recruter un IR
supplémentaire pour prendre en charge la politique de valorisation
du laboratoire. Nous avons également connu 2 départs d'IATOS de
Paris 6 en 2001, l'un à la retraite, l'autre en mutation. Paris 6
nous ayant réattribué un des deux postes sur le concours externe
2001, nous sommes en attente du recrutement sur le second poste,
sur lequel nous souhaitons recruter un Assistant Ingénieur ayant
un profil de type `` conception, instrumentation, métrologie '' qui
viendrait compléter les compétences de la Cellule Expérimentale du
département Mécanique-Énergétique.
Il est à noter que
nous avons participé en 2001, en tant que laboratoire pilote, à
une opération `` organigramme cible '', menée dans le cadre d'un stage
de maîtrise AES (Administration Economique et Sociale) à
l'initiative d'A. Lechevallier, ancienne Secrétaire générale du
département SPI, avec le concours du Service des Relations
Humaines de la Délégation Régionale. Cette opération visait à
planifier, sur une période de 4 ans, l'évolution des compétences
des personnels techniques d'accompagnement de la recherche en
relation avec le projet scientifique du laboratoire. Ce travail
nous a permis d'identifier les besoins, qui se situent maintenant
principalement dans les groupes de recherche, pour prendre en
charge les nombreux développements logiciels qui accompagnent le
développement des recherches en STIC et en mécanique des fluides
numérique, ainsi qu'en matière de mécanique-énergétique
expérimentale, et d'établir une stratégie d'adaptation des
compétences aux besoins, compte tenu des mouvements de personnel
prévisibles et des aspirations individuelles.
La fin de
l'année 2001 aura également été marquée par la préparation de la
mise en place de l'ARTT (Aménagement de la Réduction du Temps de
Travail), qui s'est faite selon le calendrier et le canevas
souhaités par le CNRS. La décision de la durée de travail
hebdomadaire, fixée à 38h30mn, fut prise en Assemblée Générale
après un sondage individuel auprès de tous les personnels. Cette
mise en place s'est également accompagnée d'une rénovation de
notre règlement intérieur, dont le projet fut préparé au sein
d'une Commission mise en place à cet effet. Ce projet fut ensuite
discuté et amendé en Assemblée Générale puis soumis à l'avis du
Conseil de Laboratoire avant d'être transmis à la Délégation
Régionale du CNRS pour validation.
Effectifs : nombre de
permanents encore en légère croissance
Comme annoncé au début de ce message, les effectifs totaux sont
d'environ 300 personnes et sont stabilisés en moyenne depuis 1996.
Le nombre de doctorants, qui avait comme partout légèrement
diminué, a de nouveau augmenté pour se situer vers 65. Ceci
confirme les tendances générales observées depuis plusieurs années
dans tous les laboratoires de recherche, bien que la désaffection
notoire des jeunes pour les études scientifiques ne laisse pas de
susciter des inquiétudes sur l'avenir. Le nombre de permanents,
qui avait subi une érosion depuis quelques années, du fait de
départs à la retraite, a légèrement augmenté sur la période
2000--2001, du fait de l'arrivée de plusieurs chercheurs CNRS (3
en 2000 et 2001) et d'Enseignants-Chercheurs (1 Professeur en 2000
et 6 Maîtres de Conférences en 2000 et 2001). Les effectifs hors
moyens communs se répartissent entre les deux départements
`` Communication Homme-Machine '' et `` Mécanique-Énergétique ''
dans les proportions 2/3-1/3. Le laboratoire est actuellement
freiné dans son développement par le manque de place, alors même
qu'il est porteur de projets ambitieux, et que des campagnes de
recrutement importantes s'annoncent ; il attend donc avec
impatience l'agrandissement de ses locaux, qu'il espère pour la
fin 2003.
Les années 2000 et 2001 ont été fastes pour les ITA du
laboratoire. En 2000, quatre agents ont obtenu des promotions :
Sophie Pageau-Maurice a obtenu un passage au choix en TCS, puis
une promotion en TCE au titre de la sélection professionnelle ;
A.T. Dang a été promu IE1, et B. Mérienne IR1. J.B. Chalfen a,
pour sa part, été promu Ingénieur Principal de l'IN2P3. En 2001,
ce sont trois agents qui ont bénéficié de changements de grade au
choix : V. Bhoyroo en tant que TCS par le Département SPI, G. Adda
en tant qu'IR1 et J. Raguideau en IE1 par le département STIC. A
noter également, le succès de J. Raguideau au concours interne IR
au titre de la campagne 2001.
Une amélioration du budget, initialisée en 1998, qui se
conforte
Après les années 1994, 1995 et 1996 rendues très
difficiles par les problèmes budgétaires du CNRS, une diminution
des ressources européennes et une conjoncture économique
difficile, 1997 et 1998 ont vu s'opérer un redressement très net
de notre budget. Cette tendance s'est confirmée en 1999, avec un
raffermissement et une augmentation du budget récurrent du CNRS
(venant essentiellement du SPI, mais avec une petite part du SHS
et, depuis 1999, également du SdV), et une constance du budget
universitaire, grâce aux contrats quadriennaux de Paris VI et de
Paris XI et malgré les aléas en 1999 de la notification Paris VI.
Ce budget est complété par l'obtention de contrats sur des
programmes nationaux récemment mis en place (comme le RNRT :
Réseau National de Recherche en Télécommunications) ou financé par
des agences publiques (en particulier la DGA), qui apparaissent
comme des sources de financement à nouveau actives, après
plusieurs années de passage à vide, et malgré la fin de plusieurs
contrats européens (liée à la fin du 4e PCRDT). Nous avons
ainsi retrouvé la bonne santé budgétaire du début des années 90,
avec un budget comparable à celui de 1992, dernière année faste
avant la crise. L'année 2000 s'est donc révélée particulièrement
bonne, avec une nouvelle augmentation du soutien de base CNRS,
l'obtention de sept contrats dans le premier appel d'offre du
5e Programme-Cadre de la Commission Européenne, de deux
nouvelles labellisations RNRT et d'une labellisation PRIAMM
(Programme de Recherche sur l'Innovation dans l'Audiovisuel et le
Multimédia). À ces ressources récurrentes ou contractuelles
viennent s'ajouter des crédits nous permettant de faire
l'acquisition d'un équipement de réalité virtuelle, notifiés par
la Direction générale du CNRS, ainsi que la construction d'une
extension du laboratoire que nous demandions expressément depuis
plusieurs années. L'année 2001 s'est inscrite dans la continuité
de cette année 2000, puisque la majeure partie des contrats
débutant en 2000 étaient pluriannuels.
Nous sommes très satisfaits du logiciel Xlab, qui permet la
gestion budgétaire et financière de l'ensemble des crédits du
laboratoire. L'utilisation des logiciels Nabuco semble être plus
problématique, pour les deux universités sur lesquelles nous
gérons des crédits (Paris VI et Paris XI). De manière plus
générale, nous souhaiterions que le CNRS se préoccupe de mettre à
disposition de ses laboratoires un logiciel Labintel qui permette
de gérer l'activité de recherche dans toutes ses dimensions
(personnels, contrats, production...) et dont les données, saisies
par les laboratoires, puissent être utilisées par l'ensemble des
acteurs, laboratoires pour leur propre compte, délégations
régionales, départements scientifiques, direction générale et ses
différentes directions fonctionnelles. En outre, les laboratoires
sont soumis à des sollicitations nombreuses, de nombreuses
provenances, et un tel outil, qui éviterait des saisies
répétitives, nous semble indispensable pour pouvoir répondre
efficacement à toutes ces sollicitations.
Progression du parc informatique et amélioration des
télécommunications
Le nombre d'unités informatiques reliées au réseau du laboratoire s'est encore accru pour atteindre à présent près de 500. Il s'agit d'un parc hétérogène dont l'administration requiert des compétences adaptées et de haut niveau. Le passage au réseau à haut débit interne de type Ethernet à 100 Mbits/s, s'est terminé avec le câblage en 1999 de la dernière tranche du bâtiment 508. Un groupe de travail avait été mis en place pour assurer un passage à l'an 2000 dans de bonnes conditions. Les dossiers actuels portent sur la sécurité du réseau face aux attaques extérieures. Il nous semble actuellement primordial de pouvoir disposer, dans un avenir proche, de moyens d'accès aux réseaux hauts-débits externes, afin d'étudier la communication homme-homme à distance médiatisée par la machine, en particulier dans le cadre de la communication entre machines de réalités virtuelles existant aussi bien sur le plan national qu'international. Le passage au Gigabits sera également notre prochaine priorité.
Aménagement : rénovation en bonne voie
L'embellie budgétaire récente nous a permis de mener à bien les travaux qui étaient différés depuis plusieurs années. L'opération de rénovation des bâtiments 508 et 502bis se poursuit, avec la rénovation d'au moins cinq bureaux chaque année et la généralisation de la mise en conformité électrique. Un effort tout particulier a été effectué en 2000 et 2001 pour le bâtiment 502bis, avec la rénovation de 6 bureaux et de la salle de réunion, et la peinture et l'éclairage d'une partie des circulations. Nous continuons à solliciter le soutien de Paris VI pour quelques opérations liées au gros œuvre ou à la sécurité. En ce qui concerne le bâtiment 508, la restructuration des groupes a donné lieu à de nombreux changements de bureaux, qui ont été gérés par de fréquentes réunions de la Commission des Locaux, en liaison étroite avec le Cellule Infrastructure et la cellule AMIC. D'importants aménagements ont été effectués au second étage en 2001, avec la rénovation de 6 bureaux. Nous souhaitons pouvoir terminer la rénovation complète de ce second étage, mais nous souhaitons pour cela attendre la réfection de l'étanchéité de la terrasse, dont un tiers a été effectué en 2000 par la Délégation régionale ; nous espérons fortement que les deux tiers restants pourront être pris en charge en 2002. Nous souhaiterions également continuer l'opération de remplacement des châssis de fenêtres. La mise en conformité de l'ensemble des machines outils est maintenant réalisée, grâce au soutien de Paris VI pour les machines du 502bis, et sur fonds propres pour les machines du 508. D'autres aménagements liés à l'Hygiène et à la Sécurité ont également été réalisés (isolement de l'autocommutateur, réfection des cloisons de la pièce d'archives...). La direction a consacré annuellement en moyenne plus de 100kEuros à la rénovation du laboratoire, dans le cadre d'une planification initiale sur plus de 10 ans, dont la fin est bientôt en vue. L'ensemble de ces travaux et aménagements est réalisé par la cellule Infrastructure, aidée de la cellule Logistique et de la cellule AMIC, sous la vigilance attentive et efficace de l'ACMO du laboratoire, avec comme préoccupations constantes, tant le respect de la réglementation en matière d'hygiène et sécurité que l'amélioration continue des conditions de travail de toutes les catégories de personnels travaillant au laboratoire.