Département Mécanique-Energétique
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P. Le Quéré
Action transversale
Thermoacoustique-cryogénie
Groupe Dynamique des Fluides et Turbulence
Groupe Dynamique des Transferts et
Instabilités
Groupe Transferts Solide-Fluide
L'ambition et la volonté du département
Mécanique-Energétique sont de contribuer à l'amélioration de
la compréhension des phénomènes, isolés ou en interaction, et de
leurs couplages, au développement de méthodologies
expérimentales, numériques et théoriques permettant
d'accroître les capacités prédictives, de façon à permettre
une amélioration, une optimisation ou un contrôle des processus ou
procédés dans lesquels ces phénomènes interviennent. Ce sont les
problèmes concrets posés par nos partenaires industriels ou
socio-économiques dans les secteurs de l'énergie, des transports
ou de l'environnement qui suscitent et motivent ces travaux de
recherche, qu'il s'agisse d'améliorer l'efficacité énergétique, de
concevoir des systèmes plus propres, plus efficaces, plus sûrs...
Par essence, ces problèmes concrets sont complexes, cette
complexité étant d'ailleurs multiforme, qu'il s'agisse d'une
complexité phénoménologique comme la turbulence, d'une complexité
liée aux couplages de phénomènes élémentaires, de nature ou
d'échelle différente, ou encore d'une complexité liée aux aspects
géométriques, toutes ces complexités étant d'ailleurs en général
intimement liées. Les recherches doivent donc procéder d'une
synergie consistant en une modélisation plus pertinente, liée à
des capacités d'expérimentation accrues (transitoire, inhomogène),
en étroite relation avec des simulations numériques, le tout
permettant optimisation et contrôle des processus et procédés,
voire l'inversion totale de la chaîne de causalité, dont l'une des
caractéristiques est l'élaboration de produits ou de systèmes
remplissant une fonction ou un besoin exprimé.
Au-delà de cette déclaration de politique générale, le département
a poursuivi la réflexion sur l'effort de réorganisation qui avait
présidé au renouvellement du laboratoire, et les journées du
département qui se sont tenues les 22 et 23 novembre 2001 ont
permis de faire le point sur les recherches en cours, de se livrer
à une analyse collective approfondie de ses forces et faiblesses,
d'élaborer une politique scientifique d'ensemble visant à affirmer
et conforter ses pôles de compétence, à dégager des priorités en
matière de recrutement tant chercheurs que personnels
d'accompagnement de la recherche et de mettre en place des
structures de groupe permettant une bonne lisibilité de l'activité
scientifique de l'ensemble du département et un bon fonctionnement
au quotidien.
Cette réflexion, qui se déroule dans le cadre de réunions
réunissant l'ensemble des chercheurs, enseignants-chercheurs et
ingénieurs de recherche du département, a abouti à l'affirmation
collective de la volonté de structurer les activités du
département autour de 3 lignes directrices majeures~:
- l'amélioration des capacités prédictives
d'écoulements turbulents, en particulier par simulation des
grandes échelles, par la mise en synergie d'approches
expérimentale, numérique et de modélisation,
- la poursuite de l'étude des instabilités thermo-hydrodynamiques
et leur application au contrôle des écoulements et des
transferts,
- la compréhension, la caractérisation et l'optimisation des transferts de chaleur et de masse
entre un solide et un fluide.
Ce sont ces lignes directrices qui sous-tendent la nouvelle
structuration en groupe qui a été adoptée lors du renouvellement
du laboratoire,
- un groupe Dynamique des Fluides et Turbulence, sous la
responsabilité de J.L. Guermond,
- un groupe Dynamique des Transferts et Instabilités, sous la
responsabilité de L. Tuckerman,
- un groupe Transferts Solide-Fluide, sous la
responsabilité de M. Pons.
A cette structuration est venue s'ajouter une volonté de mettre
en commun ces compétences disciplinaires en turbulence,
instabilités et transferts pour une finalité technologique,
l'étude, la conception et la réalisation de systèmes de production
de froid par thermoacoustique. La réalisation de tels systèmes
technologiques est en effet un pari scientifique et technologique
complexe, qui suppose que soient résolus un certain nombre de
verrous scientifiques, déclenchement et amplitude de saturation
des ondes du compresseur, caractérisation et modélisation des
transferts convectifs dans le stack, optimisation géométrique et
thermodynamique de l'ensemble, et il a semblé que la mise en
synergie de ces compétences disciplinaires pourrait être
efficacement assurée par la mise en place d'une action transverse
Thermoacoustique-Cryogénie, transverse aux trois groupes, placée
sous la responsabilité de M.X. François. A cette action transverse
scientifique, s'ajoutent deux cellules transverses de nature
logistique, la Cellule Informatique Graphique
et Ingénierie
Thermo--Aéraulique, sous la responsabilité de A.T. Dang, et la
Cellule Expérimentale, sous la responsabilité de V. Bourdin.
Au-delà de ces aspects structurels, le département est
traditionnellement reconnu pour ses compétences et son savoir
faire en matière de développements d'outils de simulation
numérique, que ce soit pour la simulation d'écoulements externes
en régime turbulent, principalement par l'approche Simulation des
Grandes Echelles, ou pour l'étude des instabilités de quelques
classes d'écoulements, principalement en milieux confinés. La
période écoulée a vu la diminution notable de l'activité en
adsorption, qui avait été une composante phare du département
Mécanique-Energétique pendant près d'une dizaine d'années. Cela ne
signifie par pour autant une diminution de la composante
expérimentale du département, qui s'était notablement renforcée
ces derniéres années, avec, dans un premier temps,
l'intégration du Laboratoire de Thermodynamique des Fluides, sur
la base d'une activité en matière de thermoacoustique et de
transferts diphasiques à basse température, puis avec
l'arrivée de P. Gougat au début 1997. Cette arrivée a permis
de concrétiser le souhait longtemps affirmé de redévelopper
dans le département une activité expérimentale en
mécanique des fluides, en synergie avec le développement de
méthodes pour les simulations numériques d'écoulements en
régime transitionnel ou turbulent. On peut également souligner
l'arrivée au cours de l'été 2000 de F. Lusseyran, CR1 en
provenance du LEMTA, qui est venu renforcer cette composante
expérimentale, tant sur les aspects mécanique des fluides que sur
les aspects transferts par changement de phase.
Le département se situe clairement sur un plan de développement de
méthodologies, que ce soit en matière de simulation numérique ou
en ce qui concerne l'activité expérimentale. En ce qui concerne
les simulations numériques, l'activité du département se concentre
sur deux directions majeures, sur lesquelles le département entend
être clairement identifié :
- la simulation numérique d'écoulements turbulents
par simulation des grandes échelles. L'activité se concentre ici
sur l'amélioration de la qualité de l'approximation numérique, sur
l'amélioration des modèles de sous-maille, et sur la validation
des algorithmes de simulation par rapport à des cas test
documentés. Les derniers efforts ont porté sur l'étude
systématique de quelques schémas sur des cas difficiles mais dont
on peut espérer approcher la solution exacte (ou tout au moins une
de ses réalisations) ainsi que sur le développement de méthodes
d'approximation multiéchelles originales dans un contexte
d'approximation par éléments finis. Une part de cette validation
est faite en interne, par comparaison avec des données obtenues
sur un montage expérimental consistant en un écoulement
d'interaction couche limite encoche à nombre de Reynolds modéré,
le champ de vitesse étant déterminé par PIV. L'objectif est de
vérifier que l'une des hypothèses fondamentales qui sous-tend la
SGE, à savoir le fait que l'outil numérique reproduit correctement
les échelles de taille supérieure à la fréquence de coupure est
bien vérifiée. On notera que l'activité expérimentale en PIV fait
elle-même l'objet de développements méthodologiques, en
particulier en relation avec les techniques de déformation
d'image. Ceci est particulièrement important car il est essentiel
de qualifier la capacité de la SGE à restituer la cascade
d'échelles présentes au sein d'un écoulement turbulent. De ce
point de vue, on doit se poser la question de savoir quelle est la
bonne ;SPMquot;norme;SPMquot; pour comparer une réalisation turbulente
expérimentale et une réalisation numérique d'un écoulement
turbulent. La comparaison point à point étant évidemment exclue,
des classifications statistiques s'imposent et on peut penser que
les techniques d'extraction par P.O.D. de la hiérarchie des
grosses structures énergétiques présentes dans l'écoulement
peuvent constituer une base valide de comparaison. Cet axe sera
développé dans l'avenir.
- la poursuite du développement de méthodologie pour
comprendre les conditions dans lesquelles certaines classes
d'écoulements deviennent instables. Cette activité, longtemps
effectuée par intégration des équations instationnaires, a
notablement progressé ces dernières années, avec le développement
d'un ensemble de méthodes alliant calcul de solutions
stationnaires, même instables, recherche des éléments vedette du
jacobien, et intégration sous forme perturbative des équations
linéarisées ou non-linéaires. Cet ensemble d'outils a permis
d'effectuer des progrès considérables dans le compréhension des
instabilités hydrodynamiques de certaines classes d'écoulements,
principalement confinés, comme les écoulements de convection
thermique ou thermo solutale ou capillaire ainsi que les
écoulements interdisques. Un des objectifs est de continuer à
faire progresser ces méthodes, en particulier en amplifiant
l'effort du côté tridimensionnel. Par ailleurs, on souhaite
mettre ces développements en perspective pour le contrôle, en
particulier en proposant une alternative complémentaire à la POD
consistant, pour des écoulements transitionnnels, à réduire la
dynamique de l'écoulement à l'aide d'un système différentiel de
bas ordre, par développement sur la base des modes propres du
jacobien des équations de Navier-Stokes, ce qui suppose de pouvoir
disposer des modes de l'adjoint du jacobien.
Par ailleurs le département entend afficher une composante
transferts parfaitement identifiée, et les discussions précédant
le renouvellement du laboratoire avaient conduit à regrouper au
sein du groupe Transferts Solide-Fluide un ensemble d'études ayant
comme dénominateur commun différentes formes de transferts entre
un fluide et un solide,
transfert par changement de phase,
transfert en situation cryotechnique, transferts par adsorption et
transferts dans les milieux poreux. L'objectif est ici de conduire
simultanément expériences de base, dans un double but~: comprendre
la phénoménologie sous-jacente à chacun de ces types de
transferts, acquérir des données expérimentales précises et
fiables, en proposer une modélisation et valider ces simulations
numériques, la finalité de cette démarche étant de contribuer à
l'optimisation des procédés dans lesquels ces processus
interviennent.
Enfin l'action transversale Thermoacoustique--Cryogénie a pour
objet, comme annoncé plus haut, de mettre en synergie des
compétences disciplinaires présentes dans dans le département pour
la conception et l'optimisation de systèmes de production de
froid par thermo-acoustique. De tels systèmes, constitués d'un
compresseur et d'un tube à gaz pulsé, sont des ensembles complexes
qui doivent être optimisés globalement à partir de composants
élémentaires qui sont eux mêmes complexes. L'identification des
paramètres déterminant les points de fonctionnement et recensant
toutes les sources de pertes de chacun des composants doit être
menée de façon méticuleuse, à l'aide d'études spécifiques prenant
en compte le couplage avec les autres composants et
l'environnement global de fonctionnement. Le déclenchement des
ondes d'instabilité dans le compresseur, leur saturation
non-linéaire, les échanges thermiques dans le stack d'un fluide en
régime oscillant, sont autant d'exemples, qui sont à même de
bénéficier des compétences disciplinaires développées dans chacun
des groupes.
La structuration en groupes a pour objet essentiel de permettre de
présenter de manière structurée et cohérente l'ensemble de
l'activité de département et ne correspond pas, beaucoup s'en
faut, à un cloisonnement des personnes. Quelques chercheurs
participent en effet pour des fractions de leur temps à plusieurs
activités relevant d'un ou deux groupes, ce qui permet d'assurer
une diffusion des méthodes et autorise des collaborations
inter-groupes. Cette volonté est également relayée par le
séminaire interne, animé par J.L. Guermond, C. Tenaud, et L.
Tuckerman représentant les diverses sensibilités présentes dans le
Département.
Les effectifs du département sont relativement équilibrés entre
chercheurs CNRS et Enseignants-Chercheurs, en terme de
disponibilité recherche. Les enseignants-chercheurs du département
interviennent principalement dans deux filières d'enseignement, la
filière de mécanique de l'Université Pierre et Marie Curie ainsi
que la filière de Mécanique de l'Université Paris-Sud. Le DEA
Dynamique des Fluides et des Transferts est sous la responsabilité
de G. Labrosse, M.X. François en ayant assuré la responsabilité
pendant le congé sabbatique de G. Labrosse. Le DESS Simulations
en Dynamique des Fluides et des Transferts est sous la
responsabilité de C. Dang-Vu qui assure également la
responsabilité de l'année de Licence. Il est à noter une
diminution récente du nombre chercheurs CNRS dans le
département, avec la démission de G. Zhong en juillet 1997 et
le départ en détachement de L.M. Sun chez Air Liquide,
reconduit jusqu'à mi-2002. Cette diminution, qui faisait suite au
départ à la retraite de TS Luu, au passage d'O. Daube dans le
corps des Professeurs d'Université, a été amplifiée par le
départ à la retraite de J. Pakleza en Mai 1998 et celui de Ph.
Grenier en octobre 2000. Le recrutement récent de Bérengère Podvin
en 1998 et l'arrivée de F. Lusseyran en avril 2000 ne permettent
que de compenser partiellement cet affaiblissement et nous
souhaitons pouvoir recruter rapidement de jeunes Chargés de
Recherche. Après une phase de croissance notable, le potentiel
Enseignants-Chercheurs est actuellement en consolidation, les deux
derniers postes affectés dans le département correspondant à des
remplacements de départs en mutation, G. Kasperski recruté en 2000
pour remplacer le départ d'E. Tric, tandis que le départ d'E.
Gadoin, partie en mutation à l'Université de Nantes, a été
compensé en 2001 par le recrutement de L. Martin-Witkowski à l'UFR
de Mécanique de l'UPMC. Un autre poste est ouvert au recrutement
cette année à l'UPMC, en compensation du départ de Van Thinh
N'Guyen. Ce poste est destiné à renforcer l'activité en
thermoacoustique. La difficulté la plus évidente du département
est la diminution importante du nombre de ses doctorants, due à
plusieurs raisons, structurelles, affaiblissement général du
nombre d'étudiants dans les filières scientifiques, mais également
conjoncturelles, liées aux difficultés de mise en place des Ecoles
Doctorales. La situation de ce point de vue est préoccupante, même
si nous avons bénéficié en 2001 de 4 allocations de recherche du
MRT. Le Département est équipe d'accueil de trois Ecoles
Doctorales, l'Ecole Doctorale SMAE de l'UPMC, l'Ecole Doctorale de
L'Ecole Polytechnique et l'Ecole Doctorale de Physique
Macroscopique (Paris VII), mais ne peut pour des raisons diverses
espérer jouer un rôle majeur dans ces écoles. Le
repositionnement sur une école doctorale centrée sur Paris-Sud
semble nécessaire.
Le Département a globalement continué à participer à
l'animation des communautés nationales de Mécanique des
Fluides Numérique, de Thermique et de Génie des Procédés,
au travers de participations à différentes manifestations,
qui sont reprises en détail dans les présentations
générales de chacun des groupes. Signalons que C. Tenaud, Ta
Phuoc Loc et R. Viney participent activement à l'animation du
réseau CIRT (Consortium Industrie Recherche Turbomachines). P.
Gougat est membre du comité scientifique de l'Association
Française de Vélocimétrie LASER et organisera le congrès
de septembre 2002 à Orsay. J.L. Guermond et C. Tenaud ont organisé
la 7ème Ecole de Printemps de Mécanique des Fluides
Numérique en Mai 2001, et participent à l'animation du séminaire
LES de l'ASCI. C. Tenaud est secrétaire scientifique du pôle
France-West d'ERCOFTAC.
Nous continuons par ailleurs à entretenir des collaborations
internationales suivies avec de nombreux chercheurs étrangers.
Au cours de l'année 2000, nous avons accueilli pour des séjours de
quelques mois les professeurs Jie Shen, de Princeton sur
financement Poste Rouge, A. Gelfgat du Technion avec le soutien
des Affaires étrangères, L. Quartapelle sur un poste de
professeur invité, D. Barkley de l'université de Warwick dans le
cadre d'une coopération CNRS-Royal Society, le Professeur J.
Prieur Duplessis d'Afrique du Sud. En 2001, D. Barkley a
bénéficié de trois mois de poste rouge. Par ailleurs, T.
Kowalewski vient régulièrement nous voir, avec le soutien de la
DRI du CNRS ainsi que les professeurs H. Laatar et A. El Gafsi dans
le cadre du PICS avec la Tunisie.
visiteurs.