Message des Directeurs

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J. Mariani, P. Le Quéré

Le LIMSI, laboratoire propre du CNRS associé aux Universités Paris VI et Paris XI, mène un ensemble de recherches pluridisciplinaires en Mécanique et Energétique (ME) et Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication (STIC), axées sur les Sciences Pour l'Ingénieur (SPI), mais ayant des interactions fortes avec les Sciences de l'Homme et de la Société (SHS) et les Sciences de la Vie (SdV). De fait, ses activités sont évaluées par quatre sections du Comité National de la Recherche Scientifique, dont deux (07 et 10) rattachées au Département SPI du CNRS, une (29) rattachée au Département SdV, et une autre (34) rattachée au Département SHS.

Notre objectif est de conduire des recherches visant à développer des technologies, voire des applications, génériques ou exemplaires, en suscitant l'apport de disciplines que nécessite l'avancée de ces recherches, et de couvrir l'étendue du domaine dans ses composantes fondamentales, comme dans les spécificités de l'objet à construire ou de la tâche à couvrir. La confrontation des résultats de nos recherches avec la réalité de l'application est la véritable mesure de leur qualité.

Une pluridiscipinarité exemplaire

Le laboratoire conduit des recherches pluridisciplinaires et mène des actions interdisciplinaires, tant de façon interne, qu'en collaboration avec des partenaires extérieurs. Ces actions peuvent conduire à des avancées scientifiques notables, nées de la synergie des disciplines concernées. On pourra noter les travaux menés au sein du laboratoire sur l'utilisation du Calcul de Flux Optique pour la Vélocimétrie par Image de Particules, sur la mécanique des fluides dans le conduit vocal, qu'il convient de poursuivre, ou sur la modélisation 3D stéréoscopique pour l'étude d'une couche de mélange compressible turbulente, que nous avons souhaité mettre en relief en ce passage de millénaire, comme le souhait d'une plus grande interdisciplinarité dans le monde de la recherche. Mais également ceux sur l'étude de la perception visuelle, entre informatique, traitement du signal et neuro-biologie, ou sur le traitement automatique de la langue écrite et parlée, entre linguistique, traitement du signal et informatique. On doit également mentionner nos travaux en psychologie cognitive, en ergonomie ou en sociologie sur les processus humains de communication médiatisée, ou les travaux menés avec des partenaires externes sur la modélisation 3D et le séquençage des structures génomiques, ou ceux sur l'analyse du geste et du mouvement, à l'interface de l'informatique, du traitement de l'image et de la physiologie.

Renouvellement du laboratoire

Le laboratoire prépare son renouvellement à 4 ans. Ce renouvellement s'accompagnera d'un changement de l'équipe de direction (l'actuel directeur ayant effectué 3 mandats sur une période de 12 ans depuis 1989), et donc également d'un changement du responsable du département << Communication Homme-Machine >>. Le dernier conseil scientifique du LIMSI qui s'était réuni en 1998 avait émis des recommandations, que nous avons très volontiers suivies, nous encourageant à continuer à valoriser nos travaux de recherche, à cultiver et à promouvoir la pluridisciplinarité et les interactions au sein des départements, voire entre eux. Il a soutenu nos demandes de remplacement des départs en retraite, en nous demandant de garder l'équilibre atteint dans les différentes catégories de personnel. Nous avons dû par ailleurs traiter de la restructuration des activités en énergétique au sein du laboratoire, du fait du départ définitif (à compter du 1er janvier 2001) du responsable de ces activités, Francis Meunier, au CNAM où il occupe une chaire de professeur.

Notre caractère interdisciplinaire est un des éléments qui justifie notre statut de laboratoire propre du CNRS, ces laboratoires ayant spécifiquement la vocation de promouvoir cette interdisciplinarité, comme le soulignait François Kourilsky, alors Directeur Général du CNRS. Le Conseil de Laboratoire s'est unanimement exprimé pour demander le maintien du statut de laboratoire propre du CNRS pour les 4 ans à venir.

Le Limsi et les priorités de la recherche et du CNRS

Laboratoire pluridisciplinaire qui focalise ses activités sur les Sciences Pour l'Ingénieur, le LIMSI a été inquiet du sort réservé à ce secteur par le précédent ministre de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, qui l'avait initialement effacé de l'organigramme de la Direction de la Recherche au Ministère, et souhaitait le diviser au sein du CNRS. Il s'est inquiété également de la raréfaction des postes de chercheurs non-affichés, et de directeurs de recherche, mis au concours dans la section 07 << Sciences et Technologies de l'Information >>. La perspective de la mise en place par le CNRS d'un Institut de Recherche Technologique, dont la première pierre concernerait les STIC, lui apparaît comme une excellente réponse à la double exigence de promouvoir un domaine en pleine expansion internationale, qui présente un enjeu économique et sociétal majeur, sans pour autant affaiblir les autres composantes du secteur des Sciences Pour l'Ingénieur. Le Limsi souhaite que le CNRS fonde cette initiative sur les atouts qui sont les siens en termes d'interdisciplinarité, puisqu'il a l'avantage de couvrir l'ensemble du champ de la science. Il soutient également l'émergence d'un programme << Information, Communication et Société >>, qui permet de renforcer le lien entre le développement des Technologies de l'Information et de la Communication et l'étude de leur usage, point fondamental pour leur acceptation et leur bonne utilisation.

Le LIMSI se trouve donc au coeur du dispositif stratégique du CNRS, dans les domaines qu'il traite, et dans sa façon de les traiter mettant en avant l'interdisciplinarité. Cette présence devrait se renforcer avec la mise en place en nos locaux d'un important équipement de réalité virtuelle (CAVE ou RAVE), co-financé par le CNRS, le Conseil Général de l'Essonne et la Région Ile-de-France, qui permettra à la France de se doter d'un tel équipement, et aux équipes d'autres disciplines, dynamique des fluides, bioinformatique ou astrophysique, d'en bénéficier pour leur propre domaine.

Nous avons par ailleurs participé à l'élaboration du rapport établi en 1999 sous la direction de J.J. Duby dans le cadre d'U3M (Universités du troisième millénaire) proposant un ensemble d'opérations sur le plateau de Saclay, et faisant coopérer les acteurs de cette aire géographique d'envergure internationale: l'Université Paris XI, le CNRS, l'Ecole Polytechnique, le CEA et l'INRA. Nous sommes très présents dans deux des thèmes prioritaires retenus : << Modélisation mathématique et informatique >> et surtout << Technologies du Langage >>, où nous avons proposé une action nous associant au CEA sur la création d'un << Centre du Document Multimédia >> (création, indexation, recherche...) et d'un << Centre du Dialogue Multimodal >> (communication homme-machine interactive médiatisée). Nous n'avons pas eu de retour précis concernant ces propositions, ni le résultat des discussions dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région, en dehors d'une réunion avec la Direction de la Technologie au MENRT.

Relations universitaires : affirmer notre pluridisciplinarité

Laboratoire propre du CNRS, le Limsi s'était inquiété de la possible suppression des soutiens qu'il reçoit dans le cadre du plan quadriennal du fait des conventions d'association qui le lient aux Universités Paris VI et Paris XI. Fort heureusement, ce soutien a été maintenu à un niveau globalement identique à ce qu'il était auparavant, lorsque le laboratoire ne le recevait que par l'intermédiaire de Paris XI. Les financements provenant du contrat quadriennal de Paris VI ont cependant connu quelques aléas en 1999, les 3/4 des crédits ayant été affectés à une seule opération de recherche au sein du laboratoire, et placés sous le contrôle direct du responsable de cette action (cela étant possible du fait de la nature de ces crédits étiquetés << Pluriformation >>). Cette anomalie a été fort heureusement corrigée en 2000, et l'ensemble des crédits a été affecté au laboratoire. Nous participons actuellement à la préparation des plans quadriennaux de Paris VI (2001-2004) et de Paris XI (2002-2005).

L'intégration en décembre 1995 du Laboratoire de Thermodynamique des Fluides a renforcé nos contacts avec l'Université Paris VI, à laquelle appartenait ce laboratoire, et à laquelle nous sommes associés depuis notre arrivée à Orsay en 1970. Nous avions établi un plan de rénovation sur cinq ans du bâtiment 502 bis, qui abritait ce laboratoire. Cette opération avance convenablement, grâce à nos fonds propres et à l'aide de l'université Paris VI, qui a en particulier financé la réfection de la couverture du bâtiment et commencé sa mise en conformité électrique et sécuritaire.

Nous avons pu bénéficier en 1999 d'un recrutement de Maître de Conférence en Mécanique à Paris XI, et nous avons obtenu sur la campagne de recrutement 2000 un poste de professeur en informatique sur un profil << Indexation de documents multimédia >>, grâce au << BQR Emploi >> de cette même université, fondé sur un projet de recherche.

La mise en place des Ecoles Doctorales au sein des Universités n'est pas sans nous poser problème. Nous avons en effet du mal à nous placer dans le cadre de ces Ecoles Doctorales, qui procèdent apparemment de deux logiques, pluridisciplinaire mono-site ou mono-disciplinaire multi-sites, avec semble-t-il, une préférence du ministère pour la première. Notre pluridisciplinarité, et notre taille importante, rendent difficile notre participation à une seule Ecole Doctorale, ce qui serait la règle mais nous semble contraire à une volonté de pluridisciplinarité, sachant qu'aucune des Ecoles Doctorales qui nous concernent, à Paris VI ou Paris XI, ne couvre l'intégralité de nos travaux.

Suite à la mise en place d'un DEA << Dynamique des Fluides et des Transferts >>, un DESS << Simulation en Dynamique des Fluides et des Transferts >> a été mis en place cette année à Paris XI.

Enfin, une Commission << Doctorants >> a été instituée au laboratoire et a rédigé une convention de thèse qui, après avis des instances concernées, est à présent signée par les doctorants et leurs encadrants. Il nous semble important de continuer la réflexion en vue d'établir un véritable statut pour les doctorants au plan national.

Une amélioration du budget initialisée en 1998 qui se confirme et se conforte

Après les années 1994, 1995 et 1996 rendues très difficiles par les problèmes budgétaires du CNRS, une diminution des ressources européennes et une conjoncture économique difficile, 1997 et 1998 ont vu s'opérer un redressement très net de notre budget. Cette tendance s'est confirmée en 1999, avec un raffermissement et une augmentation du budget récurrent du CNRS (venant essentiellement du SPI, mais avec une petite part du SHS et, depuis 1999, également du SdV), une constance du budget universitaire, grâce aux contrats quadriennaux de Paris VI et de Paris XI et malgré les aléas en 1999 de la notification Paris VI, que vient très heureusement corriger une mise en place de nos crédits 1998 sur 1999 au niveau de Paris XI, l'obtention de contrats sur des programmes nationaux récemment mis en place (comme le RNRT: Réseau National de Recherche en Télécommunications) ou financé par des agences publiques (en particulier la DGA), qui apparaissent comme des sources de financement à nouveau actives après plusieurs années de passage à vide, et malgré la fin de plusieurs contrats européens, liée à la fin des programmes eux-mêmes. Nous avons ainsi retrouvé la bonne santé budgétaire du début des années 90, avec un budget comparable à celui de 1992, année faste. L'année 2000 apparaît sous les meilleures auspices, avec une nouvelle augmentation du soutien de base CNRS, l'obtention de 7 contrats dans le premier appel d'offre du 5ème Programme-Cadre de la Commission Européenne, de deux nouvelles labellisations RNRT et d'une labellisation PRIAMM (Programme des Industries de l'Audiovisuel et du Multimédia), auxquelles viennent s'ajouter les crédits nous permettant de faire l'acquisition d'un équipement de réalité virtuelle. Nous devrions donc dépasser notre meilleur budget jamais obtenu, et continuer sur ce registre, puisque plusieurs contrats qui débutent sont pluriannuels.

Une situation toujours préoccupante pour l'emploi ITA

Le laboratoire connaît actuellement de nombreux départs à la retraite d'ITA, du fait des recrutements concentrés pour ces catégories de personnel lors de la création du laboratoire à Orsay au début des années 70. Sur les 11 départs en retraite (environ 1/3 des effectifs ITA) recensés depuis 4 ans, nous avons recruté 6 postes par AFIP (postes affichés à la mobilité), et un par concours externe (Ingénieur d'Etude en calcul scientifique). Nous avons en attente des besoins liés à un poste d'Assistant-Ingénieur en Informatique (que nous n'avons pu recruter par la procédure AFIP), d'Ingénieur d'Etude en mesures physiques, de Technicien Aide-Bibliothécaire et d'Ingénieur de Recherche en Informatique (non encore réattribués par le CNRS), et quatre départs à la retraite sont prévus en 2001. Le remplacement rapide de ces postes nous est absolument nécessaire pour assurer la bonne marche du laboratoire.

Par ailleurs, le départ fin 1998 de J.J. Guilleminot, Ingénieur de Recherche qui est allé rejoindre le service des contrats de la Délégation Régionale n'a pas entraîné pour l'instant d'affectation de poste en remplacement, et nous n'avons toujours pas pu obtenir un poste de secrétaire pour venir renforcer l'équipe de gestion du laboratoire, qui ne comprend que 3 secrétaires pour 300 personnes accueillies annuellement !

Les problèmes liés aux outils et aux modalités de gestion des budgets, des personnels et des carrières

Nous sommes à présent satisfaits du logiciel Xlab, permettant la gestion budgétaire du laboratoire, et la liaison avec les gestionnaires de la Délégation Régionale. La mise en place des logiciels Nabuco semble être plus problématique, pour les deux universités sur lesquelles nous gérons des crédits (Paris VI et Paris XI). Nous souhaitons pouvoir utiliser Labintel pour gérer les personnels du laboratoire, mais nous ne sommes pas encore certains que cela soit possible avec le nouveau logiciel Labintel 2. Nous regrettons par ailleurs qu'il ne permette pas de gérer les publications, malgré les demandes que nous avions exprimées en ce sens dans le groupe de travail auquel nous avions participé. Nous pensons en effet que ces types de logiciels ne seront correctement informés que si les laboratoires les utilisent pour leurs besoins propres, et qu'il faut à tout prix éviter une double saisie.

Effectifs : nombre de permanents encore en légère croissance

Les effectifs totaux, stabilisés depuis 1996, ont légèrement décru en 1999, du fait d'une légère diminution des stagiaires, restant autour de 300 personnes. Le nombre de doctorants a également légèrement diminué, passant de 61 à 57, ce qui semble être une tendance générale dans les laboratoires de recherche. En revanche, le nombre de permanents a légèrement augmenté, du fait de l'arrivée d'un chercheur CNRS et de deux Maîtres de Conférence. Nous devrions atteindre l'objectif fixé d'une augmentation mesurée de 10 personnes pour la période 1997-2000. Les effectifs hors moyens communs se répartissent entre les deux départements << Communication Homme-Machine >> et << Mécanique-Energétique >> dans les proportions 2/3-1/3.

Axes scientifiques : des restructurations en perspective

La structure scientifique du laboratoire a été très légèrement modifiée en 1999, avec la mise en place d'une action transversale << Perception située >> au sein du département << Communication Homme-Machine >>. Par ailleurs, la cellule << Infrastructure >> a été subdivisée en deux cellules distinctes (<< Infrastructure >> et << Logistique >>).

Des perspectives de restructuration sont à prévoir en 2001 avec le renouvellement du laboratoire, le changement de l'équipe de direction, et le départ de Francis Meunier, actuel responsable du groupe Energétique. Ces restructurations devraient se faire à effectif constant.

En Mécanique-Energétique, l'événement majeur de la période écoulée est la gestion de la décroissance de l'activité en Adsorption, amorcée depuis que F. Meunier a pris un poste de Chaire au CNAM en 1995. Le désengagement définitif de F. Meunier à la fin 2000, le départ à la retraite annoncé de Ph. Grenier (CR) en Septembre 2000, le départ de L.M. Sun (CR) en détachement à l'Air Liquide depuis 1996, le départ de J.J. Guilleminot (IR) vers la DR IdF-sud, la reconversion interne de A. Choisier (AI) nous ont amenés à nous interroger sur le devenir de l'activité en Adsorption. Après de nombreuses discussions, nous avons décidé de maintenir une petite activité centrée sur la thématique de la cinétique d'adsorption, en situation de coadsorption, sur laquelle des développements métrologiques récents ont été effectués, soutenus par une Action Incitative du laboratoire. Cette activité, portée par V. Bourdin, Maître de Conférence de l'Université d'Evry, intéresse l'Air Liquide qui s'est déclaré prêt à la soutenir financièrement. Nous avons simultanément mis en place une Cellule Expérimentale, transverse aux groupes, qui regroupe une partie du potentiel humain et des compétences en matière de métrologie. Cette cellule, placée sous la responsabilité de J.B. Chalfen, IR IN2P3, a pour but de coordonner et d'optimiser les demandes en matière de conception, réalisation, montage, instrumentation en provenance des 3 groupes. Par ailleurs, des aménagements légers à la structuration actuelle sont en cours de discussion et devraient être mis en place pour la fin de l'année.

En Communication Homme-Machine, le groupe << Langage et Cognition >>, dont les effectifs sont les plus importants du département, pourrait se scinder en deux groupes, l'un tourné vers les agents cognitifs, les systèmes multi-agents, la multimodalité et l'assistance à l'interaction, l'autre plus spécifiquement vers le traitement automatique du langage écrit. Les activités en perception visuelle et auditive pourraient se regrouper au sein d'une même équipe, tout comme celles qui traitent de la vision, du geste et de l'image, qui se regrouperaient autour de la réalité virtuelle et augmentée, et de l'équipement exceptionnel correspondant.

On continuera d'étudier l'adaptation par analogie de méthodes utilisées avec succès dans certains domaines vers d'autres domaines. Les méthodes d'évaluation continueront d'être utilisées pour accompagner la recherche et aider aux choix méthodologiques, en liaison avec la production et l'utilisation de ressources linguistiques et non-linguistiques, et incluant évaluation objective et évaluation des usages.

Nous avons maintenu la politique de soutien aux Actions Incitatives internes lancées chaque année pour encourager la coopération entre groupes, investir sur le long terme et équilibrer les aspects fondamentaux et appliqués de nos recherches. Nous y avons consacré un budget de 340 KF en 1997, 400 KF en 1998, 430 KF en 1999 et autant en 2000. Ces Actions Incitatives pourraient être complétées par des Actions sur Programme, plus lourdes, plus longues et plus ambitieuses, si les budgets le permettent.

Des résultats de recherche au meilleur niveau international

En Mécanique-Energétique, l'activité s'est concentrée sur la dernière période autour de deux thèmes majeurs, le développement de méthodes de type Simulation des Grandes Echelles pour la simulation d'écoulements turbulents instationnaires et l'étude des instabilités hydrodynamiques d'écoulements thermoconvectifs, au sens large, en milieux confinés. Dans le premier thème, les efforts ont porté simultanément sur les techniques d'approximation, sur l'amélioration des modèles, et notamment l'extension du modèle d'échelles mixtes en compressible, et la confrontation expérimentale, avec le développement d'une technique originale de Vélocimétrie par Images de Particules, actuellement en cours d'extension à 3 dimensions. On notera en particulier le développement de techniques de viscosité de sous maille, qui permettent d'approcher des solutions avec des discontinuités et qui semblent très prometteuses par rapport aux techniques classiques. Dans le domaine des instabilités, des progrès méthodologiques ont été effectués et des algorithmes sont actuellement opérationnels pour calculer les branches de solutions, même lorsqu'elles sont instables, calculer les modes dominants du jacobien de l'opérateur d'évolution linéarisé, ainsi que ceux de l'adjoint et obtenir un système différentiel de faible ordre permettant de reproduire la dynamique des solutions de Navier-Stokes. Ces avancées méthodologiques ont été appliquées aux diverses classes d'écoulement traditionnellement étudiées dans le département, incluant les instabilités thermoacoustiques. On notera que dans le domaine de la convection thermocapillaire, de nombreux efforts ont permis de mettre en évidence le rôle de la singularité au point de raccordement entre la surface libre et le cristal en croissance, singularité qui amène à s'interroger tant sur la validité des modélisations effectuées jusque-là, que sur la modélisation même de cette région de raccordement. On peut également signaler une participation active du département dans plusieurs benchmarks, en tant que participant ou en tant qu'organisateur. En particulier le département a co-organisé deux benchmarks, l'un autour de comparaisons de codes pour la simulation du couplage convection naturelle/changement de phase, l'autre dans le domaine des codes pour la simulation des écoulements de convection engendrés par de grands écarts de température, situation dans laquelle l'approximation classique de Boussinesq n'est plus valable. Le groupe Energétique a également eu la responsabilité de la conférence FOA6 en 1998, Fundamentals of Adsorption, la grande conférence internationale en Adsorption. On notera dans ce domaine l'avancée métrologique pour mesurer des concentrations partielles de mélange de gaz, basée sur la variation de l'indice de réfraction en fonction des concentrations relatives. En thermoacoustique, il a été possible de déterminer avec précision les courbes de stabilité marginale de déclenchement des ondes thermoacoustiques dans un compresseur et de les comparer avec des prédictions théoriques.

En Communication Homme-Machine, on notera que le groupe Traitement du Langage Parlé a obtenu en 1996 et 1999 les meilleurs résultats de reconnaissance vocale dans le cadre des évaluations du programme américain du DARPA, et qu'il est arrivé à la seconde place en 1998. La tâche actuelle (<< Broadcast News >>) est particulièrement difficile, puisqu'elle porte sur la retranscription d'émissions de radio et de télévision en langue anglaise, avec des conditions sonores particulièrement difficiles à traiter (musique, réverbération, voix téléphonique etc). Il a par ailleurs participé pour la première fois à la tâche Spoken Data Retrieval (SDR) qui étend la campagne d'évaluation TREC à la parole avec d'excellents résultats. Le groupe TLP a obtenu 4 contrats dans le cadre de l'appel d'offre IST de la Commission Européenne, orientés vers les questions de transcriptions et d'indexation de documents multimédia. Par ailleurs, un nouveau décodeur, plus rapide, a été développé afin d'améliorer les performances en terme de temps de réponse du système de reconnaissance. L'intérêt des industriels pour le savoir-faire du groupe << Langage et Cognition >> en matière de Langages Orientés Objets et de Systèmes Multi-Agents nous a conduits à rejoindre le projet Eureka PVS, portant sur le thème de la gestion de projets. Les travaux sur l'indexation automatique et la recherche d'informations se sont accrus, conduisant à la participation à la campagne d'évaluation américaine TREC << Question and Answer >>, et à l'obtention d'un label PRIAMM pour un projet avec pour partenaires TF1, Aegis et l'INRIA. Le groupe << Interaction et Multi-Modalités >> a organisé à Gif-sur-Yvette le Gesture Workshop'99, grande manifestation internationale sur la communication gestuelle. Des avancées significatives ont été obtenues en imagerie médicale, en coopération avec la Fédération Mutualiste Parisienne et l'Hôpital du Val-de-Grâce. Angel Osorio a organisé en 1999 et 2000 une conférence sur ce thème à Nancy. La collaboration avec le Département << Mécanique-Energétique >> a permis d'obtenir des représentations stéréoscopiques d'écoulement de mélange compressible turbulent, et la collaboration avec les biologistes d'Orsay a conduit au logiciel ADN-Viewer de représentation stéréoscopique de structures d'ADN. Les travaux sur la communication homme-homme médiatisée se sont poursuivis dans le cadre du programme Esprit Magic Lounge, avec une étude sur la validation avec des utilisateurs réels du démonstrateur développé, à laquelle ont participé les sociologues du laboratoire. Le groupe << Cognition Humaine >> continue de mener des travaux en coopération avec les autres groupes du laboratoire. Il poursuit ses travaux dans le cadre du contrat obtenu en 1999 avec la société Bouygues Télécom. Il voit cette année son activité renforcée grâce à l'arrivée d'un nouveau chercheur CNRS, Florence Gaunet, spécialiste des questions de relation image-langage et de l'analyse de l'usage des technologies de communication homme-machine, en particulier pour l'aide au handicap, recrutée sur un poste interdisciplinaire.

Publications : record encore battu !

Le nombre de publications << de type A >> (revues, conférences avec actes et comités de lecture, ouvrages et chapitres d'ouvrage...) a dépassé pour la troisième année consécutive le meilleur score que l'on ait jamais atteint sur cet indicateur, avec 197 en 1999, contre 196 en 1998 et 187 en 1997.

Progression du parc informatique et amélioration des télécommunications

Le nombre d'unités informatique reliées au réseau du laboratoire s'est encore accru pour atteindre à présent 409 unités. Le passage au réseau à haut débit interne de type Ethernet à 100 Mbits/s, s'est terminé avec le câblage en 1999 de la dernière tranche du bâtiment 508. Un groupe de travail a été mis en place pour assurer un passage à l'an 2000 dans de bonnes conditions. Les dossiers actuels portent sur la sécurité du réseau face aux attaques extérieures. Dans le futur, il nous semble primordial de pouvoir disposer de moyens d'accès aux réseaux hauts-débits externes, afin d'étudier la communication homme-homme médiatisée à distance par la machine, en particulier dans le cadre de la communication entre machines de réalités virtuelles existant au plan national ou international. L'autocommutateur téléphonique a pour sa part été remplacé par un nouvel équipement autorisant le passage à l'an 2000, et les nouvelles modalités de taxation, incluant le passage à l'Euro.

Aménagements : rénovation en bonne voie

Le budget de la direction a pu bénéficier de la persistance de l'embellie budgétaire, et des 5% qui sont à présent affectés par le CNRS aux laboratoires sur leurs ressources contractuelles. Cela a permis de mener à bien les travaux qui étaient différés depuis plusieurs années. L'opération de rénovation des bâtiments 508 et 502bis se poursuit, avec la rénovation d'au moins cinq bureaux chaque année et la généralisation de la mise en conformité électrique. Il reste sept bureaux à rénover au bâtiment 508 et quatre bureaux et une salle de réunion au bâtiment 502 bis. La rénovation début 2000 d'une partie de la toiture du bâtiment 508 qui fuyait, nous a permis de repeindre l'escalier Nord et doit nous permettre de terminer la fin de la rénovation du deuxième étage de ce bâtiment. Les opérations liées à l'hygiène et à la sécurité se sont accrues. La machinerie du monte-charge du bâtiment 508 a été mise en conformité. La mise en conformité de toutes les machines-outils des deux ateliers présents dans les deux bâtiments du laboratoire nous préoccupe car nous aurons du mal à dégager sur nos fonds propres la totalité des moyens nécessaires. Nous avons pu également rénover en 1999 une salle de cours grâce à l'aide de l'Université Paris XI.

Valorisation : des transferts vers l'industrie

Nous collaborons avec plusieurs industriels ou sociétés nationales ou internationales, soit directement (Air Liquide, Air Products, La Carbone Lorraine, IFP, EDF, Snecma, Vecsys, France Telecom, Renault, PSA, CNES, Onera, RATP, Bouygues Telecom, Xerox...), soit dans le cadre de partenariat en particulier dans les programmes européens ou nationaux (SNCF, Aegis, Bertin, Thomson CSF, Matra...). Nous avons participé à la deuxième phase de l'étude sur le transfert industriel utilisant la méthode d'analyse fonctionnelle, effectuée pour le CNRS par la société Nodal. Depuis 1998, nous avons aidé au montage de trois sociétés autour du codage d'information en deux dimensions, des moyens statistiques pour les études en psychologie expérimentale et de l'utilisation dans différents domaines de réseaux connexionnistes par propagation guidée, créées par des personnels permanents ou des doctorants du laboratoire.

De nombreuses animations de structures nationales et internationales

Nous avons récemment organisé plusieurs manifestations internationales (GW'99, Fundamentals of Adsorption (FOA6, 1998), RIAO 2000, LREC 2000, ITRW ISCA ASR 2000, JIOSC 2000...). Nous participons aux bureaux de coordination ou coordonnons plusieurs réseaux de recherche (ISCC et RISC en Sciences Cognitives), deux réseaux d'excellence du programme Esprit-LTR (Elsnet et I3Net), Francil de l'AUF, le Consortium Industrie-Recherche sur les turbomachines, l'ARC Ecodev, le Comité de Pilotage du programme << Ressources Linguistiques >> de la DGLF, le Groupe de Réflexion sur le Traitement Informatique de la Langue du Conseil Supérieur de la Langue Française, le bureau d'ELRA...). Nous avons participé aux réflexions préparatoires à la mise en place du 5ème programme-cadre de l'Union Européenne, et faisons partie de l'Advisory Committee du programme TIDES (Translingual Information Detection, Extraction and Summarization) du Darpa aux Etats-Unis. Nous participons à l'animation du Réseau National de Recherche en Télécommunication (RNRT), soutenu par le Ministère de la Recherche et le Ministère de l'Industrie, en tant qu'animateur d'un des cinq Comités Thématiques, et au programme PRIAMM sur les Industries de l'Audiovisuel et du Multimédia, en tant que membre du Comité d'Orientation.

Promotions et nominations

J.J. Gangolf a obtenu en 1999 un passage en IR1, après avoir obtenu en 1998 le cristal du CNRS pour ses travaux sur les réalisation matérielles en matière de technologies vocales. Nous ne pouvons que déplorer le manque de possibilités de promotion qui s'offrent, en particulier pour les passages IE-IR et IR2-IR1 et pour les passages CR1-DR2 et DR2-DR1.

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