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A. Mambole, E. Tric1 et G. Labrosse, en collaboration avec L. Fleitout2 et D. Insergueix3
Objet
La Géophysique, et plus généralement les Sciences de la Terre et de l'Univers, offrent de beaux problèmes de Mécanique, d'une grande complexité si l'on veut rester << réaliste >>. Parmi ceux-ci, la convection mantellaire, qui en toute rigueur relève de l'interaction (chimique et thermo-mécanique) fluide-structure, est encore mal comprise, même du simple point de vue du fluide. A chacune des collaborations citées ci-dessus correspond une approche modélisatrice, définissant un scénario mécanique particulier, dont les implications dynamiques ont été abordées.
Description
(1) L'interaction (convection thermique
mantellaire/cinématique de la subduction) a été étudiée
dans la thèse
de D. Insergueix (Université Paris-Sud, 27.10.97). Un solveur
spectral de Stokes en géométrie oblique a été conçu et
une première exploration des régimes d'écoulement menée de
façon systématique en fonction des vitesses et de l'angle de
la subduction. Une des retombées porte sur la topographie des
<< bassins arrière-arc >> induite par la distribution en surface des
contraintes normales produites par l'écoulement. Ce travail fera
l'objet d'une publication ([1]).
(2) La convection mantellaire, qui est d'origine thermique et
compositionnelle, est due à des différences de température (T)
telles que le fluide doit être pris à viscosité
exponentiellement variable avec T. Nous avons abordé cette
configuration peu explorée à ce jour par l'analyse de la
stabilité linéaire d'une couche horizontale infinie, en
double-diffusion, et avec une viscosité fortement contrastée
(en ecz, z étant la coordonnée
verticale mesurée à partir du milieu de la couche, et c le contraste).
Résultats et perspectives
Nous nous limiterons ici à la présentation de résultats du
second sujet. Comme dans toute situation de double diffusion,
l'instabilité de l'état hydrostatique peut conduire à des
écoulements stationnaires ou oscillatoires temporels. Le
contraste de viscosité a pour effet (déjà connu en convection
thermique pure [2]) de réduire l'épaisseur de la couche active (voir
Fig.1), mais aussi, et c'est le fait nouveau, d'introduire une forte
dépendance du nombre d'onde préféré avec le Rayleigh
solutal (RaS), dans le domaine oscillatoire. La figure 2
offre une vue d'ensemble des valeurs du nombre de Rayleigh thermique
au seuil d'apparition de la convection. La
courbe continue sépare le domaine de la convection stationnaire
(en dessous) de celui de la convection oscillatoire temporelle.
Avec un fluide de viscosité constante, le nombre d'onde au
seuil est le même dans tout ce plan. Avec une viscosité
très contrastée (c=11) ce nombre
d'onde dépend fortement de la position dans le domaine
oscillatoire. Ceci se lit sur la figure 3. Les implications
en géophysique sont analogues à celles déjà évoquées.
Notons que cette problématique intéresse aussi les processus
d'élaboration des matériaux.
La poursuite de ces thèmes est envisagée, en collaboration étroite avec Nice1, où une approche expérimentale pourrait se mettre en place.
Références
[1] D. Insergueix, E. Tric, A. Batoul et G. Labrosse:
"Spectral modeling of mantle convection in a non orthogonal
geometry : Application to subduction zones". A paraître
dans Computers and Geosciences (2000).
[2] K.C. Stengel, D.S. Oliver and J.R. Booker: "Onset of
convection in a variable-viscosity fluid", J.F.M., 120
(1982), 411-431.
1Laboratoire Géosciences Azur, Université Nice-Sophia Antipolis.
2Laboratoire de Géologie de l'ENS.
3Laboratoire ORSAYTERRE, Université Paris-Sud.
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