Etude expérimentale d'instabilité d'un moteur thermoacoustique

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E. Bretagne, I. Delbende, M.X. François

Figure

Objet

Il est connu depuis un demi siècle que dans certains systèmes physiques, la dissipation peut jouer un rôle paradoxal et, bien que devant amortir les fluctuations, peut contribuer de façon constructive à la formation de structures macroscopiques organisées par des interactions en feed-back. Dans un moteur thermoacoustique, lorsqu'on chauffe différentiellement l'empilement de plaques ou stack par l'interm édiaire de deux échangeurs disposés de chaque côté de celui-ci, il apparaît spontanément, à pression moyenne fixé e, pour une différence de température suffisante une onde que l'on qualifie de thermoacoustique. L'onde qui prend naissance est en fait une structure dissipative qui résulte d'une instabilité.

Une étude expérimentale d'instabilité a été effectuée afin de permettre de comprendre les mécanismes contrôlant l'apparition de l'onde thermoacoustique et de déterminer le domaine de pression et les paramètres géométriques favorables au phénomène d'instabilité thermoacoustique.

Description

L'étude d'instabilité entreprise sur un moteur thermoacoustique à onde stationnaire a porté sur la détermination du taux de croissance en référence à l'étude de systèmes déterministes et de la courbe marginale qui sépare dans le plan des paramètres (Pmoy,$\Delta{T}$) un demi-espace pour lequel le fluide est stable et au repos d'une zone pour laquelle le système thermoacoustique est instable et l'onde pr ésente. Le développement initial de l'onde et le comportement oscillatoire amorti du moteur thermoacoustique en réponse à une impulsion pour $\Delta{T} < \Delta{T}_{seuil}$ peuvent être correctement modélisés par une théorie linéaire et déterministe qui postule que pour une perturbation p1 de pression, la réponse du moteur thermoacoustique à une excitation extérieure près du seuil d'instabilité é volue suivant $p_{1}(x,t) = p_{1}.e^{((\sigma + j.\omega)t)}$$\sigma$ est appelé le taux de croissance.

Nous avons enregistré la réponse de notre dispositif (moteur thermoacoustique) à une impulsion de spectre élargi pour différentes valeurs de pression moyenne et différents écarts de température $\Delta{T}$ aux bornes du stack. Après obtention d'un régime conductif établi dans le stack, le taux de croissance associé à chaque mode d'instabilité a alors été extrait après filtrage du signal.

Résultats et perspectives

Une évolution linéaire de $\sigma$ en fonction de $\Delta{T}$ est confirmée pour différentes pressions moyennes, près du seuil. La courbe marginale obtenue -figure 3- présente un minimum vers 2 bars et $\Delta{T}$=219${^\circ}$ C et deux branches asymptotiques pour les basses et hautes pressions respectivement, ce qui correspond aux prédictions du modèle de N. Rott[1].

On peut établir dans le cadre de la théorie simplifiée de la thermoacoustique, que $\sigma$ est proportionnel à $\frac{1}{ \sqrt{P_{moy}}}$ ce qui semblerait indiquer que plus la pression moyenne est élevée, plus le taux de croissance pour un $\Delta{T}$ donné est faible ce qui est confirmé par la figure 3. Ces résultats métrologiques ont permis une comparaison avec une modélisation semi-analytique issue de la théorie linéaire proposée par N. Rott [1] et appliquée au même compresseur thermoacoustique. Il semblerait que la modélisation analytique proposée par Rott et classiquement utilisée dans le domaine de la thermoacoustique ne soit applicable que pour un domaine de pressions élevées correspondant à un rapport épaisseur de couche limite visqueuse /demi espace interplaque supérieur à 1.

Références

[1] N. Rott : ``Damped and thermally driven acoustic oscillations in wide and narrow tubes'', Z. Angew. Math. Phys., 20, 230-243, 1969.

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