Ebullition sur un fil : effets transitoires

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M.-C. Duluc, G. Defresne, M.X. François

Figure

Objet

La compréhension des mécanismes d'ébullition en régime transitoire est un enjeu important car ces phénomènes sont souvent à l'origine de la dégradation du processus de refroidissement, lorsque, par exemple, une perturbation par essence transitoire, apparaît au sein du système. Afin de dissocier les mécanismes intrinsèques au fluide de ceux liés au transfert transitoire dans le matériau source, l'étude de ces effets a été effectuée sur une géométrie de type `` fil fin '' qui présente en outre un intérêt pour la réfrigération des brins supraconducteurs à haute température critique. Sur un plan fondamental, la très faible inertie thermique du fil rend l'étude comparable à celle d'un fluide, initialement dans les conditions de saturation, et soumis à un échelon de flux généré par une source linéique. On peut alors, seulement dans ces conditions, accéder aux échelles de temps caractéristiques de l'ébullition, qui se révèlent être de l'ordre de la milliseconde.

Description

Le fil (laiton $\emptyset $ =25 $\mu $ m) est immergé dans un bain à saturation (azote à la pression atmosphérique, T  $\approx $ 77.3 K). La sollicitation thermique imposée est de type échelon de flux, de hauteur et de durée variables. La réponse du système fil-fluide, reflet des conditions d'échange de chaleur entre l'él ément chauffant et le fluide, est analysée par l'intermédiaire de la température du fil. Le fil, thermorésistif, est chauffé par effet Joule et sa température moyenne est déterminée par l'intermédiaire de sa résistance électrique (Fig. 1). Les trè s faibles valeurs de la résistance nominale du fil ($\approx $ 1$%
\Omega $), du coefficient de température du bronze ( $\approx 10^{-3}~K$) ainsi que les échelles de temps caractéristiques attendues rendent né cessaire la mise en \oeuvre d'un dispositif de mesure spé cifique et délicat. Les signaux sont ainsi conditionnés en amont par des amplificateurs analogiques avec offset. La simultanéité des acquisitions est par ailleurs assurée à mieux que 50 ns sur les diff érentes voies par l'utilisation d'échantillonneurs bloqueurs. La proc édure opératoire, fermeture et ouverture du circuit électrique, acquisition et traitement des données est automatisée et géré e par le logiciel labVIEW (Fig. 2).

Résultats et perspectives

Un exemple de résultats est présenté sur la figure 4. La densit é de flux imposé, (70% du flux critique), conduit à un ré gime permanent de type ébullition nucléée, en cohérence avec la caractéristique d'échange stationnaire (Fig. 3). La figure 4 montre que cet état stationnaire, obtenu en quelques dizaines de millisecondes, est précédé d'une forte surchauffe : aux tous premiers instants, le transfert de chaleur est assuré par conduction pure dans la phase liquide. Le système, modélisé comme une source linéique dissipant un échelon de flux dans un milieu semi-infini (le liquide), possède une solution analytique [1] en bon accord avec la détermination expérimentale. La faible efficacité de ce mode de transfert conduit toutefois à une rapide élévation de la température du fil. Les temps associés sont trop courts pour permettre l'apparition de la phase vapeur dans des conditions de tempé rature de fil comparables à celles obtenues sur la caractéristique d' échange stationnaire (25 K et $\approx $20 K respectivement). Une fois la phase vapeur apparue, le régime permanent d'ébullition nucl éée s'établit en quelques dizaines de millisecondes. D'autres types de comportements transitoires ont été mis en évidence par variation de la hauteur de flux imposé [2]. Une caractéristique commune est la dégradation momentanée ou définitive du transfert de chaleur associée à une perturbation de type échelon de flux. Parmi les points essentiels à préciser par la suite, le plus important semble être l'identification des conditions d'apparition de la phase vapeur.

Références

[1] H.S. Carslaw, J.C. Jaeger, Conduction of heat in solids, Clarendon Press, Oxford, Second edition, 1959.
[2] M.-C. Duluc, G. Defresne, M.X. François, `` Régimes transitoires d'ébullition sur un fil '', Congrès SFT, Arcachon, 17-19 mai 1999, pp. 473-478.

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