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Objet
Un logiciel d'aide à la gestion de projets a été développé lors du projet PVS'98, en utilisant un système multi-agent. Dans ce cadre, une modélisation d'un projet, consistant en une base de données et une ontologie, a été élaborée, en collaboration avec la société AEGIS. Ce modèle a toutefois l'inconvénient d'être global, il ne prend pas en considération le point de vue des acteurs du projet. Nous lui avons donc adjoint un modèle BDI (pour Belief Desire Intention) décrivant leurs intentionalités, modèle qui permet de distribuer les données sur les agents du système. Ce modèle BDI est, dans un premier temps, spécifique à notre modèle de gestion de projet.
Description
Les intentionalités sont les attitudes mentales guidant le comportement d'un humain. On distingue généralement trois niveaux (voir aussi la figure 1) : les désirs, qui guident de manière lointaine le comportement des acteurs, sans être forcément cohérents ou réalisables, niveau que nous utilisons pour décrire la mission du projet (l'objectif final) ; les buts, sous-ensemble cohérent et réalisable des désirs, pour lesquels nous distinguons deux composantes : les objectifs structurels (décomposition structurelle de l'objectif final) et les buts opératoires (décomposition du travail : les tâches réalisant les objectifs) ; et enfin les intentions, sous partie des buts en cours de réalisation, dont nous utilisons des formes anticipées pour représenter la planification temporelle des tâches.
Les intentionalités sont des projections dans l'avenir. Leurs acteurs, en s'engageant dessus, reconnaissent qu'ils feront tout leur possible pour que cette prédiction se réalise. Nous modélisons cet engagement par une conjonction de conditions (les conventions sociales) que l'acteur de l'intentionalité doit respecter. Ces conditions couvrent l'obligation de travailler à la réalisation de ce qui est attendu, de reconnaître que c'est possible et pertinent, etc. (voir le tableau 1 pour un exemple). Dès qu'une de ces conditions devient fausse, l'intentionalité doit être ré-élaborée, ou abandonnée.
Nous distinguons les intentionalités n'impliquant qu'une personne (individuelles) des intentionalités impliquant un groupe de personnes, pour modéliser le travail collaboratif (communes). Nous distinguons dans ce cas différents modes d'engagement sur une même intentionalité : les rôles (par ex. le tableau 1 présente les 3 rôles existant sur l'objectif : acteur de l'objectif, client, fournisseur). Une personne engagée sur une intentionalité commune ne devra respecter que les conventions sociales faisant partie de son rôle (voir là aussi le tableau 1). Dès que quelqu'un découvre qu'une des conventions n'est plus respectée, il devra engager un dialogue avec toutes les personnes impliquées dans cette convention, quel que soit leur rôle. Ce dialogue servira à éprouver la réalité du problème et à chercher une solution.
Résultats et perspectives
Nous avons utilisé cette modélisation pour écrire un module de représentation des acteurs du projet (le modèle de l'acteur) intégré au système multi-agents. Ce modèle est automatiquement mis à jour grâce à des abonnements sur le modèle de projet (figure 2). Il permet de présenter à l'utilisateur toutes les données du projet nécessaires à son point de vue. Une généralisation et une formalisation logique (modale par exemple) de ce modèle permettraient une intégration aux mécanismes de raisonnement des agents, dans un but d'aide aux utilisateurs, réellement pro-active et autonome. Elles permettent aussi de décrire le comportement des agents logiciels eux-mêmes, débouchant sur une représentation unifiée pour les acteurs et les agents.
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