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F. Lejeune, A. Braffort
Objet
Le but de cette étude est de comprendre le fonctionnement de certaines réalisations gestuelles de la LSF (Langue des Signes Française) et d'en proposer une modélisation dans le cadre de la sémantique cognitive. Le modéle choisi doit permettre l'utilisation de ces représentations par un système informatique dédié à la langue des signes.
Description
La particularité de la LSF, et des langues des signes en général, est l'utilisation du canal gestuel-visuel. De ce fait, la composante spatiale de la langue est importante. Un point intéressant concerne l'utilisation structurée de l'espace pour exprimer des relations sémantiques.
C'est le cas par exemple des relations de localisation spatiales entre nominaux qui sont établies en général sans recours à des signes prépositionnels. C'est l'ordre des signes et la représentation de la relation dans l'espace qui permettent son interprétation.
D'autres caractéristiques importantes en langue des signes doivent être prises en compte lorsqu'on se pose le problème de la représentation des connaissances. On peut citer en particulier la simultanéité d'information, l'utilisation du regard, les expressions faciales.
Dans ce contexte, l'hypothèse sur laquelle repose cette étude est que les grammaires cognitives forment un cadre théorique adapté pour l'analyse des langues des signes. Ces grammaires font l'hypothèse d'un ancrage de certaines catégories du langage sur la perception, et font apparaître des représentations qui ont une certaine pertinence du point de vue de la cognition.
L'étude décrite ici consiste à comparer les représentations symboliques proposées par ces grammaires avec des réalisations gestuelles.
Dans un premier temps, le travail consiste à construire des exemples d'utilisation de prépositions spatiales. Pour cela, on s'inspire de leur représentations sémantico-cognitives en français et d'études linguistiques sur la LSF. Ces exemples sont donnés à un informateur sourd afin qu'il produise une phrase de sens équivalent en LSF (Figure 1). Les réalisations obtenues sont ensuite analysées pour en dégager des propriétés articulatoires (Figure 2). A partir de cette analyse, des informations saillantes communes à plusieurs exemples sont retenues, permettant de proposer une description symbolique de la signification.
L'analyse actuelle porte sur les prépositions spatiales << sur >>,
<< sous >> et<< dans >>. D'autres relations statiques et certains verbes
seront étudiés par la suite.
Ce travail est réalisé en collaboration
avec Jean-Pierre DESCLÉS (CAMS - Paris IV).
Résultats et perspectives
Cette analyse doit permettre de réaliser des modèles informatiques intégrant les représentations symboliques proposées. Les systèmes de reconnaissance ou de production de gestes de la LSF pourraient ainsi s'appuyer sur ces modèles pour permettre le passage entre des représentations de la langue écrite et de la langue gestuelle.
Références
[1] J.-P. Desclés : << Languages applicatifs, langues
naturelles et cognition >>, Hermes, Paris, 1991.
[2] F. Lejeune : << Modélisation de verbes d'actions en Langue des
Signes Française dans le cadre d'un système de reconnaissance
automatique >>, Mémoire de DEA IST, option ingénierie linguistique,
Université Paris VII, Sept. 1999.
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